Rivalité
Épisode 45
Plus de trois mois maintenant que je suis enceinte. Depuis le début je savais déjà ce qui se passait dans mon corps, je n’ai pas eu besoin de faire le test. Toute femme se doit d’être heureuse lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte mais moi ce ne fut pas le cas.J’ai tout de suite eu des doutes, je me donnais plus à Kader qu’à mon mari et ça pendant un certain temps. Même si ce n’est pas une raison, je sais de quoi je parle. J’ai la certitude que ma grossesse n’est pas de mon mari.
Je suis certainement tombée enceinte deux jours avant que je n’arrête de bouder Djadjé. Ce jour-là, j’ai passé la journée avec Kader et c’est deux jours plus tard que je me suis donnée à mon mari le même jour qu’il m’a annoncé m’avoir déjà pris mes deux machines.
Deux enfants de Kader dans mon foyer, rien ne me sauvera le jour que le voile tombera mais cela n’arrivera jamais. Qui dit que l’enfant que je porte en ce moment est de Kader ? Un peu de respect, je suis une femme mariée donc il est de mon mari point de la discussion.Je veux bien croire que je suis forte mais les choses commencent par m’échapper. Pas que j’ai peur pour la grossesse mais la douleur de mon doigt ne me permet pas souvent d’aller au travail. Il ne saigne pas mais il reste enflé.
Depuis que j’ai su que je suis enceinte, j’ai gardé la nouvelle une voire deux semaines sans rien dire à Djadjé. Il faut que j’aie de quoi dire et il faut bien que les dates coïncident sinon je vais devoir m’expliquer et qui sait ? Je pourrais tomber dans mon propre piège.
Djadjé est rentré me trouver sous la couverture, je ne suis pas allée à l’atelier. C’est avec une question qu’il a tiré la couverture sur ma tête.Djadjé : Tu as quoi ?
Moi : Rien.
Djadjé : Rien et tu es sous la couverture à une heure pareille ?
Moi : Je ne sais pas pourquoi tu me demandes et pourtant tu connais déjà la réponse. Regarde mon doigt, je te l’ai dit depuis la dernière fois mais tu ne me prends pas au sérieux.
Djadjé : Baye, comment tu peux croire que je ne le prends pas au sérieux ?
Moi : Ça à tout l’air parce que même me demander souvent comment je vais tu ne le fais pas mais ce n’est pas grave, je vais te le dire.
Djadjé : Me dire quoi ?
Moi : Je suis enceinte.
J’ai lâché la bombe qui est tombée directement sur la tête de mon mari. Il n’a pas à se poser la question, je suis enceinte et c’est bien de lui. Je suis prête dans ma tête pour répondre à toutes ses questions.
Djadjé : Tu es enceinte ?
Moi : C’est ce que je viens de te dire et d’environ un mois et demi
Djadjé : Un mois et demi ?
Moi : Djadjé, j’ai déjà un enfant, je ne peux pas porter une grossesse des semaines sans le savoir comme ce fut la première fois.
Djadjé : C’est très bien, une bonne nouvelle.
Moi : C’est très bien, une bonne nouvelle et c’est tout ? Tu ne sembles pas heureux d’apprendre la nouvelle.
Djadjé : Qu’est-ce que tu vas chercher Beya, que je saute et que je cogne ma tête contre le toit de la maison ?
Moi : Ah ok, maintenant c’est comme ça que tu me réponds. La première fois, ce n’est pas ce que tu as fait ? Aujourd’hui tu as un autre enfant, la nouvelle de ma grossesse ne t’enchante pas. Djadjé, qu’est-ce que je t’ai fait ?