ALCARIA ACADEMY

Chapitre 24

" Tu devrais penser à devenir infirmière, murmure Max en me regardant entourer son poignet d'un bandage de fortune avec mes petites mains d'enfant de douze ans, tu pourrais gagner de l'argent et aider ta famille.

- Non, je ne veux pas faire payer les gens du village, ils sont déjà assez pauvres. Je leurs ferais des bandages gratuits, je répond en finissant mon travail. Je noue enfin le bandage pour lui éviter qu'il ne tombe et me dirige vers la petite salle de bain qui n'est pas très loin de ma chambre pour me laver de son sang.

- Je t'ai déjà dis de ne pas être si emphatique Alyah. C'est chacun pour soi, tu dois tenter de sauver ta peau au lieu de vouloir le bien de tous, rétorque-t-il à haute voix pour que je l'entende quand même.

- Je pense que tu as tort, je riposte en retournant dans la chambre pour le trouver avachit sur mon lit, il est plus intelligent de prendre soin de toute une communauté, et pas que de soi-même.

- Tu ne peux pas prendre soin de tous les humains ici. En plus, il se redresse et parle à voix basse, sur le ton de la confidence, ce serait inutile, je sens qu'il se passe un truc louche.

- Qu'est ce que tu veux dire ?

- Ils veulent nous exterminer, ou nous utiliser pour une expérience quelconque, c'est certain. Ils ne nous garderaient pas parqués ici pour rien, ça n'a aucun sens.

- T'es jamais allé à l'école ou quoi ? Un accord a été signé, ils ne peuvent pas tous nous exterminer. Et puis, ils ont besoin de notre sang pour survivre.

- Non, les vampires peuvent totalement survivre sans notre sang. On est que des friandises pour eux, pas des aliments vitaux.

- Tu deviens fou, je secoue la tête et m'installe près de lui. Les sourcils froncés, je place une main sur son front pour détecter une fièvre qui serait la cause de sa soudaine folie.

- Alyah ! s'exclame-t-il en retirant ma main, on ne sert a rien dans cette société ! Ils ont déjà tout ce dont ils ont besoin, tout ce qu'on fabrique est détruit à la minute où ça quitte le village. Il se passe quelque chose, et je suis déterminé à savoir quoi.

- Même si ce que tu dis est vrai, on y peut rien, j'hausse les épaules.

- Arrêtons tous de donner notre sang ! Soulevons-nous ! On a quelque chose de précieux en nous, je ne sais pas quoi, mais c'est un gros avantage. Il suffit juste de-

- Les enfants !"

La voix de ma mère qui résonne depuis la nous fait sursauter tous les deux, coupant net cette discussion qui commençait à s'enflammer. En sentant la délicieuse odeur de gaufres qui embaume la maison, je jette vite ce débat au cachot et me précipite vers la cage d'escalier, le ventre dans les talons. Ce n'est apparemment pas le cas de mon ami, parce qu'au vu de son long soupir, l'adolescent avait encore énormément de choses à me dire.

...

" Si seulement on pouvait remonter dans le temps, murmure Kira, à l'époque où toutes les créatures étaient pas connues et qu'on observait les humains tapis dans l'ombre...

- C'est vrai que ça avait l'air beaucoup plus marrant, j'ajoute, le nez enfouit dans mes livres, vous n'auriez pas à apprendre tout ça, et je serais sûrement bien plus aisée financièrement parlant.

Installée à mon bureau, je tente tant bien que mal de me concentrer sur mes cours de maths, mais rien à faire : je n'y comprend rien, et avec Kira et Chris qui se chamaillent juste derrière moi, c'est encore plus difficile.