La fatigue disparaît aussi rapidement qu'elle est apparue. Je crispe mes abdominaux, sentant ma tête devenir lourde. Les yeux piquants, comme si cela faisait une semaine que je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. Il faut dire, mes insomnies chroniques ne m'aident pas à me reposer comme mon corps le souhaiterait. Il me faut un petit temps avant d'entendre la respiration appuyée et longue derrière moi. Je l'observe au dessus de mon épaule, son visage est tourné vers moi et je dois avouer, qu'il est paisible et cela rend ses traits bien plus agréables à regarder. Ce qui est rare ces derniers temps. Doucement, je me tourne vers lui, tend la main et fais pour le toucher mais je me ravise, la rancoeur dictant mes faits et gestes à son égard.
Juste un coup d'oeil à mon réveil et il est déjà temps pour moi de me préparer. Je me lève mais je suis rapidement tiré en arrière, laissant un cri de stupéfaction combler le silence de la chambre. Une pression sur mon poignet me rappelle des souvenirs et je vois mon petit ami, me sourire.
_ Essaye de le garder ce boulot, cette fois-ci.
Sa voix est rauque, certainement dû à l'endormissement et sa réflexion me pique droit au cœur. Mais, comme à mon habitude, je lui souris et accepte ce qu'il me dit sans broncher. Ravis, il me lâche pour me tourner le dos et me permettre enfin de sortir de la chambre, la chaleur y est étouffante et me retrouver dans le lit, à ses côtés, me fait trembler d'effrois ces derniers temps.
Je parcoure le long couloir, où plusieurs portes amènent à différentes pièces. Deux chambres et un bureau où je ne vais jamais, où bien plus, serait le terme exacte.
Nous vivons au centre de New York, dans un studio que Dean a rénové. L'appartement est très moderne, tout est de couleur noir, gris ou bien blanc. Il faut dire, je n'ai pas eu le droit de dire grand chose quant aux travaux. Le studio est à son image, immaculé et ordonné. Tout mon contraire, j'aime le rustique, le bois, c'est ce qui rend vivant un lieu, mais pour Dean, hors de question, trouvant cela bien trop ringard. Je descends l'escaliers pour arriver une fois de plus à un couloir, qui amène aux deux pièces principales.
Je m'arrête devant une peinture accrochée au mur, le froid m'envahit, je referme alors les bras sur ma poitrine et me perd dans la contemplation de cette peinture. Je l'ai peins, quand je possédais encore mon atelier à l'étage. Rien qu'en détaillant les coups de pinceaux, je peux encore sentir les émotions qui m'ont traversé ce jour là. « L'art n'est qu'une perte de temps ». Voilà les mots qu'il a employé quand j'ai découvert que mon atelier était devenu son bureau.
Après un café bien serrée, je fonce me préparer. Il ne me faut pas autant de temps que je le pensais. Je suis quelqu'un de simple, rien d'extravagant. Un tailleur de couleur noir, des talons qui traînent dans mon armoire depuis un moment déjà. J'attache mes cheveux en queue de cheval et le maquillage est rapide, tout au naturel.
Je reviens aussitôt dans le salon pour saisir mon sac à main et mes clefs de voiture. Je suis en retard, je ne sais vraiment pas comment j'ai pu faire. Je cours dans tout les sens, ne trouvant pas mon téléphone portable. « Merde, merde, merde ! ». Un raclage de gorge me parvient aux oreilles et je découvre Dean, mon petit ami, tasse fumante en main et juste vêtu d'un bas de pyjama, me le tendre. Un sourire amusé se dessine sur ses traits redevenus durs. Je ne réfléchis pas, il faut que j'aille le plus vite possible, si je ne veux pas me faire passer un savon dès le premier jour. Mais Dean, ne le voit pas de cet œil. Il saisit mon poignet entre ses doigts et m'attire contre lui, me saisissant de son bras pour me serrer le plus fort possible. Il embrasse le haut de ma tête, mais je reste immobile, ne sachant pas comment réagir. Je le sens se crisper contre moi, mais c'est plus fort que moi, je reste prostrée, ne voulant plus qu'il me touche. Il me relâche, certainement, contre son gré et je le remercie timidement tout en disparaissant.
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ARDENT ( Tome 1 )
Romance" Il n'y a rien de meilleur que son touché sur mon corps douloureux. Sous ses lèvres j'arrive à oublier que je ne suis qu'une jeune femme comme les autres. Ses mains parcourant ma peau comme si j'étais la plus belle femme au monde répare les blessur...