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_"nous sommes arrivés, madame ", dis la voix du chauffeur.

L'hôpital, qu'est-ce que je n'aime pas cet endroit, j'y étais un nombre incalculables de fois,
Jamais pour  une bonne raison.

Je me dirige machinalement vers la" chambre mortuaire ", je préfère ce terme, le mot" morgue "me fait peur,

_" bonjour ", chuchota une voix derrière moi.

_" Bonjour, tu peux me faire rentrer ? ", répondis- je, ma voix se voulant suppliante.

_" oui ", dit- elle, me souriant tristement.

Je m'apprêtais a ouvrir la porte, quand elle me retient, je me retourne et la regarde.

_" Elena, sa sœur et avec le corps, ne tardez pas s'il vous plaît "

_" ne t'inquiète pas ".

Elle menlace, étreinte qui voulait exprimer tant de choses, douceur, soutient, force et compassion, pitié...

Je retiens mon souffle, les mains moites, j'ouvre la porte, l'ambiance est glauque, il fait froid terriblement froid, ou c'est mon cœur qui a froid ?

Je retrouve Elena, les yeux rouges et le teint pâle, des cernes creuses sous ses beaux yeux d'habitude scintillant mais aujourd'hui vide, sans vie, comme le corps de ma meilleure amie, sans vie....

Elle lève les yeux vers moi, tant dis que j'avance, je m'assois prêt des deux sœurs.

Le silence est pesant,  je jette un coup d'œil vers elle,
Sa jolie peau a perdue sa belle couleur cédant place à une pâleur inquiétante,
Ses yeux fermés,
Elle semblait apaisée,
Je m'approche d'elle,  les larmes inondant mes joues, mon cœur tambourines dans ma poitrine,
j'ai mal...
Je touche sa joue, elle est froide..

_"c'est lui".., Susura Elena.

_"c'est LUI, le seul est unique responsable", prononça-t-elle, entre deux sanglots,

Elle lève ses yeux vers moi, yeux innocents mais,
un regard accusateur et menaçant, plein  de haine,

_"il a tué ma sœur ", dit-elle avant de disparaître derrière la porte me laissant seule,
Je n'arrive plus à respirer,
Mon cœur se serre,
Je me sens mal,
Si mal,

Je m'approche d'elle, sa froideur me fait frissonner,
elle est si belle,
Eala,

_" tu sais,
Hier,
Je t'avais près de moi,
J'avais ta voix au bout du téléphone,
J'avais tes mots,
Pour effacer ce noir,
Que la vie me donnait parfois,
Je me demande encore, "

Je m'arrête, je pleure, ça fait mal..
Je l enlace, je la serres très fort,
Tellement fort,
Que si  elle était vivante..
Je l'aurai étouffé.

_" comment tu as eu le courage de dire,
    "STOP"
A ton cœur"

Je sers sa main froide et bleutés dans la mienne.

_"je me demande pourquoi tu te taisais,
Et,
Pourquoi tu restait dans un sombre silence qui t'as rattraper bien trop rapidement,
Réponds moi !!! "

Je la secoue aussi fort que je peux,

_" RÉPONDS MOI !! ", m 'époumonais-je.

Rien,
Le néant,
Aucune réponse,
Alors j' attends, je patiente..

_" je ne sais quoi faire quand mon habitude était d'entendre ta voix.

Je ne comprends pas, je ne comprends plus rien,

Tu paraissais plus solide qu'un mur,

Je ne t'ai jamais vu pleurer ce que le monde t'as fais endurer."

Je la secoue le regard plein de rage,
Mais elle est morte,
Elle n'ouvre pas ses yeux,
Elle ne se réveille plus,
Elle ne se réveillera plus,
Je le sens, je le sais.....

_"j'ai cette colère en moi,
Que je ne supporte plus....
J'ai cette colère en moi,
Que je porte contre elle,
Contre lui,
Et contre tous, "

Je la regarde plus profondément, comme pour encrer chaque parcelle de son doux visage angélique, dans ma mémoire,
Je peignes ses belles mèches,
Une dernière fois,

_" j'ai aussi cette colère contre toi,
Pour t'être tué alors que tu n'étais pas seule,

Jai cette colère de savoir que mon cœur se déchire pour un silence,

Je ne pourrais plus affronter le regard de ta mère,
Sans me rappeler que tu as mis fin à tes jours cruellement,
Je ne trouve pas le courage de continuer ainsi,
Je me demande où est ton âme,
Ou tu es,
Et pourquoi tu es la bas ?
Pourquoi tu es partie ?

Je me sens seule,
Seule et vide.

Je ne comprends plus rien, "   

Je me lève,
J'attends d'avoir un signe d'elle,
Rien...






_" j'attendrais des années pour que l'on me dise que tu respires à nouveau. ",prononçai-je difficilement, la voix tremblante,
Et le cœur affolé,
menaçant de lâcher,
Me lâcher.





Je m'approche une dernière fois,
Lui embrasse le front,
Et lui chuchote,
Une dernière fois
Mes derniers mots,

_" si tu savais comme je t'aime,
Si tu savais comment tu me manques"

J'essuie encore une larme,
Une dernière larme,
Je quitte cette chambre froide,
En ayant la certitude,
Qu'en ce jour,
Dans cette chambre,
J'ai perdue ma moitié,
Ma meilleure amie,
Celle qui était toujours là,
Celle qui m'a promis d'être la,
De rester là,
Eala.


Je marchais sans trop savoir où aller, mes pieds seuls guider mon corps,
Qui porte un cœur endoloris,
Un cœur déchiqueté,
Un cœur brisé,
Et une tête,
Vide.

Quand soudain, je heurte quelqu'un, je lève ma tête qui pèse désormais une tonne,
Et,
Je me fige,
Mon cœur rate un batement,

Il est là,
C'est lui,
Il est venu,

Je le regarde,
Il est  au plus mal,
Je scrute son visage meurtries,
Ses cernes,
Ses yeux rouges,
Lui aussi souffre...
Je ne pus résister,
Je baisse la tête et cours,
Je cours et cours,
Aussi loin que je peux,
Aussi longtemps que les jambes résistent,
Désorientée,
Bouleversée,
Face au chuchotements et aux regardent de pitié,
Des autres.

A bout de forces,
La gorge sèche,
Je tombe,
Au sol,

Je crie,
Je pleure,
Je la maudit,
Je lui en veut et je m'en veux,

Pourquoi es tu parties, Eala


Pourquoi ?

......

Derniers mots. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant