Cœurs Brisés : Rivalité
Épisode 24
Ça va faire des jours que j’ai pris la ferme résolution de tourner la page sur mon passé. Sur qui dois-je encore compter ? Le matin que Djadjé m’a fait assoir avec Beya, tout a été plus que clair pour moi. Il a déjà tranché, il est carrément du côté de Beya et il ne me le cache pas.Beya m’a avoué son crime en me regardant droit dans les yeux. Elle ne regrette rien sinon encore plus déterminée en me déclarant ouvertement la guerre. Pourquoi me salir les mains en ôtant la vie à cette sorcière qui ne sait même pas ce qu’elle fait ?
L’entendre me dire que ce qui va m’arriver sera plus ce qui est arrivé à ma grossesse, je crois que j’ai même regretté d’avoir lui adresser directement la parole. Je n’avais jamais su qu’elle n’en valait pas la peine jusqu’à ce jour.
Sans plus rien ajouté, je retourne en chambre. J’avais prévu qu’au environ de 13h, j’allais sortir me détendre un peu dans un restaurant et en rentrant, j’allais profiter faire quelques cours de la semaine mais là, j’ai le moral à zéro.
Je reste tout de même allongée, pour que je parvienne à vraiment vivre tranquille dans ma tête, il faut que je sois plus forte que ça. Je dois être au-dessus de mon mari et son jugement à sens unique, Beya n’en parlons pas. Je dois aller de l’avant et toute seule.
Ces deux là viennent de gâcher ma matinée, je ne peux plus me sentir à l’aise dans ma chambre. Plus le temps de me rincer, j’avais déjà pris ma douche. Je me lève du lit, j’enlève la robe que je portais, je m’habille ensuite en dame respectable dans un modèle en pagne.
Je me rends dans la salle de bain, j’asperge mon visage d’eau. Je m’essuie rapidement, je mets un peu d’ordre sur mon visage avec du maquillage, une petite touche dans ma coiffure. Je me regarde dans la glace, et pourtant je suis belle hein, pourquoi ne pas profiter de la vie ?
Sac en main, je regarde l’heure, bientôt 11heures. Ce n’est pas grave, je n’ai rendez-vous avec personne, j’ai décidé d’aller voir la vieille. Depuis que ma grossesse est tombée, c’est après que j’ai tout le temps été confrontée à des problèmes.
J’avais programmé d’aller la voir pour lui expliquer ce qui s’est passé, c’est pendant cette même semaine que Betty est venue me voir. On a parlé, j’ai douté d’elle, je suis allée jusqu’à l’accuser devant sa porte et c’est ce même jour que le bout de bois que la vieille m’a donné s’est cassé en deux.
J’ai ensuite découvert la vérité sur Beya mais tout était déjà gâté avec Betty. J’ai donc passé des jours à essayer de recoller les morceaux de ma vie, raison pour laquelle je n’ai pas pu me rendre chez la vieille mais ce matin j’ai décidé d’aller la voir.
On ne vit qu’une seule fois, surtout que je ne suis pas vieille. Je me parfume, je monte sur mes hauts talons, sac accroché à mon bras, je m’assure que ma porte est bien fermée avant de déclencher le son des talons sur les carreaux. Clac ! Clac Clac !
Ça pique, ça doit faire mal surtout qu’en passant cette chose était toujours assise dans le salon. Je sors ma moto du garage, je la démarre en plein milieu de la cour, je vais où je veux, je n’ai de compte à rendre à personne.
Je traverse la ville pour venir me garer à quelques mètres de chez la vieille. Par respect, je coupe le contact, je pousse la moto le long du reste des mètres qui me sépare la maisonnette de la vieille jusqu’à ce que je vienne me mettre devant sa porte.
Deux femmes sont assises sur le banc, je mets la moto sur la cale, je viens saluer en m’asseyant aussi. C’est triste de voir toutes ses femmes courir jours et nuits pour avoir un enfant et d’autres trouvent et sans la moindre hésitation le rejette.