Le réveil du Phénix

- XIII -

- Bonne soirée, James !

- A demain, lança le jeune homme en poussant la porte !

James Potter quitta la boutique de Quidditch, et remonta le col de son manteau. Il frissonna en sentant la différence de température flagrante, entre la chaleur du magasin et la fraîcheur de janvier. La neige, qui tombait depuis le début d'après-midi, venait de s'interrompre. Le chemin de Traverse était presque désert. Seuls les lampadaires éclairaient la grande rue, il faisait presque nuit noire. 
Le jeune homme pressa le pas. Il avait hâte de rentrer chez lui. Il mangeait avec Lily, en tête-à-tête : il s'était arrangé avec Remus pour que celui-ci dorme chez Peter. Les relations avec la jolie rousse étaient bien meilleures. On pouvait même dire que les deux jeunes gens étaient en passe de retrouver leur relation d'avant-dispute. James en était plus que ravi. Après la soirée du Nouvel An, ils avaient passé beaucoup de temps ensemble, à discuter. Ils s'étaient perdus de vue, ils ne se comprenaient plus. C'était le manque de communication qui les avait séparé. Aujourd'hui, l'un comme l'autre comprenait la nécessité de discuter de leur relation. Les premières discussions avaient été difficiles. Ni Lily ni James n'étaient habitués à parler de leurs sentiments à cœur ouvert, même l'un envers l'autre.
Mais avec du temps, de la bienveillance, de l'amour, ils avaient fini par se comprendre de nouveau. Merlin savait s'ils étaient heureux ensemble. Même si leur relation était parfois plus que chaotique -ils avaient tous les deux de forts tempéraments-, le manque était encore pire. James et Lily s'aimaient d'un amour fort, intense. Le vide affectif qu'ils avaient tous les deux subi lors de leur séparation leur avaient fait comprendre à quel point l'un était nécessaire à l'autre. Pour le meilleur et pour le pire.

James arriva enfin chez lui. Il croisa Remus, qui était encore confortablement installé dans un fauteuil, un livre à la main. 

- Je pars bientôt, fit le lycanthrope à son ami à lunettes. Je finis mon chapitre et je me mets en route.

- Oh, tu ne me déranges pas, répliqua James en enfilant un tablier.

- Je ne préfère pas savoir ce que vous allez faire quand Lily va arriver, ricana Remus. Je n'ai pas très envie de tenir la chandelle. 

James eut une mimique embarrassé. 

- On va certainement beaucoup parler, tu sais. On parle beaucoup plus qu'avant. Disons, hum, que le ratio position verticale-position horizontale s'est inversé. 

Là, ce fut Remus qui devint carrément écarlate. Il posa son livre, leva ses fesses du fauteuil, et se dirigea vers la sortie. Il salua James, qui était occupé à émincer des oignons, et quitta l'appartement. En sortant, il croisa Lily, qui lui adressa un grand sourire. Remus était content de la voir comme cela : la rousse avait bien meilleure mine qu'avant les vacances de Noël. 

- James est en cuisine, fit-il, souriant. J'espère qu'il ne va pas vous empoisonner.

- J'imagine que non, étant donné qu'il a déjà du tester la recette sur toi avant, répliqua Lily en riant. Tu dors chez Peter ?

- Oui, je vais essayer de lui remonter le moral. Ce n'est pas la grande forme, en ce moment. Je crois que son stage ne se passe pas exactement comme il le voudrait...

- Ah, difficile, compatit la rousse. Bon, distrais-le un peu, alors ! 

- On va passer la soirée à jouer aux échecs magiques... on ne va pas s'ennuyer !

Lily et Remus reprirent leurs chemins opposés. La rousse ouvrit la porte de l'immeuble, et s'apprêtait à monter quand une lettre coincée dans la fenêtre retint son attention. Elle était au nom de James, et se débattait pour se libérer. La jeune Evans la saisit, et l'emporta pour la donner à l'intéressé. 
Une fois arrivée au dernier étage, elle toqua.