Chapitre 5

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Je m'arrêtais net, Charles aussi. Mais il a réussit à reprendre ses esprits plus rapidement que moi. Il me parla avec une douceur que je ne lui connaissais pas.

-Millie, viens, ils sauront se débrouiller. On doit se dépêcher d'aller au village. On doit aller voir un certain Gillmart. 

Il plongea son regard dans le mien et à cet instant, je me sentais plus forte que jamais. J'hochais la tête et on repartit dans une course folle.

Arriver à la lisière du village, on s'est arrêté et on a reprit notre souffle.

-Tu reste vers moi. Ce n'est pas comme chez nous, ici, les hommes sont des brutes. Si on nous demande quelque chose, nous sommes Mr et Mme Winterberry, jeunes mariés. Nous sommes ici en voyage.

Charles me regardait gravement. Et encore une fois, j'hochais la tête. Il m'a pris par la taille et on a fait mine de flâner  dans le village. Le ciel étais étoilé et, grâce à la pleine lune, on marchait dans la rue comme en plein jour. On pouvait donc bien voir les patrouilles d'hommes armés jusqu'aux dents. Mais Charles faisait comme si de rien n'était, de temps à autre, il me remettait une mèche en place ou faisait mine de me glisser un mot doux.

On finit par arriver devant une grande maison prête à tomber en lambeaux. Charles s'approcha de la porte d'un pas sûr et toqua. Un homme ne tarda pas à lui ouvrir.

-Nous sommes venus pour la carte. lui dit mon nouveau compagnon.

L'homme fronça les sourcils et finit par dire avec un fort accent.

-Je vois, rentrez, il vous attends. Il ne faudrait pas qu'on vous aperçoives ici, ricana-t-il.

J'étais stupéfaite mais Charles semblait trouver ça parfaitement normal. Il entra et je restais à ses côtés. La maison était miteuse, on y sentait une forte odeur de Rome. Je n'étais pas du tout étonnée de ne voir aucun meubles mais j'ai eu un haut le cœur en trébuchant sur un rat mort. Charles me rattrapa et son sourire se transforma, un bref instant, en une grimace à la vue du rat.

La démarche de notre hôte était claudicante à cause de son dos, à mon avis, car celui-ci était totalement déplacer. Il avait sérieusement besoin d'un bon ostéopathe mais, vous vous en doutez, ça n'existait pas encore.

Il nous faisait traverser un long et étroit couloir qui menait vers une porte fermée. On pouvait sentir une douce chaleur s'en échapper et l'on scrutait aussi un éclair de lumière qui s'échappait du verrou. Arriver devant cette porte l'homme beugla: "Restez ici et ne touchez à rien." Avant de disparaître derrière la porte.

À vrai dire, je n'aurai jamais osé toucher à quoi que se soit de peur que tout ne tombe en ruine. Charles avait resserrer son étreinte juste avant que l'homme n'ouvre la porte.

Après que mes yeux se soient habituer à la lumière, je remarquais un homme à l'âge avancer assis sur un fauteuil placer en face d'un feu. Une voix rauque et intimidante se fit tout à coup entendre.

-Constantin, laisse nous.

L'homme boiteux qui nous avait mené jusqu'ici sortit de la pièce le regard baisser. Puis l'homme au fauteuil continua d'une voix plus douce.

-Approchez donc les enfants.

Charles se mit en face du fauteuil d'un pas moins sûr et lorsqu'on se retrouva en face de lui, l'homme me dit.

-Ravi de te revoir Millie... 

Le Lac Pierre BleueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant