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Il est 22 heures, le hangar est sombre, seul l'éclairage au dessus de l'immense table en bois autour de laquelle nous sommes réunis, nous éclaire. L'odeur de cigarette et d'essence est omniprésente mais loin d'être dérangeante pour ma part.

Jon, notre chef arrive enfin, un rouleau de papier à la main. Il nous salue rapidement et ne perd pas une minute de plus, pour venir étaler le poster sur la table devant lui, le calant à l'aide d'un cendrier. Tout le monde l'observe en silence.

Il passe une main dans ses cheveux grisonnants, puis s'allume une cigarette et en tire quelques bouffées, soufflant sa fumée dans notre direction. L'odeur me remonte aux narines et me donne envie de l'imiter, ce que je fais rapidement. Soudain, la voix rauque de Jon perce le silence.

Demain c'est le jour-j, les enfants ! Autant vous dire, qu'on à pas interêt à se louper, c'est un coup énorme qui peut nous rapporter très gros. Nous dit-il d'un ton sérieux.

Tout le monde acquiesce d'un signe de tête.

Ok, on va revoir le plan une dernière fois !

Et pendant plus d'une heure, nous avons revu en détail les plans pour le braquage de demain. Un banque de Manhattan qui va nous rapporter pas loin d'un million de dollars. Comme toujours, je m'occupe principalement du transport. Je suis la pilote, la pro du volant du groupe.

Skylar, tu nous attendra dans la caisse avec Imyko qui s'occupera de retarder l'alerte chez les flics... Me fixe-t-il.

Vous aurez, exactement dix minutes avant que les flics ne soient alertés, ce qui vous laissera, ensuite environs vingt minutes avant leurs arrivée sur place donc vous devez être sorti en maximum quinze... Explique la japonaise.

C'est court mais jouable ! Poursuit Jon.

Nous sommes six au totale, sans compter les hommes de mains. Mon frère, Léo qui fait également partie de la bande, gère l'armement. C'est un expert en la matière.

Imyko, quant à elle, c'est notre geek. L'informatique n'a pas de secret pour elle. Elle est capable de s'infiltrer dans n'importe quel système en un simple claquement de doigt.

Il y a, également, Otto, le frère d'Imyko, spécialiste en explosif. Aucune porte blindée ne lui résiste.

Puis il y a Ethor, les gros bras de la bande et autant dire qu'avec son mètre nonante et ses cents kilos, il peut s'avérer très utile en cas de problème.

Et pour finir, il y a Jon, Jonathan, notre chef. Celui qui nous à tous sortit de la misère en nous accueillant dans sa ''famille''. Les Snakes.

Evidemment, il n'y a pas grand chose de légal dans nos pratiques et vous devez vous dire, une famille ce n'est pas ça mais pour moi, c'est toujours mieux qu'un père violent en prison et une mère toxico.

Alors à l'âge de 18 et 20 ans, Léo et moi sommes partis du domicile familiale en espérant trouver mieux. C'est ainsi, que nous avons rencontrés Jonathan. N'ayant pas de meilleure solution, nous avons rejoins les Snakes, il y a de ça, neuf ans maintenant.

Braquage, contrebandes, trafic d'armes, de drogue et bien d'autres choses font partie intégrante de notre quotidien mais nous n'avons pas à nous plaindre. Les affaires sont bonnes et nous ne manquons de rien. Chacun de nous à droit à un apparement et des parts sur chaque coup que nous réalisons.

Bon, rendez-vous ici demain à quinze heures ! Ne soyez pas en retard ! Conclut, finalement Jon.

Nous nous levons tous d'un même homme et chacun part de son côté mais avant que je n'ai pu faire un pas dehors, la voix grave de Jonathan m'interpelle.

Attends, Sky...

Un problème, Jon ? Fronçais-je les sourcils en me tournant vers lui.

Non... Euh, enfaite j'ai besoin de toi pour une course...

Ne me dis rien...Tu veux que j'aille chercher Ambre au club, c'est ça ? Soufflais-je exaspérée.

Écoute, j'ai un truc à régler et...

Une pouf à sauter, tu veux dire ? Le coupais-je, en haussant un sourcil.

Ouais, enfin... Bon tu peux la récupérer vers une heure du mat, oui ou non ?

Ouais, c'est bon... Me résiliais-je. Mais sérieux, pourquoi tu l'as largue pas, au lieu de te taper des filles dans son dos ?

C'est toujours bien d'avoir une roue de secours ! Rit-il. Et puis, elle est super bonne au pieu, si tu vois ce que je veux dire. Rajoute-t-il en me faisant un clin d'œil.

Je grimace en les imaginant tout les deux, puis Jon m'offre une tape sur l'épaule en souriant et en me remerciant, avant de quitter le hangar.

Serpent Vénéneux.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant