Chapitre 23

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À peine sortie des douches féminines, je me dirige vers le dortoir des garçons, cartable sur le dos et cheveux trempés. Je sens quelques douleurs dans mon dos et mes jambes, sûrement dues aux chutes et aux attaques de mes camarades durant les nombreux combats auxquels j'ai participé : je sens déjà des bleus et des courbatures pointer le bout de leurs nez. Je n'en reste cependant pas peu fière, parce qu'il s'agit là de la première fois où j'arrive première dans n'importe quelle compétition.

Arrivée devant la bonne porte, je toque deux fois et attends patiemment une réponse du loup garou après avoir vérifié que personne ne se trouve dans les couloirs.

Ce qui ne sert à rien, puisqu'ils sentiront ton odeur de toute façon.

Je secoue la tête à l'entente de cette voix qui ne semble plus quitter mon esprit ces derniers temps, et Cameron ouvre enfin la porte. Il se décale sans rien dire et me fait signe d'entrer, avant de pousser le verrou derrière moi.

" Assieds toi sur mon lit, je vais te trouver une serviette, tu ressembles à un chien mouillé là."

Je lève les yeux au ciel et place mon sac au pied du lit, puis je m'assoie au bord de son matelas. Profitant de ce moment pour observer sa chambre, je laisse mes yeux se promener un peu partout, curieuse. Contrairement à celle du délégué, elle est complètement en bazar, avec des cahier par terre et des vêtements sur son bureau. Même son lit n'est pas fait, et son oreiller est traversé par une grosse entaille qui laisse sortir la mousse de l'intérieur. Je l'attrape et l'observe, très surprise : qu'est ce qui a bien pu arriver à ce pauvre coussin ?

" Fais pas attention, il me le prend des mains et le replace sur le lit, c'est quand j'ai du mal à me contrôler la nuit, il rit nerveusement et me tend une serviette.

- Vous pouvez vous transformer la nuit sans le vouloir ? je commence à frotter mes cheveux pour me les sécher en le regardant à travers mes mèches trempées.

- C'est plus compliqué. Enfin bref, on est pas là pour en parler. Je dois te montrer ce que j'ai trouvé."

Il se tourne vers sa penderie et se met à frénétiquement fouiller dedans. Mon regard est en attendant attiré par les nombreux dessins sur ses murs, certains sur feuilles et d'autre faits à même le plâtre. Il y a même de nombreuses gravures et des peintures que je peux distinguer.

" Ils sont beaux, je murmure rêveusement en m'attardant sur une suite de dessins qui représentent les différentes phases de la lune. Juste à côté, deux dés séparés d'une dague sont gravés et peints en noir, c'est toi qui les a fais j'imagine ?

- Tu parles des dessins ? Oui, et c'est aussi moi qui ai imaginé tous mes tatouages. Les phases de la lune sont sur ma clavicule regarde, il abaisse le col de son t-shirt et je reconnais bien le dessin du mur encré dans sa peau, ça a un double-sens. D'abord, ça veut dire que la vie est changeante, comme pour les phases de la lune. On peut passer d'un tout à un simple croissant de nous même, ou partir de rien et devenir immenses. Mais c'est aussi pour ma nature de loup-garou, parce que la lune contrôle Tsuki. C'est comme ça que j'ai appelé mon loup après ma toute première transformation.

- C'est vraiment joli, t'es doué, je pointe le second dessin du doigt en levant un sourcil interrogateur, et celui-ci , qu'est-ce que ça veut dire ?

- Je ne me le suis pas encore fait tatoué, je l'ai dessiné hier soir. C'est mon préféré pour le moment, les dés représentent la chance et le hasard, et la dague c'est le risque. Une fois que le sort et les dés sont jetés, à toi de voir : tu attrapes la dague ou tu la laisse t'attraper. Mais tu sais quel autre tatouage j'ai envie de me faire ?

ALCARIA ACADEMYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant