Les jumeaux Lamb

Chapitre XXXI

- Tu l'as ici ? Demande Grand mère. Est-ce qu'elle parle encore du livre ? Le livre, tu l'as avec toi ? Presse-t-elle. Donc c'est bien du livre, dont elle parle. Je me demande pourquoi ce livre l'intrigue autant.

- Oh euh, non. Non, en fait... Je l'ai rendu à Grand Père Loup. Je regrette aussitôt mes paroles et je me demande ce qui m'a forcé à lui mentir.

Mais j'ai compris que ce livre était important. Autant pour moi que pour elle, mais certainement pas pour les mêmes raisons. Je ne sais pas ce qui me permet d'affirmer cela mais je le sens.

Je me dirige d'un pas décidé dans ma chambre, la fermant à double tour, histoire d'être tranquille. J'entends grand mère souffler en bas. Je n'ai pas envie de lui parler pour le moment, j'irais la voir plus tard.

Je décide alors d'ouvrir le livre pour la énième fois, après l'avoir sortit de sa cachette. Je cherche une page qui pourrait m'en apprendre plus sur le grand pouvoir, mais en vain. Je feuillette alors toutes les pages, tombant sur des choses que je connais déjà, comme ma transformation partielle, ou alors le fait que mon jumeau arrive à savoir quand je ne vais pas bien, entre autre.

J'apprends qu'on a chacun une particularité qui permet de nous compléter. Une sorte de don, ou de pouvoirs mais nous ne les avons pas forcément en commun. Comme le ying et le yang, d'où le fait que je sois blanche et lui noir. Cela expliquerait aussi le fait qu'il arrive à lire dans mes pensées, ou encore que j'arrive à me transformer partiellement.
Je grogne de frustration, avant de me mettre plus confortable sur mon lit. Ce n'est pas juste, Matthieu a la capacité de connaître toutes mes pensées et qui sait si son pouvoir se développe, peut être les pensées de tout le monde. Tandis que moi, je me transforme partiellement. Et c'est totalement inutile.
Je me surprends à sourire bêtement, toutes ces bêtises de pouvoirs et autres sont ridicules, on se croirait dans un de ces comptes de fées pour enfants.

Je retombe sur la page avec la photo de nous avec mes parents. Ça n'a plus l'air d'un compte de fée à présent, mon sourire se fane lentement. Donc, on les a connus. On les a réellement connus. Je les trouve tellement beaux. Ils ont l'air amoureux, heureux. Amoureux. L'image de Emy me vient à l'esprit, et une larme roule sur ma joue. Je prends alors conscience que pour avancer, il va falloir que je me sorte cette fille de l'esprit.
Mon père était donc un Toretto, c'est le nom que porte Matthieu aujourd'hui. Et ma mère descendait apparemment
de la lignée des Lamb. C'est étrange car le seul nom qui apparaît à multiples reprises dans le livre est Lamb. Il faudra que j'approfondisse mes recherches sur ce nom, car d'après ce que je lis dans ce vieux bouquin, il descend d'un lignée importante.
Ce livre écrit à la main me semble vraiment très soigné, voir même beaucoup trop pour n'être qu'un simple journal intime.
Quoi qu'il en soit, la personne qui a écrit ce livre avait l'air de savoir énormément de chose à propos de ma- notre famille.

N'ayant rien appris de bien plus intéressant je décide de partir de chez ma grand mère pour aller voir Matthieu. Je me demande où il est. Il n'a pas donné de nouvelles depuis hier. Après l'accident de la veille au soir, je n'ai l'ai plus revu. Il est maintenant presque vingt-deux heures et je m'inquiète de son état. J'enfile un manteau, une écharpe et mes chaussures. Ma grand mère est dans le salon, en me voyant sortir elle m'interpelle.

- Tu vas où comme ça? T'as vu l'heure qu'il est?

- Je vais voir Matthieu. je lui réponds sèchement ne voulant pas plus parler avec elle. Elle me regarde tristement, elle s'en veut sûrement pour tout ce qu'elle a pu me cacher, du moins je l'espère. Sans lui laisser le temps de répondre, je me faufile à l'extérieur.
Je ferme la porte avant de prendre une grande bouffée d'air frais. Quelle vie.
Je décide de passer par la forêt sachant que ça va beaucoup plus vite. Après quelques minutes de marche, j'entends du bruit derrière moi, comme des pas craquant dans la neige, et ils se rapprochent. Instinctivement, je me transforme partiellement. Je ne sais pas qui ça peut être, mais je sens que ce sont des loups et après tous les événements passés je préfère me méfier. De loin je discerne deux silhouettes dans la nuit, qui se rapprochent de moi. Oh non.