Spin off bébé Leï

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Ceci est un spin off de la Lumière noire. Ça ne contient aucun spoil. Ça raconte juste un petit bout d'enfance d'un personnage que certain(e)s d'entre vous ne connaissent que de nom et que d'autres connaissent mieux parce que je les bassine avec. Ce perso qui a le don de se faire detester d'office ou adorer d'office. J'ai nommé Leï. Y'a pas de spoil puisque la Lumière Noire commence quand il a 17 ans, quasi 18. J'vous laisse le découvrir un peu mieux. Ou plutôt, decouvrir sa version mini. 😉

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— Allez, c'est tout. Sèche tes larmes, mon Leïou.

Alors qu'elle claquait la portière du côté conducteur, la femme se dirigea vers l'arrière de sa vieille Renault. Elle se pencha pour retirer la ceinture de sécurité et déposa en même temps un baiser sur le front de l'enfant. Quand elle le souleva pour l'extraire de la voiture, l'enfant passa ses bras autour de son cou avec empressement, reliquat d'une courte vie marquée par l'abandon.

— Viens, mon lapin. On va guérir ton vilain bobo et ensuite mamie va te faire une surprise. Pleure pas, mon petit prince. Ça va aller...

Son sac à main tapotait contre sa hanche alors qu'elle remontait la courte allée de bitume, son petit-fils dans ses bras. Elle farfouillait dans la pochette centrale à la recherche des clés de maison tandis que l'enfant avait abandonné sa tête contre son épaule. Il reniflait régulièrement, en silence, et Marie-Paule sentait son petit torse se soulever à chacun de ses hoquets, preuve de la terrible tristesse qui combattait encore son frêle corps.

Lorsqu'elle trouva les clés, elle poussa la porte de bois et la referma aussitôt derrière elle d'un coup de talon. Elle fléchit juste le temps de déposer son sac au sol et se rendit jusqu'à la salle de bain où elle déposa l'enfant sur le rebord du lavabo.

— Là, mon Leïou. Montre-moi ça.

Leï baissa son visage déconfit et Marie-Paule suivit son regard jusque sur le pantalon déchiré. La peau rougie apparaissait dessous, entachée d'une croûte de sang séché.

— Bien. On va mettre du rouge dessus, d'accord ?

Marie-Paule se redressa et, sous l'œil inquiet du petit garçon, cherchait déjà le bocal d'antiseptique parmi ceux qui inondaient l'armoire à pharmacie.

— Qu'est-ce qui s'est passé, mon chéri ?

La bouteille dans une main, une boule de coton dans l'autre, elle observait le liquide rouge se répandre dans le blanc duveteux.

— J'ai tombé...répondit le petit garçon d'une minuscule voix.
— Leï... Je ne peux pas t'aider si tu me mens... Dis-moi la vérité et après je te fais une surprise. Même deux.
— C'est quoi comme surpizes ? demanda l'enfant, soudain nanti d'une curiosité qui écartait presque toute douleur.
— Eh bien le but d'une surprise, c'est... de surprendre. Alors je ne vais t'en dire qu'une. Tu me racontes comment tu t'es fait bobo pendant que je le soigne, et au goûter je te ferai... des madeleines.

Leï se redressa, les mains crispées sur le lavabo, la bouche grande ouverte en un large sourire qui chassait les dernières esquisses de son malheur. Amusée, Marie-Paule imita son petit-fils et ouvrit la bouche presque aussi grand que lui avant d'éclater de rire face à l'excitation qui transparaissait chez le garçon.

— Ouiiiiiiiii. Mamie Maddie fait des madeleines !
— Seulement si tu es sage... Alors maintenant, raconte tout à mamie...

Elle s'échinait à remonter le pantalon sur la jambe sans effleurer la peau arrachée. Quand elle accéda au genou meurtri, elle procéda avec le plus grand soin, écartant les gravillons restés collés près de la plaie.

Dans les coulisses de L'esprit Du TempsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant