Partie VII

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Enlacés amoureusement dans le lit, nus de leurs précédentes étreintes, Natsu et Lucy se câlinaient en silence.

— Suis-je toujours ta prisonnière ?
chuchota Lucy, levant les yeux vers lui. Natsu recula la tête pour la contempler, ses doigts parcouraient lentement la courbe de sa colonne.

— Tu es mon invitée, répondit-il,
la faisant sourire.

— À Troie, les invités partent
quand ils veulent.

— Alors tu devrais partir, conseilla-t-il. Elle resta silencieuse un instant, avant de soupirer lentement et de le regarder à nouveau.

— Ma mère m'a dit il y a longtemps... qu'autrefois, il existait des êtres à quatre jambes, quatre bras et deux têtes. Ils étaient trop puissant au goût de Zeus, alors celui-ci les sépara en deux personnes distinctes. Depuis
lors, les humains sont condamnés à chercher leur moitié sur Terre...

— Tu la trouveras un jour j'espère.

Elle sourit, car il souriait. Elle savait qu'il avait compris qu'elle disait ça pour lui.

— Ne crois pas que je suis ton âme-sœur Princesse, nous sommes aussi différent que le soleil et la lune.

— Nous nous complétons alors.

— Ne trouves-tu pas ça cruel ? Tout dans cette vie nous sépare, et nous n'aurions autrefois fait qu'un ?

Elle haussa les épaules, déposant sa tête sur son épaule.

— Je trouve ça cruel, mais beau. Puisque le destin nous a réuni malgré tout, n'est-ce pas ?

— J'aimerais le croire, et alors je
dirais que j'ai de la chance, car tu
es un cadeau.

Elle fit la moue et attrapa sa main rugueuse entre ses doigts fins. Après
un nouveau silence, elle demanda :

— Pourrais-tu quitter tout ça ?

— Tout ça ?

— Le combat... et la guerre...

— Pourrais-tu quitter Troie ?

Leur discussion n'alla pas plus loin, ils se serrèrent davantage. Ils savaient tous deux qu'il était possible d'y réfléchir, mais certainement impossible de le réaliser. Que chacun d'eux quitte tout, pour partir vivre ensemble, quelque part loin de leur vie respective, était-ce réalisable ? Ne regretteraient-ils pas ? Ne finiraient-ils pas par être malheureux ? Et si c'était au contraire le synonyme d'une vie heureuse ? D'une délivrance pour eux deux ?

C'est avec ces pensées qu'ils rejoignirent Morphée, indécis mais sans regret.

— — — — — — — — — — —

📍Camp Grec - un peu plus tard,
de nuit.

Tapis dans l'ombre, l'armée Troyenne, sous le commandement de Grey, s'arrêtait au sommet de la dune de sable qui surplombait la plage.

Les grecques étaient endormis, le camp était comme mort, noir et silencieux. Les archers se mirent en position, et tirèrent leurs flèches enflammées dès que Grey baissa le bras.

Il ne fallut que très peu de temps avant que les lumières ne s'allument sur la
plage et que le camp ne soit épris d'une effervescence paniquée.

Agamemnon sortit furieux de sa tente après avoir été réveillé par l'agitation.
Les Troyens attaquaient, et sans pitié.
Le spectacle qui s'offrit à lui le fit frémir. Les ennemis lâchaient du haut de la dune d'énormes bottes de foin, qui passant dans le feu déposait au préalable par les flèches, s'enflammaient et venaient tout détruire et brûler sur le camp.

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