Chapitre 33

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Je me rafraîchit le visage qui en a bien besoin après une nuit mouvementée avec une eau frôlant les températures négatives. En me séchant avec une serviette mise à disposition, je croise mon propre regard dans le reflet du miroir, et j'observe silencieusement cette jeune fille à l'expression morne. Elle me semble familière, mais très différente à la fois.

J'ai tellement du mal à croire que je ne suis pas réellement humaine que j'ai presque cru que tout ceci n'était qu'un rêve et que j'allais me réveiller à Alcaria, prête à passer un contrôle de math quelconque. Mais quand j'ai repris conscience sur ce petit lit en compagnie d'un Cameron qui prenait toute la place, j'ai vite remis les pieds sur terre.

Je soupire et m'installe sur le canapé du salon en me massant les tempes : une affreuse migraine est en train de pointer le bout de son nez, sûrement dû à mes heures sans sommeil passées à me poser des questions en fixant le plafond criblé de trous.

" Tiens, bois ça, un verre d'eau et une petite plaquette de médicaments apparaissent dans mon champ de vision, pour ton mal de tête.

Je remercie Cameron, et avale la petite pilule tandis qu'il prend place à mes côté. Les coudes sur les genoux, il m'observe silencieusement.

- Je savais bien que tu ne dormirais pas, il sourit doucement et je place ma tête sur le dossier.

- Tu aurais pu m'endormir, tu sais, comme la dernière fois, il ricane en comprenant que je parle de la nuit durant laquelle nous nous sommes enfuis.

- C'est vrai, j'aurai pu.

- Comment ça marche au fait ?

Il hausse les épaules et attrape la télécommande pour allumer l'écran face à nous, en faisant attention à bien baisser le son pour ne pas accentuer ma douleur.

- Je sais pas trop, on a un pouvoir persuasif, et ça marche mieux sur les humains.

- Mais je suis pas humaine du coup, pas complètement.

Rich sort de la cuisine avec un plateau plein de nourriture dans les mains, les cheveux attachés sur le haut de la tête. Je remarque la présence d'un trait noir sur ses deux paupières, ce qui accentue la forme en amende de ses yeux avec délicatesse. Subjuguée par sa beauté, je ne remarque pas tout de suite qu'il est en train de me parler.

- Si, tu es toujours humaine. Tu ne t'es pas transformée, tout ton organisme est donc humain.

Il place le plateau sur la table et frotte ses mains sur son pantalon avant de se diriger vers la bibliothèque.

- Cette nuit, Irma est venue me voir, il attrape un livre, et elle m'a montré ça.

Il me tend l'ouvrage ouvert et pointe du doigt un paragraphe. Je reconnais les caractères que Neil m'avait montré la veille, ceux du vieux japonais.

- Qui c'est l'auteur ?

- Yagami Kosho, tous ses livres étaient censé être brûlé selon elle. C'est le Conseil qui l'a exigé, il était considéré comme "dangereux". Les livres sont notre seul source, ils sont là depuis toujours et permettent de partager des connaissances de génération en génération. Ils ont tenté de la détruire plusieurs fois.

- C'est le même qui a écrit le livre qui a poussé Eliott à m'attaquer, je tente de déchiffrer l'écriture frénétique qui traduit les phrases, c'est vrai, apparemment, je reste humaine jusqu'à ce que je me transforme.

ALCARIA ACADEMYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant