Chapitre 10

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" Tu sais aussi bien que moi que c'est rien d'important et que tout ira bien demain, soupire Eliott en tentant de se relever de la chaise sur laquelle il est installé.

- Je sais, mais je fais ça pour te remercier, alors arrête de bouger."

Eliott tente de négocier quelques instants avant de se laisse aller contre le dossier, me donnant enfin l'occasion de chercher un bandage dans l'un des nombreux tiroirs de l'infirmerie.

En retournant à l'académie, le vampire et moi sommes passés par l'arrière du bâtiment pour éviter de croiser n'importe quel membre du personnel et directement nous abriter à l'infirmerie qui, par chance, est vide : j'aurai eu des ennuis s'ils avaient su que je l'avais accompagné pour chercher Cameron.

Je finis par mettre la main sur ces bandages et me tourne vers le délégué avec un sourire.

" Allez tends ton bras, je lui demande en m'asseyant sur la chaise face à lui.

- J'espère que tu te rends compte du fait que c'est totalement inutile, s'amuse-t-il. Il me présente cependant son avant-bras et je grimace en constatant que du sang s'en échappe. Les dégâts sont quand même moins grave que ce que j'avais imaginé, et je comprend que la guérison a déjà commencé.

- Les vampires peuvent saigner ?

- Oui, mais mon sang n'a pas de fonction vitale comme le tiens. Il est surtout là pour refermer les plaies. Tiens, regarde, c'est en pleine guérison là.

En effet, en me concentrant légèrement, je peux apercevoir sa chair et ses muscles en train de se régénérer tout doucement, le sang s'infiltrant et irriguant les fibres musculaire pour permettre ce processus incroyable.

- C'est dingue... ça te fait mal ?

- Sur le moment, oui, j'ai eu mal. Mais là c'est pas insoutenable. Je sens un genre de picotement en plus, il hausse les épaules et observe ma mine surprise d'un air amusé. Les loup-garous ont un système de guérison assez similaire au nôtre, mais pour plus de détails tu devrais demander à l'un d'entre eux.

- Tu ne risque aucune infection du coup ?

- Les bactéries n'ont pas le temps de s'infiltrer en général, et même si elles pouvaient, elles ne sont jamais assez puissantes face à mon système immunitaire.

- Tu as une idée de combien de temps ça pourrait prendre ? je l'interroge en pointant du doigt sa blessure. Le sang est en train de tâcher mon jean, mais je n'y fais pas attention.

- Cameron m'a mordu assez profondément et violemment, ça devrait être guéri d'ici demain. Je t'assures qu'un bandage est inutile.

- Bien sûr que si c'est utile. On est jamais trop prudent. En quelques heures tu pourrais être infecté, un bandage pourrait te protéger. En plus c'est pas joli une blessure laissée à l'air libre."

J'attrape une bouteille de désinfectant et asperge légèrement la plaie. J'enroule ensuite doucement la bande stérilisée, avant d'habilement la découper et de faire un noeud afin d'empêcher le bandage de se défaire. Eliott pousse un sifflement admiratif en observant son avant-bras.

" T'es douée, t'as appris ça où ?

- J'étais habituée à prendre soin des blessures de mon ami quand j'étais plus jeune, j'explique en rangeant tout ce que j'avais utilisé à sa place. De nombreux souvenirs me reviennent, et je repense à toutes ces fois où j'avais dû aider Max à se bander les bras ou les jambes après ses nombreuses bêtises. Pas un jour ne passait sans qu'il ne revienne avec un bleu ou une plaie. Comme les soins étaient trop chers, je prenais des bandes de vêtements que j'aspergeais préalablement d'alcool pour le soigner.

ALCARIA ACADEMYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant