Chapitre 7: " Culpabilité "

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Assise toujours dans le coin de la douche, je ne sais pas depuis combien de temps je suis là, fixant le vide. Est-ce encore le soir ? La nuit ? J'ai perdue toutes notions de temps et d'espace. Mon corps entier tremble, se balançant d'avant en arrière. Ais je froid ? Ais-je peur ? Ou peut être du dégoût ? Je ne sais plus... Son odeur... Juste cela, collée à ma peau comme un vêtement que je ne peux retirer. Il est là, partout sur moi. Pourtant, je suis dans une douche, je me suis lavée avec mon gel douche à l'aloe vera que j'adore et pourtant... son eau de Cologne s'imprègne dans tout les pores de ma peau. Je ferme les yeux, me concentrant sur ce qui me paraît être le plus important, mais je n'y arrive pas... Ma concentration est mise à rude épreuve cette fois ci... Recroquevillée, les fesses sur le sol humide et froid, les genoux contre la poitrine, j'essaye de me convaincre que cela n'est qu'un cauchemar, malheureusement...


Je sens son fluide couler entre mes cuisses, chaud et écoeurant. Je fronce les paupières un peu plus fort, retenant ses larmes qui menacent de tomber à torrent sur mes joues, sur cette peau meurtrie par son coup. Durant ce court lapse de temps, alors que mon cerveau essaye de recoller les morceaux, je n'avais pas réalisé que ce cauchemar est une réalité.. Un bruit de claquement de porte au loin, concrétise ce que je ne veux pas admettre. Un électrochoc s'effectue dans mon esprit. Les images se bousculent dans ma tête.« Non...Non...Non... Ce n'est pas possible.... ». Mais mon corps réagit à cette vérité difficile à avouer. Un sanglot m'étrangle violemment, cela m'empêche d'inspirer l'air afin de remplir mes poumons. Mes bronches me brûlent et la douleur gonfle ma poitrine de culpabilité. « Ma faute... C'est ma faute... ». Je murmure ces mots qui prennent tout leur sens. Je reste quelques secondes interdites face à ce que j'ai fais.. A la trahison dont j'ai fais preuve durant ces dernières semaines. Je mérite ça... J'ai cherché cet affrontement et malheureusement, je l'ai trouvé. Dean m'avait envoyé des signaux, montré que je ne pouvais pas échapper à cette relation qui m'absorbait durant toutes ces années.


Soudainement, je me lève, happée par un regain d'énergie. La culpabilité... Oh qu'elle peut être cruelle quand elle commence à vous ronger les sangs. Je dois retirer cette marque qu'il a laissé sur moi. Mes mouvements sont maladroits mais je parviens à allumer le pommeau de douche et le dirige vers mon intimité. L'eau chauffe de seconde en seconde, mais je reste immobile. Il est là, je le sens encore en moi, dévorant mon intimité, il s'insinue dans mon corps, dans mon esprit.. Dans mon âme... Oh mon Dieu, oui, il est présent dans tout ce qui fait de moi ce que je suis. L 'eau devenue bouillante, me brûle cette partie si fragile... Je raccroche le pommeau et laisse l'eau couler sur mon corps dégoûtant maintenant. Rongée de remords.. De haine et surtout... de dégoût, je commence à frotter ma peau. Je commence par mes bras, frottant le plus vite et le plus fort possible, je continue sur mes seins, oubliant qu'ils font partie de ma féminité, mes jambes, mes fesses et je finis par ce qui fait de moi une femme... Je frotte, encore et encore, ma peau devient rouge, brûlante, douloureuse et malgré tout, je continue. Son odeur... Il est encore là.. Encore sur moi, en moi.... Je frotte jusqu'à ce que mon corps perd de son énergie, du peu de force qu'il lui reste.


Je colle mon front à la tuyauterie apparente de la douche, elle est si chaude. Je veux respirer... « Allez Hanna, respire.. », mais la boule dans ma gorge se met à grossir, si imposante, qu'elle m'empêche maintenant de déglutir. Tenant ma poitrine de mes deux mains, je prend de grandes inspirations, qui une fois de plus, calcinent mes organes vitaux. J'aimerai pleurer, extérioriser juste pour me soulager de cette boule dans le fond de ma gorge, mais rien ne vient, rien ne coule, juste le néant. Je reste la bouche grande ouverte, essayant de laisser un hurlement sortir, mais mon corps refuse de le crier... Inconsciemment, je sais que si mon corps lâche, c'est que tout est réel...

ARDENT ( Tome 1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant