Chapitre XV

890 58 7
                                    

- Je sais, tout ce que je vais te dire va être fou, mais tu dois absolument me croire parce que tout ça concerne l'avenir...

- Oui dis moi, ce sera dur de pas te croire, après tout ce qu'il nous arrive déjà..

Il prend une grande inspiration avant de se lancer :

- Je ... En fait... Bon je sais pas tellement par où commencer. Bon voilà, nous sommes donc jumeaux, la prophétie dit que deux jumeaux séparés à la naissance vont se retrouver grâce à des dons qui vont les attirer l'un envers l'autre. Ils ont été séparés à cause de la grande puissance que pouvait avoir les deux ensembles. Ils arriveraient à ressouder les clans entre eux, et leurs dons se développeront quand ils seront ensemble. C'est à cause de leurs dons qu'ils ont été séparés, pour être protéger du Mal. Mais ils se retrouveront quoi qu'ils arrivent et se brattrons ensemble pour un nouveau monde. 

Je le regarde tout le long de sa tirade sans l'arrêter. Je suis prise dans son flot de paroles et je ne peux m'en défaire. Tous ses mots venaient dans mon esprit sans en sortir. Au fur et à mesure je me demandais pourquoi j'étais dans une merde pareille.

- Tu ne peux pas être sérieux...

- Tu ne me crois pas ? Moi, j'y crois réellement.

- J'y crois aussi, bien sûr que je te crois. Mais je ne m'attendais pas vraiment à ça. Dans un sens je pense que ça aurait pu être pire et dans l'autre je me demande pourquoi je devrais être dans une merde pareille.

Je me tais, car je n'ai plus aucun mot qui me vient à ce moment même. On dit souvent que parfois le silence vaut mieux que des mots. C'est le cas présentement. Matthieu respecte mon silence en finissant de boire tranquillement son chocolat chaud. Je fais de même, et une fois que nous avons tout les deux fini, nous sortons du café.

 Nous marchons dans les rues sombres de la ville. Je ne sais pas où nous allons, et je pense que Matthieu non plus. On marche, c'est tout ce qui compte. 

- Il se fait tard, peut-être qu'on devrait rentrer avant que nos grand-mères ne s'inquiètent trop. Explique-t-il en rangeant son téléphone qu'il venait de sortir de sa poche.

Je n'ai pas tellement envie de rentrer, mais je ne sens plus mes orteils, ni mes doigts, et je grolotte à n'en plus pouvoir.
- Je pense que je vais dormir au manoir. Au manoir de ma meute, je veux dire.

- Hors de question, c'est trop loin à pieds, et il n'y a plus de bus à cette heure-ci. Tu vas venir dormir à mon internat. Mes colocataires ne sont pas là le vendredi soir habituellement, tu prendra le lit que tu veux.

Je m'arrête au milieu du trottoir pour lui faire face, surprise.

- Je... Wow. Tu es plutôt protecteur comme gars toi ! Riais-je. 

- J'aurais sûrement besoin de toi par la suite, alors je préfère juste que tu ne meurs pas de froid ce soir, avant que tu ne me sois réellement utile quoi ! Ironise-t-il et ma bouche forme un "o" quand j'entends cela. Je tente de rester le plus sérieuse possible mais quand il commence à rire aux éclats, je me mets à pouffer moi aussi.

Nous sommes là, comme deux imbéciles à rire à gorge déployée au beau milieu de cette rue très calme, en pleine nuit d'hiver.

*

Nous sommes arrivés à l'internat et, pour ma première fois, je suis passée par la porte principale au lieu d'escalader comme à mon habitude, car Matthieu a un code pour pouvoir rentrer. Durant le week-end, les étudiants peuvent entrer et sortir de l'internat à l'heure qu'ils veulent. En revanche, durant la semaine, ils ont un couvre-feu à 22h.

Les jumeaux LambOù les histoires vivent. Découvrez maintenant