Chapitre 9

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PDV Hinata

-Quoi??

Attendez attendez... Les dix dernières minutes sont passées trop vite, il faut que je rebranche mon cerveau.

Si je résume:

J'ai embrassé Kageyama dans les vestaires.

Noya nous a espionnés.

Il a hurlé ce qu'on faisait à tout le lycée.

Et Kageyama est en train de le tuer.

Mais le pire, c'est que ce n'est pas fini! Tout le monde dans un périmètres de cinq cent mètres était en train de rappliquer pour voir ce qu'il se passait. Quand je dis tout le monde, ça veut dire: toute l'équipe, Asahi qui tentait de sauver son copain de Tobio, des moutons, et puis... mon père. Qui était venu me chercher à l'hôpital pour m'emmener ici. MON PÈRE. Il avait beau être petit (c'est de famille...), je peux vous jurer que quand il s'est approché, même Tobio avait une petite lueur d'effroi dans le regard.

Il a poussé Nishi sur le côté, et a empoigné Kageyama par le cou:
-Toi... T'as embrassé mon fils?
-... Vous êtes le père à Shôyô? Ouais, j'ai embrassé votre fils, et on est en couple. Et alors?

Dans toute sa badassitude, Tobio n'a pas perdu son sang froid et s'est placé devant moi comme pour me protéger. Mais même avec lui devant moi, j'avais peur.

Je vous l'ai peut-être pas précisé, mais...

Mon père est sans doute le gars le plus homophobe au monde.

Il a ignoré Tobio et m'a demandé avec du dégoût dans la voix:
-C'est vrai? T'es... gay?

J'ai baissé les yeux.

Il a continué:
-T'es en couple avec ce connard?

Je me suis mordu la lèvres aussi fort que j'ai pu. J'aurai voulu répondre que oui, je l'aimais, oui, j'étais gay, et non, ce n'était pas un connard, juste le gars le plus beau, le plus magnifique, le plus sublime, le plus extraordinaire, le plus adorable, le plus parfait du monde.
Mais j'en n'avais pas le courage.

-Si tu répond pas je suppose que ça veut dire oui. Alors écoute-moi bien, Shôyô. C'est même pas la peine de revenir à la maison où de compter sur nous pour quoi que ce soit. Je veux pas d'un pd pour fils. J'espère que c'est clair.

Et sur ce, il est reparti, est monté dans sa voiture et a démarré.

L'attroupement de moutons autour de nous s'est dispersé au bout de quelques minutes. Certains nous regardaient avec pitié, d'autres avec ce même regard de dégoût qu'avait mon père. Pardon, pas "mon père". "Ce putain de connard", ça lui va mieux.

Seuls les quelques membres de l'équipe son restés. Noya s'est excusé, pour une fois il avait l'air sincère.
Et heureusement, parce qu'il venait de foutre ma vie en l'air.
Vous me trouvez sans doute méchant, mais je pensais vraiment ce que j'ai dit. Il m'avait vraiment énervé. Si j'avais de la force, je l'aurai frappé. Mais là, j'avais plus d'énergie pour rien. Sans mes béquilles, je me serai écroulé par terre. De fatigue, de colère, de tristesse.

Kageyama m'a pris par le bras et m'a fait avancer doucement. On a continué de marcher en silence un bon moment, puis lorsqu'il nous a jugés assez loin des regards, il m'a aidé à m'asseoir sur un banc.

-C'est pas la peine de te demander si ça va, je pense...
-Bien vu...
-Tu crois qu'ils vont au moins payer tes frais d'hôpital?
-Je sais pas. Tout ce que je sais, c'est que je suis dans la merde. Tobio, je viens de perdre toute ma famille.
-Au pire, tu pourras venir habiter chez moi. Ma mère sera d'accord.
-Ouais...

Je me suis tu.

Il a compris que je ne voulais plus parler et a arrêté de parler aussi. Il m'a pris tendrement dans ses bras et m'a bercé comme un bébé.
Dire qu'avant, je croyais qu'il était violent et méchant...

J'avais envie de pleurer.

J'avais envie de pleurer, parce que si j'avais été une fille, si ce monde n'était pas aussi injuste, si j'avais été quelqu'un d'autre, tout aurait été tellement plus simple.

J'avais envie de pleurer, parce que à cause de ce père merdique, j'avais aussi perdu ma mère et ma petite sœur.

J'avais envie de pleurer, parce qu'encore maintenant, je pouvais mourir à tout moment, et que ça ne changerait jamais. J'aurai toujours la mort juste à côté de moi.

J'avais envie de pleurer, parce que j'avais l'impression que tout était noir autour de moi. Je ne savais même pas ce qui allait se passer demain, ou même dans une heure.

J'avais envie de pleurer, parce que la vie, c'est chiant.

Mais je n'ai pas pleuré. Parce que dans les bras de Tobio, je me sentais bien. À ma place. Parce que peu importe ce qui m'arriverait demain, dans une heure, peu importe si je mourais demain, peu importe ce que j'avais perdu, peu importe qui j'étais, tant que Tobio tenait ma main, je me sentirai bien.

Il m'a murmuré dans l'oreille:
-Ça va aller.

Et j'ai eu le sentiment, l'intime conviction que oui, ça irait. Ça irait parce que Kageyama me tenait la main.

Et je l'ai embrassé.

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Ça me donne envie d'écrire un lemon, tout ça...
Ça vous a plu?

Comme je vous l'avais dit la dernière fois, j'ai publié un one shot sur un nouveau ship: my hero academia. Shoto x Minoru. Oui. J'ai osé.

A la semaine prochaine!

(KageHina) With you my heart lose ControlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant