J'ai bien appris ma leçon et avant d'arriver à la tour de verre, je passe au café préféré de mon patron pour lui acheter son fameux café noir sans sucres et me permet d'en prendre un pour Darcy ainsi que pour moi. La nuit a été assez fatigante pour que je puisse me permettre de boire de la caféine pure afin de tenir cette journée, qui sera sans doute, éprouvante. A mon grand étonnement, Darcy n'est pas encore arrivée, pourtant, elle est déjà au travail alors que je pose à peine mon sac sur le bureau. Je me défais de ma veste, sentant une chaleur étouffante au dernier étage de l'immeuble. Je saisis le café de mon patron et c'est avec appréhension que je toque à la porte. Je me revois encore lire ce message, basique certes, mais intime de mon point de vue. Il a réellement dû se tromper de destinataire et il ne faut surtout pas que je m'arrête à cette éventualité. Je souffle un bon coup avant d'entrer dans le bureau silencieux. Il est derrière son bureau, fixant son écran d'ordinateur portable, posé à sa gauche. Il a déjà laissé tombé sa veste de costume d'un gris anthracite. Tiens, cette couleur lui va également très bien. Il m'ignore, comme si j'étais assez discrète pour ne pas me voir, ce qui je dois l'avouer, m'arrange. Je dépose son café au bord de son bureau, sans dire mots et me faufile aussitôt à l'extérieur, sentant encore son regard de la veille sur moi.
Quand je retourne à mon propre bureau, je me sens totalement idiote de réagir ainsi. J'ai l'impression d'être revenue à mes années lycées, où rien que le regard du garçon le plus populaire sur moi, émoustille chaque hormones de mon corps. Je secoue la tête, me trouvant bien impuissante face à sa présence. Encore dans mes songes, je découvre Darcy, lunettes de soleil sur le nez marchant avec peu d'entrain. Elle pose avec fracas son sac sur le sol et se laisse littéralement tomber sur la chaise de bureau. Je prend son café et lui tend, souriante. Elle le saisit, et le regarde comme si je venais de lui offrir le Graal et qu'elle vivra une éternité de bonheur.
_ Mon Dieu Hanna, tu es un ange tombée du ciel ! Sa voix est fatiguée et en prononçant ses mots, elle retire ses Ray ban, laissant apercevoir des cernes aussi grosses que des valises.
En buvant une seule gorgée de café, elle ouvre d'énormes yeux et se met à gémir de bonheur. Je ne parviens pas à retenir un rire face à cette spontanéité nouvelle. Comme si cette boisson lui redonnait de l'énergie, elle allume l'écran d'ordinateur et boit une nouvelle fois, plus calmement cette fois-ci. Je reste à la détailler, m'amusant de sa réaction, ce qui l'intrigue, me toisant un sourcil relevé au possible.
_ Tu as fais fort hier ? Me moquais d'elle en prenant quelques dossiers en main, la poussant pour atteindre mon ordinateur.
_ M'en parle pas, grimace-t-elle comme si je venais d'hurler ma question, j'ai la tête qui va exploser. Sa voix n'est qu'un grognement fatigué. Mais quand tu vois l'Apollon avec qui je suis rentrée, cela vaut bien toutes les migraines du monde.
Ma collègue se met à rire, regardant le plafond comme si elle retournait à cette nuit qui a dû être une des plus mouvementée pour elle. Je ne peux m'empêcher de rire de sa réaction, me rappelant mon début de relation avec Dean. Il est vrai que c'est toujours les meilleurs moments après tout. Quand nous discutons de cette manière, j'ai l'impression que je pourrais être très complices avec elle et je pense, que cela est réciproque. Il y a bien longtemps que je n'ai pas connu une telle relation avec une personne du même sexe que moi.
Alors que nous rions de toutes ces âneries matinales, oubliant ainsi sa fatigue lancinante, les portes de l'ascenseurs s'ouvrent. Darcy, intriguée, tourne la tête et elle perd rapidement son visage lumineux. Pour ma part, sur l'instant, je reste concentrée sur mon ordinateur, qui a beaucoup de mal à démarrer le logiciel du traitement de dossier. J'entends alors des talons claquer sur le sol, ce qui m'oblige à lever la tête. Le pas est assuré et quand je croise son regard, je comprends très bien pourquoi. Darcy se penche vers moi, tout en la fixant droit dans les yeux.
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ARDENT ( Tome 1 )
Storie d'amore" Il n'y a rien de meilleur que son touché sur mon corps douloureux. Sous ses lèvres j'arrive à oublier que je ne suis qu'une jeune femme comme les autres. Ses mains parcourant ma peau comme si j'étais la plus belle femme au monde répare les blessur...