Chapitre 11

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Si il y avait quelque chose d'aussi beau qu'un coucher de soleil, c'était bien un lever de soleil. La Brise matinale soufflant de la mer faisait chanter les eaux de la rivière, et les premiers rayons de l'aube faisaient déjà briller de milles feux les plus hautes tours de l'académie, illuminant le fleuve de petites étoiles dorées.

Il faisait froid, quelque peu, mais j'avais tôt fait de revêtir ma cape fourrée. Quand je m'étais levée, alors que le soleil pointait à peine, même Farren dormait encore. La chambre était calme, avec pour seul briseur de silence la douce respiration des élèves endormies. J'ignorais si quelques unes était réveillées, maintenant. Après quelques instants encore passés à regarder le levé de soleil, je décidai de la mettre en route vers la grande salle, pour le petit déjeuner. Je traversai la cour des élèves, encore déserte, à part quelques adolescents de niveaux supérieurs déjà concentrés sur leurs révisions. 

La grande salle était, elle aussi, presque vide de toute forme de vie. Les élèves des niveaux supérieurs n'étaient pas encore levés, et les adolescents de mon âge commençaient sans doute tout juste à s'habiller. Je m'installai à la même place que la soirée précédente, puisqu'elle nous avaient été ainsi attribuées pour le reste de l'année. Quelle chance.

Heureusement, ni « Son Altesse Royale » ni sa cousine n'était déjà présent. Seul l'un des deux gardes du corps était visible, mais je n'avais aucune idée duquel il s'agissait. Assis de l'autre côté de la table, à quelques chaises de moi, il semblait pensif. Je devinai ses longs cheveux noirs noués dans son dos, et ses yeux bleu glacier scrutait chaque chaise de la salle avec attention. Quand son regard se posa sur moi, je frissonnai. J'ignorai s'il existait un sort pour planter une flèche glacée dans l'esprit de quelqu'un par un simple regard, mais c'était bien l'impression que j'avais.

Je baissai rapidement les yeux sur mon assiette, remplie d'une étrange bouillie. Après plusieurs cuillerées, je constatai que le goût n'était pas mauvais. Il s'agissait sans doute d'une céréale molle trempée dans du lait. Cependant, ce ne devait pas être le genre de petit-déjeuner servi au palais, car le jeune garde du corps grimaçai à chaque bouchée. Je ne savais que très peu des coutumes royales, car Guill se trouvait de l'autre côté des montagnes, bien plus proches des frontières désertiques du pays que des contrées florissantes de la cité royale. Les villageois se contentaient de payer les impôts, rien ne leur arrivait.

Malgré tout, je savais que le roi Dahr n'était pas le meilleur roi. D'après les récits, c'était même lui qui avait déclenché la première guerre. J'avais toujours évité d'en savoir plus sur ces affaires royales, comme mon père, de peur de me retrouver embarqué dans des affaires pour le moins obscure. Et d'après mes connaissances, la plupart des habitants faisaient la même chose. Mieux valait faire tranquillement le devoir qui nous était attribué.

Asterin me rejoignis quelques temps plus tard. La jeune fille était parfaitement habillée, coiffée, et ressemblait à une princesse malgré son uniforme. Je devais faire piètre figure. Elle daigna néanmoins m'adresser un fin sourire et s'assit à sa place habituelle.

Sa jumelle arriva tout aussi parfaitement prête à table, alors que la clique du Prince au complet s'adonnait déjà à se plaindre du goût de la bouillie. Le seul d'entre eux avec qui nous avions pu faire connaissance, Hayden, semblait tout aussi indigné que ses camarades. 

Après avoir fini notre bol, l'un des professeurs que nous avions vu le jour précédent nous avons indiqua un escalier descendant, au fond d'un couloir. Aussi étroit que l'escalier des dortoirs, l'accès à l'endroit où nous devions nous rendre descendait de façon très enroulée et inconfortable vers les sous-sols. 

Nous arrivâmes dans une grande pièce, dont je ne voyais pas la fin, tant elle était peu éclairée. Si peu que nous dûmes nous arrêter après quelques pas.

Le Mage du Dernier Soir - 1. Le MarquageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant