- XII -

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Dans l'Irlande des druides et des enchanteresses, le Nouvel An se fête de bien des manières. Contrairement à ce qui se raconte chez les Moldus, les quatre grandes fêtes religieuses celtiques magiques n'ont pas de dates fixes. Cependant, il arrive régulièrement que la cérémonie de Yule, fête du solstice d'hiver, coïncide avec le 31 décembre. A cette occasion sont célébrées de nombreuses fêtes dans toute l'Irlande. Dans l'ouest du pays, particulièrement dans le comté de Galway, les cérémonies se font en l'honneur des divinités aquatiques. Ainsi, autour du célèbre Loch Coirib, il n'est pas rare de voir des naïades folâtrer dans les eaux tumultueuses de ce lac, et à fortiori encore plus lors du soir du Nouvel An, lors de fêtes aquatiques somptueuses.

extrait d'Histoire magique des traditions irlandaises 
par Horatio O'Kallaghan


Dorcas et Sirius arrivaient enfin au bout de leurs peines : l'enchanteresse qu'ils cherchaient habitait sur la côte, à environ deux heures de bus moldu de Galway, la plus grosse ville du Connemara, où ils avaient établi leurs pénates. Les deux jeunes gens étaient plus que ravis de voir leur quête si compliquée toucher à sa fin. Avant d'arriver à destination, ils avaient décidé de s'accorder une pause, pour le Nouvel an. Durant leurs pérégrinations magiques, ils avaient croisé un druide, avec lequel ils avaient sympathisé. Cathbad, de son nom celte, les avait donc invité à assister à une cérémonie celte se déroulant dans le Loch Coirib, le soir du 31 décembre. Dorcas et Sirius étaient très curieux de voir comment se passait une fête celte magique.
Ainsi, à la nuit tombée, ils quittèrent leur auberge de Galway, pour partir en quête des naïades et des druides. 

- Bienvenue, bienvenue, clama le vieillard, vêtu d'une longue robe d'enchanteur d'un blanc immaculé, à leur intention ainsi qu'à celle d'une dizaine d'autres vieux barbus.  

Cathbad leur avait donné rendez-vous dans une zone boisée, au pied du loch. Sirius et Dorcas s'assirent donc au pied d'un tronc d'arbre en partie immergé, sans vraiment savoir à quoi s'attendre. Dorcas n'était pas vraiment inquiète : d'après ce qu'elle avait lu, aucun des êtres magiques des lochs n'étaient agressifs, hormis peut-être les Kelpies, qui avaient la réputation de noyer les malheureux qui tentaient de les monter. Donc, pas de danger.

Ils attendirent que la nuit soit noire, avant de commencer les festivités. Tout doucement, de minuscules feux follets apparurent partout, à la fois dans les arbres, mais aussi sur le lac embrumé. L'ambiance était vraiment vraiment particulièrement, mystérieuse... magique.
Puis les druides commencèrent à entonner un chant celte. Les sons graves et aigus tournaient en boucle, mettant nos deux jeunes sorciers dans un état quasi hypnotique. Sirius ferma les yeux pour mieux ressentir les vibrations qui parcouraient son corps, tandis qu'à côté de lui, Dorcas observait, fascinée, les feux follets aux teintes bleutées qui dansaient dans la brume, au-dessus du lac. Soudain, quelque chose vint troubler la surface de l'eau. La jeune Meadowes se rapprocha pour mieux voir ce dont il s'agissait. Sirius, de son côté, restait immobile, les yeux clos, complètement captivé par la musique hors du commun émise par les druides.

La jeune brune, sur le tronc d'arbre, penchée au bord de l'eau, plissa les yeux, mais l'eau était désespérément noire, inerte. Puis elle crut voir un point lumineux au fond, tout au fond du lac. Dans un état second, Dorcas se penchait, toujours plus, vers l'eau, tandis que quelque chose semblait remonter à la surface, comme pour l'accueillir. 

Sans réfléchir, la jeune femme plongea dans l'eau, toute habillée, baguette à la main.

Sirius ne se rendit pas tout de suite compte de la situation. Mais quand il sortit de sa torpeur, il vit que les druides avaient disparu, et que Dorcas n'était plus là non plus. Encore vaseux, il ne réagit pas immédiatement. Après quelques instants, il paniqua franchement. Se relevant, il appela Dorcas, plusieurs fois. Où était-elle donc bien passée ? Sirius se souvint du regard qu'elle avait eu pour le lac, immense et noir. Il se rapprocha, et distingua, à son tour, un point lumineux. Il crut même voir une silhouette. Ni une ni deux, il sauta à son tour dans l'eau.

Le réveil du PhénixOù les histoires vivent. Découvrez maintenant