Cœurs Brisé : Rivalité
Épisode 53
Ça va faire des heures que je marche, je ne sais pas si je vais dans la bonne direction mais je me rends dans mon village à pied. Il se fait tard, avec tous les dangers, j’ai traversé la grande partie de la ville et de quoi j'ai peur ?
Ma mère vient de mourir, elle était mon seul espoir et sans elle je ne suis plus rien. J’aimerais bien me poser la question à savoir ce qui s’est passé mais le coup a rendu mon cerveau amnésique. Il n’y a pas que la mort de ma mère, ma grande sœur me tient pour responsable de sa mort.
Elle et son mari sont rentrés me trouver entrain d’essayer de réveiller ma mère sans succès. Dès que son mari a fait son constat et confirmé la mort de maman, au lieu que la grande sœur soit sous le choc, c’est sur moi qu’elle s’est jetée.
Le corps de ma mère que je serre de toutes mes forces, je ne ressentais même plus les coups de main que ma sœur me donne. Sans l’intervention de son mari, je serai aussi mort à l’heure où je vous parle.
Elle ne veut plus jamais me revoir, maman est morte par ma faute et si ça se trouve que je l’ai tué de mes propres mains comme je l’ai fait avec mon enfant. Je suis une fille maudite et tous ce que je touche est condamné à mourir.Elle pleure dans les bras de son mari qui la retient, moi je suis par terre le corps de ma mère sur les pieds. Je me balance en avant et en arrière, mes larmes coulent sans que je n’arrive à ouvrir la bouche. Mes lèvres sont collées, la douleur s’est installée dans ma poitrine, j’ai du mal à respirer.
Je n’entends plus les pleurs et les cris de ma grande sœur, je ne les ai pas vus sortir de la chambre. J’ai par la suite senti une main sur moi, je serre encore ma mère contre moi pour empêcher qu’on me l’enlève.
C’est la voix du mari de ma grande sœur qui me demande de laisser le corps et de venir avec lui. Je remue la tête en signe de non, il a fallu qu’il soit convaincant. Il m’a relevé, une fois sur mes pieds, j’ai senti des vertiges.
Il m’a amené dans le salon, avec tous ses pleurs de ma grande sœur et de ses enfants, c’est à partir de cet instant que je suis devenue indifférente à tout ce qui se passe autour de moi. Je ne sais même plus ce qui se passe, j’entends des pleurs et je vois des ombres qui passent sous mes yeux.J’ai comme vu ma mère sortir de la maison avec son sac de voyage pour traverser la cour. Je commence à parler à moi-même, si maman est sortie avec son sac, c’est sûrement pour se rendre au village. Je vais la suivre.
À qui vais-je parler ? Je me lève, je franchis la porte avant de m’engager dans le noir du quartier espérant la rattraper. Chaque fois que je m’approche de la personne qui marche devant moi, elle disparait pour réapparait plus loin.
Les premiers rayons du soleil m’ont trouvé hors de la ville, je marche au bord de la route. Une femme qui marche toute seule et dans mon état, ça attire l’attention des quelques passants qui s’arrêtent pour me demander où je vais.
Je ne prête attention à personne, je n’ai aucune réponse à donner. De champs en champs sans m’éloigner de la grande route, de villages en villages, des heures que je marche sans que je ne sache si je vais dans la bonne direction.La soif et la fatigue commencent à prendre le dessus, je me suis arrêtée dans une famille hors d’un village sûrement dans leur champ pour demander à boire. Je crois que leurs enfants ont cru voir une folle si ce n’est pas le cas des parents aussi.
Après m’avoir donné à boire, la bonne dame a hésité avant de me demander où je vais. Je ne sais pas quoi répondre, je voyage seulement. Son mari allongé sur son siège sous le hagard et qui assistait à notre conversation s’est approché pour en savoir plus.
J’ai du mal à ouvrir les lèvres, avec la marche, la fatigue et mon bras qui a reçu les coups de ma sœur, il est terrible à voir. Tu peux sentir la puanteur de la plaie sur mon doigt. Je suis dans un sale état, j’ai besoin d’aide.Si je veux continuer mon voyage à pied, il faut que je reste et que je mange quelque chose. Ils n’ont pas eu besoin de me forcer, à peine j'ai pris place sur la natte, c’est là que je me suis endormi pour ne pas dire m’évanouir.