Chapitre XII

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Je rentre chez moi en courant, et je n'adresse que quelques mots à ma grand-mère quand je passe devant elle en me précipitant dans ma chambre.

Est-elle vraiment folle, Emy ? De quel droit peut-elle m'embrasser ? Je ne suis pas lesbienne, moi ! Enfin je crois... Je - Non ! Je ne suis pas lesbienne, point ! Je suis tout ce qu'il y a de plus hétéro, j'aime les hommes, je n'aime pas les femmes, je ne suis pas lesbienne. Mais son regard, ses yeux, sa voix...

- Putain de merde ! Criais-je, au bord de la crise. Je ne me suis jamais sentis aussi perdue. Je sens que je ne suis pas loin d'exploser, j'ai trop d'affaires non-résolues dans mon esprit.

Cela fais plus de deux heures que je suis dans mon lit, les yeux grand-ouverts à observer chaque parcelle de mon plafond. Le plus ennuyant, c'est que celui-ci est tout blanc. Je n'ai presque rien mangé à table et ma grand-mère avait éviter de me poser trop de questions.

Je me lève brusquemment, enfile un jogging ainsi qu'un pull en laine, et saute par la fenêtre de la chambre, après l'avoir entre-ouverte. J'attéris en bas du mur de la maison en louve, pour amortir la chute du premier étage, mais me retransforme imédiatemment après, ne voulant pas attirer l'attention. J'escalade le muret, et sors de la propriété. Je marche dans les rues, ne sachant pas trop où je vais mais me laissant tout de même guider par mes membres. Je plonge mes mains dans mes poches à la recherche de mon cellulaire pour regarder l'heure qu'il est, mais je me souviens que je n'ai pas pris le temps de le prendre, dans ma fugue.

Je traverse la forêt et j'arrive dans un grande clarière, où un vieux saule gigantesque s'impose au centre. Je contourne celui-ci lentement, et m'enfonce encore un peu plus dans la sombre nuit. Je monte en hauteur, où il y a une avancée de roche. J'ai pris l'habitude de venir ici la nuit, pour juste me poser, et regarder la ville endormie, avec toute ces lumières allumées.

- Que fais tu ici, Swan ? J'ai un sursaut quand j'entend la voix derrière moi. Je me relève pour faire face à Matthieu.

- Tu m'as fait peur, je ne t'avais pas entendu venir. Je lui dis, parce que je n'allais tout simplement pas lui expliquer tout ce qu'il n'allait pas chez moi.

- Tu ne m'as pas entendu ? Tu dois être vraiment perturbée alors. C'est vrai que tous les loup ont une ouïe sur-développée, et je ne me fais que très rarement surprendre par quelqu'un que je n'entends pas venir.

-Heu... Ouais. Je me passe la main dans les cheveux nerveusement, et je me tourne de nouveau vers la ville éclairée.

Je l'entend se rapprocher et il s'assoit sur la roche, laissant pendre ses pieds dans le vide. Il fixe la ville, tout comme moi. Tu veux en parler ? Demande-t-il doucemment sans même détourner le regard.

- Ça t'ennuierais. Répliquais-je, m'assayant en tailleur à ses côté.

Un silence s'installe, mais ce n'est pas un silence pesant, il est même plutôt apaisant, à vrai dire. Le brise fait voler mes cheveux, et je me sens idiote de ne pas m'être couverte un peu plus. Je tire les manches de mon pull sur mes mains.

- Et toi, que fais-tu là ? Je le regarde en attendant sa réponse.

Il tourne sa tête vers moi et son regard croise le mien. Tu te rappelles ce que tu m'as dit l'autre soir, à mon internat ?

- Bien sûr que je m'en souviens. Je me souviens à quel point j'étais saoule, aussi. C'était pas joli à voir.

Matthieu avait de nouveau son regard sur la ville. Non, ce n'était pas très joli à voir, effectivement. Heureseument que tu n'as pas vomi.

- Ouais... Répondais-je en rigolant. Attendez. Hey, comment est-ce que tu viens de faire ça ?

- Faire quoi ? Il me regarde avec incompréhension. Attendez, je n'ai pas rêvé, ou du moins, il ne me semble pas avoir dit mes pensées à voix haute !

- Quand je parlais de quand j'étais saoule, je - enfin non, justement, je ne parlais pas, je pensais ! Comment as-tu fait pour lire mes pensées ! C'est possible ce genre de trucs ? Il y avait toujours de l'incompréhension dans son regard. Ok, laisse tomber, je dois juste être un peu fatiguée. Je détourne mes yeux de lui.

- Hum... Tu sais, j'ai un peu réfléchis sur ce que tu m'avais dit et tout, et, j'en ai en fait parlé à ma grand-mère, et, ouais, elle m'a fais quelques révélations. Il bégayait et se passe la main dans sa nuque tout en parlant. Mais de quelles sortes de révélations parle-t-il ?

- Oui, et ? Dis-je l'encourageant à développer ce qu'il essaye de dire.

- Ta grand-mère ne t'a donc rien dit ? Me demande-t-il. Il est en train de me perdre, là. Je ne comprend plus où il veut en venir, et il ne finis même pas ses phrases. Il a le don de m'agacer celui-là.

- Mais me dire quoi ? Lui demandais-je voulant savoir le fond de sa pensée.

- Demain soir, vous venez manger chez nous, ta grand-mère et toi. Me dit-il avec un regard neutre. Il est vraiment sérieux ? Depuis quand ma grand-mère accepte l'invitation à dîner des premiers inconnus qui l'invitent ?

Matthieu se lève après avoir jeté un coup d'œil à son téléphone et commence à s'éloingner.

- Mais hey ! Je ne sais même pas où tu habites ! Et je croyais qu'en tant que Taser et toi, en tant qu'Otal, nous n'avions rien à faire ensembles ? Répliquais-je en me levant à mon tour.

- Ta grand mère sait. Répond-t-il seulement à ma première question. Et, je crois qu'on est déjà passé au delà.

- Mais fuck, de quoi tu parles ? M'énervais-je en accentuant bien chaque mot. Il me fait un dernier regard puis s'enfuit, transformé en loup.

Énervée de la non-clarté des propos du loup noir, je me transforme à mon tour pour rentrer rapidement chez moi.

Arrivée en bas de ma fenêtre, j'escalade la vigne qui montais au mur et rentre dans ma chambre, qui s'était rafraichie. J'avais laissé ma fenêtre ouverte pour pouvoir rentrer suite à mon escapade nocturne.

Je m'allonge sur mon lit, repensant à ce qui vient de ce passer. C'est quand même fou qu'il ait réussi à se trouver au même endroit que moi, et en même temps. Enfin bon, ce n'était pas ma question principale, d'autres trottaient dans ma tête. Alors est ce que la prophétie est vraie ? Pourquoi ma grand mère ne m'a-t-elle rien dit ? Pourquoi elle ne m'a pas dit pour le repas ? Trop de questions tournent dans ma tête en ce moment et ça m'étonnerais de trouver une seule réponse à tout ça avant bien longtemps ce qui me frustre encore plus.

Ça n'empêche qu'avec cette histoire, j'ai pu oublier Emy, demain il faudra que je lui parle, c'est le seul moyen de me sortir de cette situation avec elle.

Sur cette dernière pensée je m'endormie profondement, me plongeant dans les rêves les plus fous...

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Yooooo,

J'espère que le chapitre vous aura plus, n'hésitez pas à liker, commenter, en parler à tout le monde, partager... C'est l'heure de péter un plomb 😄😄

Bisous les loulous 😻
Célinouille et Petiteelie

Les jumeaux LambOù les histoires vivent. Découvrez maintenant