Chapitre XIV

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- J'espère que tu t'es préparée à tout ça... Je l'interroge du regard, mais il détourne le sien et sa grand mère nous demande de les rejoindre sur le divan.

- Je propose qu'on discute un peu en prenant l'apérétif, le temps que le rôti de bœuf finisse sa cuisson ? Propose Rosie alors que nous sommes installés Matthieu et moi même sur le divan, et nos grand mères en face sur des fauteuils individuels, autour de la table basse où trônent des bouteilles ainsi que des gâteaux apérétifs.

- Oh, tu nous as fait ton délicieux rôti ! S'enthousiaste ma grand mère.

- Oui, j'ai ressorti ton ancienne recette que tu m'avais donnée ! Répond Rosie. Elle nous sert un verre chacun puis reprend la parole. Swan, Matthieu, vous avez sûrement déjà entendu parlé de cette fameuse prophétie des jumeaux ?

Je recrache le jus de pomme dans mon verre. Je m'attendais à tout sauf à ce que Rosie nous parle de prophétie et de loups. Je m'excuse rapidement pour mon geste non-poli et repose mon verre sur la table.

- Je suppose que oui. Et vous êtes plus consernés par cette prophétie que ce que vous ne le pensez... Elle nous regarde à tour de rôle, et je comprends à ce moment là que j'aurais ce soir, maintenant, les réponses à mes nombreuses interrogations.

- Ne nous en voulez pas de ne pas vous l'avoir dit plus tôt, on voulait seulement vous protéger... Explique ma grand mère. Vous... Elle jette un regard anxieux à Rosie. Vous... avez la même mère, ainsi que le même père, et...

- Avant qu'ils ne meurent, ils... nous ont fait promettre... de vous protéger le plus longtemps possible... Enchaîne Rosie.

Je ne réagis plus, comme si on m'avait mit en pause. Sauf que c'est bien la réalité, et même si je me suis déjà préparée à cette... éventualité, cela fait toujours une sentation vraiment bizarre de l'apprendre comme ceci. J'ai l'impression que l'ont m'a mentit les dix-sept, presque dix-huit ans de ma vie. J'ai cette impression d'avoir été, comme, trahie. Par ma propre grand mère, la seule famille que j'ai. La seule, que je croyais avoir du moins. Je reprend quelque peu mes esprits, et je réalise que Matthieu n'a eu aucune réaction. Rien du tout. Je relève la tête et aperçoit les trois paires d'yeux tournées vers moi, probablement pour essayer d'évaluer ma réaction.

- Mais... Alors, c'est que - est-ce que ça veut dire qu'on est, enfin... Je fais des signes entre Matthieu et moi pour tenter de m'exprimer.

- Vous êtes les jumeaux dont parle la prophétie. Acquiesse ma grand mère, et je peux voir qu'elle a un regard désolé. Désolé pour quoi ? Est-elle désolée ne pas m'avoir dit que je n'étais pas fille unique, mais que j'avais un frère jumeau ? Ou alors désolée de m'avoir menti durant toutes ces années ?

Je me lève du divan sous les regards des trois autres personnes présentes. Je... je pense que je vais y aller. Bredouillais-je d'une voix tremblante, avant de m'éloigner.

- Swan, attends ! J'entends ma grand mère me crier. J'accélère le pas et je sors de cette maison le plus vite possible, ne voulant pas que ma grand mère me retienne. La porte d'entrée claque derrière moi et je me précipite pour passer le petit portillon, sortant enfin de la propriété. Je sens des larmes couler le long de mes joues. J'ignorais que je pleurais.

Je pars sur la gauche et commence à courrir dans la rue déserte, je cours le plus vite possible, à en perdre halaine. J'ai comme l'impression que courir peu tout évacuer, comme si en courant je m'éloignais de tout, de tout ces problèmes, tout ces troubles. Je ne sais pas où je suis. Mais je continue de courir, comptant sur mon odorat et mes sens de louve pour retrouver mon chemin, plus tard, quand j'aurais décidé de rentrer chez moi.

Ou peut être que je ne rentrerais pas.

Je sais que je ne suis pas restée assez longtemps pour avoir tous les détails, pour savoir pourquoi il y a eu tous ces mensonges, ces cachoteries. J'ai fuis. Je suis une lâche. Une lâche qui fuit la réalité. Je ne suis qu'une pauvre lâche.

Les larmes ont arrêtées de couler, je crois. Je passe devant le cimetière de la ville, et j'ai une pensée pour tous ces morts, enterrés ici. Entourés de ces gravillons, ces fleurs en plastique, qu'on met là juste pour ne pas avoir à revenir toutes les semaines arroser de vraies fleurs. Et il y a ces pauvres arbres morts, eux aussi. Et j'ai une pensée pour mes parents, à moi. Je ne les ai jamais vraiment connus.

"Avant qu'ils ne meurent ils nous ont fait promettre de vous protéger le plus longtemps possible"  la phrase de Rosie me revient en tête, alors que je me suis assise sur un banc froid, dans ce cimetière. Alors cela veut-il dire qu'il savait qu'ils allaient mourir ? Et puis, nous protéger de quoi ?

J'entends des bruits de pas se rapprocher, et je reconnaît l'odeur de Matthieu. Je n'ai pas la force de fuir encore une fois, donc je ne bouge pas quand il s'assoit sur le banc à côté de moi.

- Tu devrais rentrer, tu vas attraper froid habillée comme ça... Me dit-il doucement. Je réalise en effet que je n'ai même pas pensé à prendre mon manteau, et que je ne porte que d'un simple pull beige avec mon jean noir et mes Vans noires elles aussi. Je vois du coin de l'œil que lui non plus n'a pas prit de manteau.

- Je n'ai pas froid, et je n'ai pas envie de rentrer. Répliquais-je, alors que je tente de maîtriser mes tremblements dûs au froid glacial.

- Pourquoi tu ne veux pas rentrer ? Tu ne veux pas au moins aller dans un café où on pourraît discuter ? Un endroit où il ne ferait pas aussi froid qu'ici ?

- Je suis bien, là.

- Sur un banc, dans un cimetière ? J'ignore ça remarque et tourne la tête vers ma droite, ne le regardant toujours pas. Au bout de quelque longues secondes de silence, je me décide à parler.

- Je leur en veux. Lançais-je simplement.

- Moi aussi. Mais moins, depuis que j'ai eu toutes les explications. Je me tourne enfin vers lui.

- Ah, parce que toi tu as eu le droit aux détails ?

- Si tu n'étais pas partie, tu les aurais eu toi aussi. Je détourne de nouveau le regard. Si il est venu ici pour me faire la morale, il peut rentrer chez lui.

- Allez viens, on va aller boire un bon chocolat chaud au café au coin de la rue.

On y va donc, il me montre le chemin et on rentre dans un sorte de café de nuit je dirais, branché et design, dans des couleurs prune, marron. Deux grands escaliers se trouvent sur le côté pour monter à l'étage. Je trouve que c'est un bel endroit et agréable. On s'installe à une table. On regarde la carte, on commande et on attend que notre chocolat chaud arrive. Une fois nos chocolats chauds devant nous, Matthieu prend enfin la parole. 

- Je sais, tout ce que je vais te dire va être fou, mais tu dois absolument me croire parce que tout ça concerne l'avenir...

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Coucou tout le monde, c'est petiteelie, j'ai écrit la fin du chapitre et elle est vraiment pourris, Celinouille va sûrement me taper sur les doigts :(
Enfin bon dites moi ce que vous en pensez bisous bisous.
On vous kiffe
Celinouille et Petiteelie <3

Les jumeaux LambOù les histoires vivent. Découvrez maintenant