laminé...

23 3 0
                                    

Le silence, pesant sur mes bras,
Tente de les immobiliser de son poids,
Expier mes péchés par mon sang,
La douleur comme seul sentiment.
La souffrance est ma dernière amarre
Quand le bonheur se fait trop rare.
La dernière, m'empêchant de sombrer,
Mais avec elle je ne peux avancer
Faite de viscères et de sang coagulé.
Les liens du sang d'une telle cruauté,
Le seul moyen d'alléger mon âme
Est par le fil sournois de ma lame.
Cette lame dont l'indifférence omnibule,
C'est ma main qu'elle-même manipule.
Jour, nuit, tristesse ou colère
Il n'est pas de pause qu'elle ne tolère.
Je reste effaré devant son profil effilé,
Sur ma toile, le fil du destin est tissé.
Ma vision vacille, ma vie défile
Elle qui ne tenait déjà qu'à un fil,
Besoin animal de me faire mal mais,
Du haut de leurs grands et beaux palais,
C'est de l'attention qu'ils croient que je veux,
Ce n'est plus dans mes projets de mourir vieux.
La vraie lumière est celle que l'on veut voir,
Celle qui estompe les derniers espoirs
La pire douleur est celle qu'on ne peut distinguer
Du vrai ou du rêve dans l'obscurité.
C'est aujourd'hui que je vous ouvre mon cœur,
Au sens propre comme au sens figuré.
Et sans la moindre goutte de sueur,
Mon sang souillé coule sur le parquet,
Cette fois refuse de coaguler
Et la rivière pourpre gonfle,  déborde,
Sur la rive que plus rien ne borde.
De rivière à mer, salvatrice et laide,
Le ressac étouffe les appels à l'aide.
On apprécie la vie quand elle semble s'échapper,
Ma main se décrispe, laisse la lame glisser,
La mer pourpre ne sera plus jamais troublée.

mon recueil ou l'historique de ma depressionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant