Le réveil du Phénix

- I -

Mary

Début-septembre 1978, Londres

Mary MacDonald venait d'emménager toute seule, et elle réalisait enfin le plaisir du silence et d'avoir une chambre à elle. L'immeuble de la vieille dame à qui elle louait une chambre donnait sur une rue peu passante, parallèle au Chemin de Traverse, près des bureaux de la Gazette du Sorcier. La jeune blonde, après avoir reçu son diplôme confirmant ses ASPIC, avait immédiatement commencé son stage à la Gazette du Sorcier. Pendant sa septième année à Poudlard, elle avait longuement hésité avant d'envoyer sa lettre de motivation. Les places étaient rares, le milieu difficile, l'avait prévenue le professeur MacGonagall, sa directrice de maison. Malgré tout, elle avait fini par être acceptée – le fait qu'elle soit apparentée en lien direct aux Carrow, Sang-Purs, avait sans doute joué. Elle avait donc joué les larbins pendant deux longs mois, au cours desquels elle avait du courir de service en service, à apporter des papiers, les cafés et subir les remarques de tous les journalistes et rédacteurs qui la prenaient de haut, avant d'être prise à l'essai en tant qu'assistante journaliste. La blonde travaillait un sorcier du nom d'Atkinson, sorcier-reporter bedonnant d'une cinquantaine d'années qui ne se gênait pas pour lui faire du plat.

Mary brûlait de faire ses preuves. Ses supérieurs l'ignoraient, la prenaient de haut. La jeune Macdonald était impatiente de pouvoir mener des investigations, elle qui ne devait pour l'instant que recopier les textes d'Atkinson à la gloire du Ministère de la Magie en corrigeant les éventuelles fautes de style. Le directeur de la Gazette, Barnabas Cuffe, lui avait assuré que c'était comme cela que tous les sorcier-reporters et magiciens d'investigation avaient commencé. Toujours était-il que Mary, assise sur son bureau, relisait d'un air morose la prose de son chef, quand la porte s'ouvrit à la volée : une jeune femme aux faux ongles et aux lunettes en écailles venait d'apparaître.

- Bonjour, Rita, fit Mary d'un ton qu'elle tenta de rendre le plus neutre possible.

- Salut, MacDonald, répondit l'intéressée d'un air désinvolte. Atkinson n'est pas là ?

- Il est sorti.

- Bon, tant pis, fit la sorcière en haussant les épaules. J'avais pourtant un tuyau pour son article sur les Oubliators du Ministère. Je repasserai.

- Je peux prendre en notes pour lui, proposa la blonde, sentant que l'information était d'importance.

Rita Skeeter la regarda de haut en bas, et eut un petit rire méprisant.

- Toi ? Tu ne serais même pas capable de faire fonctionner correctement un Rapeltout ! Reste à ta place, et contente-toi de faire ton travail, MacDonald.

Rita Skeeter, faux ongles et lunettes en écailles, disparut de la même manière qu'elle venait d'entrer. Mary l'avait rencontrée lors de son premier jour en tant que stagiaire, et on ne pouvait pas dire que le courant passait bien entre les deux sorcières. Skeeter l'avait rabaissée dès son arrivée. Si, au début, Mary l'admirait pour avoir su se faire une place malgré son jeune âge, elle avait vite saisi que Skeeter devait son ascension fulgurante à sa ruse et ses méthodes peu orthodoxes. Elle paraissait avoir un avantage sur tout le monde, détenir un secret inavouable pour chaque individu. Pour l'instant, elle n'avait rien appris de compromettant sur Mary, et c'était sans doute pour cela qu'elle ne l'aimait pas. Elle employait un ton condescendant, lui jetait des feuilles à la figure dès qu'elle en avait l'occasion. La blonde MacDonald, en retour, ne pouvait rien faire, si ce n'était attendre que Rita aille s'acharner sur un autre larbin.  

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Lily

Lily Evans, pour la troisième fois de la soirée, essayait de se réciter les lois concernant la jurisprudence magique dans le cas particulier des accidents de balais lors de matches de Quidditch opposant la Grande-Bretagne à un pays du Commonwealth, quand elle entendit quelqu'un toquer à la porte de sa chambre. Bien entendu, James Potter entra dans la pièce sans attendre la réponse de la rousse, et s'étala sur le lit de la jeune fille, qui lui jeta un regard agacé.