Six mois plus tôt.Partir. Il fallait que je m'en aille. Encore un peu et je ne ferai plus qu'un avec ce sinistre bâtiment. Mais comment ? Où ? Avec qui ? Je n'ai pas la réponse à ces questions et la seule et unique façon de le découvrir c'est de sortir.
Cela fait désormais 20 ans que je suis enfermée dans ce laboratoire, 20 ans que je vois l'extérieur à travers mes livres et ce que les gens allant et venant racontent. J'ai l'interdiction de quitter cet endroit car les propriétaires des lieux, les sœurs Menthé et Koré Deathgrip, en ont décidé ainsi.
Mais que pourrais-je leur dire ? Comment pourrais-je m'opposer à mes créatrices, celles qui m'ont façonné ? Et voici encore une fois mon esprit en proie à de nouvelles hésitations. Sortir ne me ferait aucun mal, mais est-ce que moi je ferai du mal en sortant ? Je sais que mes créatrices ne m'affectionnent pas particulièrement, ou du moins pas autant qu'elles le prétendent.
A leurs yeux, je ne suis qu'un objet, un projet, façonné avec le temps, dans lequel on s'est donné corps et âme et qu'on ressent une certaine fierté à posséder, fierté dominée par la crainte de l'exhiber et de le perdre à jamais. De mon côté, je pense ressentir beaucoup trop d'affection pour elles, cela étant la principale cause de ma présence actuellement dans cette prison de pierres, ça et ma nature, celle que mes mères définissent comme splendide à leurs yeux mais démoniaque pour le commun des mortels.
Je ne sais comment réellement interpréter leurs propos, malgré mes origines, je ne diffère, physiquement, en rien d'eux. En parlant de mes origines, j'ignore totalement comment elles sont parvenues à me donner vie, je ne cherche pas à le savoir, je suis là et c'est tout ce qui compte. Je pourrais me contenter de cette vie en captivité car elle a toujours été mienne mais mon cœur hurle. Il me hurle de ne pas rester là et de devenir, pour la première fois depuis ma création, actrice de ma propre vie.
Sans m'en rendre compte, mes pas m'ont guidé jusque dans la serre, là où sont entreposées les plantes usées pour les blessures physiques des patients ainsi que mes tourments psychiques. C'est là le seul endroit qui n'empeste pas la mort. La mort. Elle m'entoure depuis le début, elle est là où je suis et je suis là où elle est. Dans un sens, cette situation est ironique : un être qui ne peut mourir côtoyant constamment la mort.
Je continue d'enfoncer mon esprit dans ces spirales sombres que sont mes pensées quand je sens quelqu'un s'approcher.
« Te voilà enfin !
- Koré ? Qu'est-ce qui me vaut l'honneur de ta visite.
- Il se pourrait bien que l'heure du diner soit passée depuis trois quarts d'heure et que je me suis inquiétée de ne pas voir arriver le ventre sur patte que tu es.
- Désolée... Je...Je me suis... juste perdue dans...
- Dans tes pensées. Oui je m'en doutais étant donné l'endroit où tu te trouves. Qu'est-ce qui te tourmente mon enfant ?
- Rien qui ne diffère des jours précédents.
- Je te connais comme si je t'avais faite, réflexion faite... Je t'ai faite alors n'ose plus me mentir en me regardant dans les yeux.
- Et si je ne te regarde plus, puis-je continuer de te mentir ?
- Tu peux fuir mon regard mais la vérité viendra tout de même vers moi.
- Je ne veux pas fuir ton regard, Koré... Je...
- Ce que tu veux c'est fuir cet endroit.
- Comment ?
- Souviens-toi que je t'ai faite très chère. Tu sais, je sais que tu doutes de nous lorsque nous te disons à quel point nous t'aimons mais pour ma part je tiens plus à toi qu'à mon âme et même si Menthé ne te le dis pas autant que moi ne doute pas d'elle. Je ne supporte pas de te voir malheureuse mais songer à t'avoir loin de moi me fend le cœur. Je sais qu'avec tout l'entraînement que Menthé t'a imposé tu te débrouillerais aisément dehors, et puis tu as quand même 20 ans, mais ça me chamboule de savoir que tu n'as plus besoin de moi.
- Je suis désolée.
- Désolée de vouloir t'en aller d'un cercueil en pierres géant ? Voyons ma puce tu as des neurones, sers t'en.
- Oui je veux m'en aller... J'étouffe, Koré, je suffoque constamment ici...
- Alors vas t'en ! Enfuis-toi mais ne te fais pas prendre, sache que je t'empêcherai de t'enfuir et si tu y parviens je te traquerai et te ramènerai par la peau de ton derrière. Maintenant à table enfant ingrate. »
Et sans réellement prêter attention à la fin de sa phrase, je m'élance le plus vite possible à travers le laboratoire. Je cours, encore jusqu'à arriver au niveau de la grande porte en bois de ce tombeau et l'ouvrir pour arriver parmi les vivants. J'explose littéralement le grillage du domaine des Deathgrip en fonçant de toutes mes forces dedans et continuer de m'éloigner de mon, désormais, ancien foyer avant d'entendre Menthé crier :
« FUGITIVE, REVIENS IMMEDIATEMENT !!!! »
Puis Koré hurler :
« LILITH... »
A suivre...chapitre deux: réalité.
Saaalut c'est re moi !!! Ce chapitre là n'est pas très très long mais je pense qu'en rajouter aurait été un peu lourd. N'hésite pas à me donner quelques conseils ou émettre des critiques j'en ai relativement besoins. Bon je t'emmerde pas plus longtemps . Bye.
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Rembobine moi [fanfic hxh]
Fiksi PenggemarVivre c'est bien, mais peut-être que mourir serait meilleur... Un démon parmi des monstres... Un bonheur dans le désespoir... Un honnête mensonge... 1er avertissement... 2e avertissement... 3e avertissement... Pied du mur... et on rembobine.