White Horse

♧ Chapitre 16 ♧

Comme tout les matins depuis que Miles est rentré à la maison, aujourd'hui je vais en cours toute seule. J'y vais en bus, à présent. C'est l'été, et mon uniforme m'étouffe. Je desserre ma cravate et j'ouvre les premiers boutons de ma chemise. Kaitlyn, la compagne de Margarette, vient de perdre son père. Elle traverse une période difficile, alors Margarette a décidé de partir à Londres ce week-end pour revenir revenir dimanche, surement avec elle. Ce qui veut dire que je vais devoir aller chercher Flora au centre après les cours aujourd'hui.

Une fois en classe, je me fais discrète au fond de la salle. Depuis que Miles a était libéré, tout le monde m'harcèle de question. Au début c'était plutôt de la curiosité, mais ça c'est vite transformé en haine. Des rumeurs circules sur Miles, et sur moi. Je suis « la complice ». Celle qui nettoie le sang sur les vêtements de Miles et qui couvrent les meurtres. Je ne parle plus à mes amis, ce sont les premiers à nous avoir comparer à Bonnie et Clyde. Seul un garçon de ma classe accepte encore de m'adresser la parole, non pas que je veuille vraiment lui parler. Il s'appelle Eric, et il me suis partout comme un petit chien. Aujourd'hui, il n'a pas l'air là, alors je peux décompresser.

En classe, j'attends impatiemment que la journée finisse, en espèrent ne pas recevoir de remarque aujourd'hui. Je ne participe pas, et je déjeune toute seule. Je suis en cours de math quand on appelle mon nom. Je relève la tête. Tout le monde me dévisage, et l'enseignante me tend son marqueur.

- Aller, Victoria. Au tableau.

Certains ricanent, d'autre me dévisage d'un air inquiet. Quand je me lève, la prof recule légèrement. Même les adultes ont peur de moi. Je prends le feutre et m'avance vers le tableau. J'essaye de me concerté sur le calcul, mais je n'arrive pas à détourner mon attention des chuchotements dans mon dos. La chaleur est suffocante, et je tire à nouveau sur ma cravate, essuyant mes mains moites sur ma jupe. Je sens leurs regards braqués sur moi, et ma chemise me colle à la peau. Dernière heure de cours avant les vacances, tient bond Vic. Prends sur toi, respire.

J'écris rapidement le résultat et me précipite à ma place. J'essaye de me focalisé sur les arbres dehors, et sur les oiseaux, mais je n'arrive pas à ignorer les remarques de mes camarades. Au bout d'un certain temps, voyant que je ne réagis pas, ils arrêtent.

Lorsque la dernière sonnerie retentit enfin dans tout le bahut, la classe se transforme en un invraisemblable chaos. Je referme vite mon cahier, le fourre dans mon sac, me lève et me précipite vers la sortie pour me fondre dans le cohue des élèves impatients de rentrer chez eux. Tout le long du couloir principal, des jeunes surexcités sortent des salles de classe pour rejoindre la sortie. Dans cette joyeuse bousculade, coups de coudes, d'épaules, de pieds et de sacs pleuvent sur moi... Je descends un premier escalier, puis un second, et au moment où j'atteins le hall d'entrée, une main se pose sur mon bras.

- Victoria, un instant, je vous prie.

C'est le directeur. J'ai soudain l'impression de manquer d'air.

- Il faut que j'aille chercher ma petite soeur.

- Ça ne prendra pas longtemps, c'est à propos de Miles.

Certains élèves tournent la tête, mais personne ne s'arrête.

- Il faut vraiment que j'y aille...

- Tenait, c'est pour lui.

Il me tend un paquet de feuilles.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Des papiers d'inscriptions. Dites lui que si il tiens à revenir l'année prochaine, il est le bienvenue.

Je retiens un petit rire sarcastique. La bienvenue, sérieusement ?