Chapitre 5 Le niralficus d'Emilie

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Emilie se réveilla subitement. Elle se trouvait dans une large pièce toute blanche. Nue. Quoi ? Comment ça nue ?

- Oh non... pas encore cet endroit. Emilie se releva d'un coup mais une douleur abdominale la tenailla. Soudain un groupe de personnes afflua dans la pièce. Emilie était encore trop déboussolée pour apercevoir leur visage mais elle sentit immédiatement la douce odeur d'Hardin. Alors que sa vue commençait à s'habituer à la douce clarté du néon de la lampe elle parvint à reconnaitre Larie, un homme en blouse blanche sans doute un médecin et les quatre personnes qui lui avaient fait passer le test, elle vit aussi Hardin. N'ayant pas vu qu'elle était réveillée ils commencèrent à parler.

- Je suis désolé Larie, j'ai tout fait pour la protéger, s'excusa Hardin.

- Ce n'est pas grave, tu as fait de ton mieux. Il faut que tu soignes tes blessures. Vas voir Damien, il saura quoi faire, il est en salle de radio au fond à droite. Emilie parvint d'ouvrir les yeux, ses beaux yeux bruns étaient injectés de sang, sa vue était floutée.

- Docteur, vous lui avez injecté beaucoup trop de sédatifs, regardez ses yeux ! s'exclama l'homme aux yeux bruns lui aussi.

- Excusez-moi monsieur je lui donnerais une dose moins forte à la prochaine heure.

- Bien sûr... à présent si vous voulez bien disposez. Nous devons parler à Emilie. Le docteur, dont le destin était incertain après cette grosse erreur, s'écarta et partit. Il sortit un bloc note et s'éloigna. Une fois que ses claquements cessèrent sur le carrelage du couloir Larie prit la parole:

- Emilie, sais-tu ce qu'il s'est passé ?

- Je... je ne sais pas... j'ai voulu aider Hardin mais mon corps ne répondait plus...

- Bien, ... suite aux vacarmes que Jace et sa bande a provoqué tes voisins de la rue nous ont alerté... mais quand nous sommes arrivés ce que nous avons vu a dépassé de l'entendement ...

- Que... que s'est-il passé ?

- Tu avais activé inconsciemment ton niralficus, d'après les spécialistes cela est impossible. Il te faudrait de nombreuses heures pour y parvenir, encore plus pour un dragon. Nous pensons que ton niralficus aurait été activé par des hormones sexuelles.

- Co...comment ça ?

- Par exemple lors d'un acte sexuel ou simplement un baiser, les hormones sexuelles peuvent augmenter jusqu'à parfois doubler ou même tripler.

- Oh, je vois...

- As-tu un rapport sexuel peu avant l'attaque de la bande de Jace ?

- Non, ... répondit-elle offusquée par ces questions intimes.

- Tu as embrassé quelqu'un ?

- No... non. Larie se retourna vers un des hommes, celui-ci fixait un appareil qui émettait des bruits stridents à répétition.

- Elle ment Larie. C'est potentiellement ça.

- Emilie, je comprends que ces questions te gênent mais nous devons découvrir davantage ton niralficus. Jamais un enfant de ton âge n'a eu cette capacité aussi tôt. Il faut que tu commences les cours le plus tôt possible. Il faut que nous y voyions plus clair dans ton âme de dragon. A présent suit Mathieu, il va t'amener à la salle de test. Mathieu me fixa intensément comme si nous nous connaissions déjà. Il se changea en un lion blanc au pelage superbement soyeux. Il lui ordonna de monter sur son dos et, mal à l'aise elle grimpa sur ses muscles saillants. Il s'élança au travers de la pièce et accéléra à grandes foulées le couloir. Ils croisèrent un percheron, un cochon et même une poule et un coq. Elle sentait sur son passage beaucoup de respect envers Mathieu il semblait être très reconnu ici. Mathieu commença à ralentir et il pénétra, haletant dans la salle de test. Se changeant, il s'installa sur le bureau, ils attendirent de longues minutes jusqu'à ce qu'ils se décident de percer le silence pesant.

- Ton appartement te plait-il Emilie ? La concernée jeta un œil à Mathieu, pourquoi il lui parlait de ça, elle l'observa sans un mot et soudain elle vit une fine larme perler au creux de sa paupière. Elle lui répondit peu sûre d'elle.

- Oui beaucoup. Elle est fantastique, les sponsors ont été très gentils, je leur en suis très reconnaissante. Il attrapa une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux et la rabattit sur son crâne. Il fronça un sourcil et répondit d'une voix à peine inaudible :

- C'est moi qui t'ai payé cette maison Emilie.

- Mais, comment ça ? Il se prit la tête entre les mains et Emilie l'entendit murmurer :

- Je t'ai retrouvé mon bébé, je t'ai retrouvé. Mais à peine eut-il esquissé cette phrase que Larie pénétra dans la pièce. Elle regarda avec étonnement Mathieu qui s'était relevé d'un coup, il tenta de reprendre contenance. Ses joues étaient gonflées et ses yeux gonflés le faisaient ressembler à un zombie. Larie le prit par le bras et le rasseyait sur une chaise.

- Tu ne lui a rien dit Mathieu. Il ne faut pas, je te l'ai répétais je ne sais combien de fois.

- Non, non rien du tout...je te jure Larie. Emilie interloquée questionna :

- Qu'est-ce qu'il aurait dû me dire ? Larie secoua la tête. Répondez-moi, je ne comprends pas !

- Larie, je dois lui dire...

- Non, c'est hors de question. C'est un ordre Mathieu. Il pleura à nouveau, comme si son cœur était déchiré. Emilie n'en put plus, elle hurla.

- Putain, vous allez me dire ce qu'il se passe ? Larie hocha négativement la tête. Soudain, Emilie sentit son corps se transformer. Un flash terrifiant se fit ressentir et à la place de la jeune femme un majestueux dragon était apparu. Elle n'était plus là, son esprit était parti. Sa vie d'avant avait disparu, elle voulait tuer tout ce qui était sur son passage. Sauf Hardin. Hardin. Hardin. Elle se jeta sur Larie qui l'esquiva souplement. Son niralficus s'activa automatiquement et elle fit rapidement place à un léopard des neiges. Mathieu était pétrifié, il était désemparé. Emilie se mit en appui sur l'une des poutres en bois, mais sous le coup de son poids la poutre flancha et s'écrasa au sol avec fracas. Emilie avec un cri rauque marmonnait :

- Hardin, Hardin, Hardin, Har...

- Mathieu, ordonna Larie, si on veut désactiver son niralficus il lui faut Hardin. Va le chercher vite ! Il se changea immédiatement en lion et s'échappa par la porte. Emilie, toujours perchée au sommet de la salle de test semblait de plus en plus folle, ses ailes puissantes à chaque battement lançaient de grandes bourrasques de vent.

- Emilie, je suis désolé. Tu as encore beaucoup de choses à apprendre. Hardin arrive bientôt, tiens le coup et ne perd pas esprit. Le niralficus commençait à prendre beaucoup trop le dessus, à travers ses petits yeux elle vit soudain une forme. Hardin ?

- Ma belle, descend. S'il te plait.

- Hardin, Hardin, Hardin.

- Emilie garde ton calme. Je suis là, c'est moi Hardin.

- Hardin ? Puis le noir complet.

A nouveau, encore une fois.

Les légendairesWhere stories live. Discover now