- II -

407 29 4
                                    

Dorcas se retourna vivement, pour voir Sirius Black regarder d'un air distrait le débarquement du bateau dans le port de Dublin. Oui, pas de doute, c'était bien Sirius Orion Black, son sourire ironique aux lèvres, ses cheveux aile-de-corbeau au vent, satisfait de l'effet qu'il venait de produire. La brunette le regarda fixement, sans comprendre, hésitant entre surprise, joie et colère.

- Sirius ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Viens, je vais t'expliquer. 

Ils rentrèrent tous les deux dans la partie couverte du bateau, pour s'asseoir dans un couloir peu fréquentés. Les gens commençaient peu à peu à quitter le bateau. 

- Alors, demanda Dorcas ? Pourquoi est-ce que tu es là ?

Sirius fronça les sourcils.

- Je pensais pourtant que c'était évident. Comme si j'allais te laisser partir toute seule en Irlande, avec des Mangemorts aux trousses ! 

- Je peux me débrouiller seule, merci, rétorqua sèchement la brune. Et si Fawley t'avait suivi ?

- J'ai pris mes précautions, la rassura Sirius, qui ne comprenait pas l'attitude de la sorcière. Dorcas, s'il te plaît, reprit-il en lui prenant la main...

La jeune femme sursauta, moins à cause du geste du jeune Black qu'à cause de l'alliance en forme de serpent qui tournoyait autour de son doigt en rougeoyant. Sirius s'en rendit compte, et la lâcha d'un air penaud en s'excusant.

- Ce n'est rien, tu ne pouvais pas savoir. Mais tu ne te rends pas compte de la panade dans laquelle tu mets les pieds.  Sirius, tu sais, ça ne va pas être une partie de plaisir...

- Raison de plus pour que je sois là pour t'aider, non ? Je sais bien que ça risque d'être dangereux, mais j'ai choisi d'être là, avec toi, plutôt qu'à Londres, au Ministère. Je veux t'aider, Dorcas. Tu sais, je tiens à toi, continua doucement le jeune Black.

Les joues de la jeune héritière de Serdaigle rosirent légèrement. Bien sûr, Sirius tenait à elle, et elle à lui. Mais s'il lui arrivait quelque chose, elle ne se le pardonnerait jamais. D'un autre côté, un couple de vacanciers serait moins louche qu'une femme seule. 

-... Très bien, fit-elle enfin. Mais tu es conscient que tu n'es pas prêt de retourner en Angleterre ?

- Je m'en fiche, affirma Sirius. De toute façon, remarqua-t-il amèrement, ma famille m'a renié, alors... et puis, James et les autres peuvent très bien se passer de moi. Alors ? On fait équipe ?

- D'accord. On fait équipe. 

- Fantastique. Première étape ?

- Première étape, le Dublin magique.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Ecole de sorcellerie Poudlard

Albus Percival Wulfric Brian Dumbledore regardait la pluie tomber par les carreaux de son bureau. En sa qualité de directeur de Poudlard depuis maintenant de nombreuses années, il disposait d'un vaste lieu de travail. Dumbledore était un solitaire, et même s'il appréciait ses élèves pour leur jeunesse et leur vitalité, tous ces jeunes sorcières et sorciers étaient très bruyants. C'était donc dans son bureau que l'auguste sorcier à la barbe blanche passait l'essentiel de ses journées, pour tenter de remédier aux différents problèmes que l'école de sorcellerie pouvait parfois traverser.

Mais le problème qui taraudait Albus Dumbledore était l'un des plus épineux de son existence. Il portait sur la question de Voldemort. Ou plutôt, comme Dumbledore aimait à l'appeler dans son esprit, Tom Jedusor. Tel était le nom autrefois porté par le redoutable mage noir, qui gagnait en puissance un peu plus chaque jour, comme pouvait en attester la Gazette du Sorcier. Toutes les semaines, les partisans de Voldemort faisaient un nouveau coup d'éclat : destruction d'un pont, déraillement d'un train, mystérieuses disparitions... Les Moldus déploraient les morts, mais trouvaient toujours une explication rationnelle : fuite de gaz, avarie... Bien sûr, comment auraient-ils pu deviner ? Seul leur Premier Ministre était au courant de l'existence du monde magique.
Le Seigneur des Ténèbres gagnait de plus en plus de partisans. Y compris au sein même de Poudlard, le directeur en était conscient. Certains jeunes élèves étaient séduits par la puissance que leur proposait le mage noir, ils étaient grisés par le pouvoir qui leur tendait les bras.

Le réveil du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant