L'enfant surprise

Chapitre 4

Trois jours après la soirée au Group, après avoir passé trois jours à cogiter sans relâche, Kaly se présentait à l'accueil de l'entreprise et demandait à l'hôtesse si elle pouvait parler avec le Dr Foster. Anna passa un coup de téléphone à celle-ci pour savoir ce qu'il en était. Elle fit attendre l'adolescente sur l'une des chaise en face de son bureau le temps pour Gillian de finir ce qu'elle était en train de faire. Lorsqu'elle arriva enfin, Anna était partie déjeuner, Kaly, sa cheville toujours enfermée dans une atèle mais sans béquilles pour l'aider à marcher, était assise sur un fauteuil d'une façon qui rappelait fortement Cal. Ce détail fit sourire Gillian. A bien y regarder, Kaly rappelait assez son père, ses cheveux courts prenaient les mêmes épis que ceux de Cal et avaient la même couleur châtain ; seuls ses yeux et son nez tenaient de sa mère, ses yeux bleus avaient le dont de déstabiliser Emily quant ils commençaient à devenir inquisiteurs.

Gillian se rapprocha de la jeune fille avec appréhension. Lorsque celle-ci se rendit compte de sa présence, elle releva la tête avec un léger sourire au lèvres. C'est elle qui pris les devants :

- Je... pensais que nous pourrions déjeuner ensemble et en profiter pour discuter, dit-elle timidement. Gillian afficha un franc sourire en retour et approuva de la tête. Toutes deux se sourirent et se tournèrent vers la sortie pour partir trouver un restaurant.

Seulement, dans l'encadrement de la porte se trouvait une personne, un homme. Il s'agissait d'Alec et il n'avait pas l'air d'être là par courtoisie. En fait, il avait l'air réellement furieux et avait l'air de quelqu'un qui a quelque chose à faire. Kaly, bien que ne le connaissant pas du tout, vit tout de suite le danger qu'il représentait, elle se posta en avant, prête à agir s'il se passait quelque chose de grave. Sans préambule, Alec commença à parler à Gillian :

- Alors, comme ça il paraît que quand j'ai le dos tourné tu tapine dans les coins Gillian. Son regard était comme fou, il s'avançait doucement, comme pour mieux lui sauter dessus. Gillian était figée, Kaly se tenant devant elle dans un reflex de protection, la vision d'Alec tétanisait la psychologue. Elle parvint tout de même à articuler :

- Alec, que fais-tu là?

- Je suis venu te punir chérie, te donner ce que tu mérite, dit-il en continuant d'avancer, fourrant sa main dans la poche intérieure de sa veste pour en sortir un long couteau.

Les deux personnes face à lui ouvrirent des yeux rond de terreur. Gillian ne comprenait pas, ce qu'il faisait là après plus de 8 ans sans aucunes nouvelles de lui. Tout alla très vite, il s'élança vers son ex-femme, ses yeux reflétant sa folie, Kaly s'interposa entre eux et pris le coup en plein dans le ventre. Après cela, l'homme lâcha son arme, toujours prêt à attaquer Gillian, l'adolescente profita de ce qu'il se reculait pour lui assener un coup de poing au visage et un autre dans les côtes juste avant de s'effondrer au sol à cause de la douleur et de la perte de sang. Alec gisait au sol lui aussi, respirant mal et se tenant le nez en sang.

Les cris et éclats de voix avaient alertés les quelques personnes qui étaient encore dans le bâtiment et voyant Gillian tremblante, agenouillée au sol, Cal se précipita vers elle.

- Gillian, mon cœur, tu vas bien? Lui demanda-t-il précipitamment.

- Cal, sa compagne était en larme, ce qu'il mit sur le compte des émotions fortes qu'elle venait de subir, oui, oui, je vais bien. Il faut appeler une ambulance, vite... tout en disant cela, elle lui désigna la jeune fille, le couteau toujours planté dans le ventre, qui gisait au sol.

Les secours furent rapidement sur place, suivit de la police. Tandis que les premiers prenaient en charge la jeune fille, les second s'occupaient de son agresseur. Gillian avait expliqué, dans les grandes lignes, ce qu'il s'était passé à Cal et partie dans l'ambulance avec sa fille, officiellement pour s'assurer qu'elle-même n'avait rien, officieusement pour veiller sur sa fille. Cal quant à lui décida d'assister la police avec Alec. Cela fut rapide, l'homme fut placé en détention provisoire dans l'attente de son procès.

A l'hôpital, les événements semblaient se passer au ralentit pour Gillian. Elle avait l'impression d'être arrivée depuis des heures et personne ne la tenait au courant de quoi que ce soit. Après trois interminables heures d'attente, un médecin s'avança vers elle et lui expliqua que l'opération s'était bien déroulée, qu'aucun organe n'avait été touché et qu'ils avaient recousu la plaie pour une meilleure cicatrisation. Il lui expliqua également qu'il faudrait que la jeune fille se repose dans les prochaines semaines, qu'elle ne reste pas trop seule mais qu'il n'était pas nécessaire qu'elle reste à l'hôpital plus longtemps que quelques jours. Gillian fut extrêmement soulagée aux mots du médecin urgentiste, elle le remercia et partie voir son enfant. Dès qu'elle s'assit dans le fauteuil à côté du lit où dormais Kaly, le stress et les émotions étant retombés, elle s'endormit.

Elle ne se réveilla que plusieurs heures plus tard en entendant son téléphone sonner. C'était Cal qui s'inquiétait de ne pas avoir eut de ses nouvelles depuis ces sept dernières heures. Elle lui répondit gentiment que tout allait bien et qu'elle était rentrée se reposer chez elle puis lui souhaita une bonne nuit avant de se retourner vers le lit où sa fille la regardait d'un air endormit.

- Comment te sens-tu, lui demanda-t-elle doucement.

- Vaseuse, fatiguée et stupéfaite. Étrangement, je n'ai pas trop mal.

- C'est normal, les médecins t'ont mis sous antidouleurs. Gillian lui fit un sourire rassurant avant de soupirer. Tu m'as fait une sacrée peur tu sais.

- Je suis désolée, ce n'est pas ce que j'avais en tête quand j'ai proposé que l'on parle, elle baissa la tête, déçue.

- Eh, ce n'est en rien de ta faute Kaly, d'ailleurs, tu m'as surement sauvé la vie. Je crois qu'il n'y a donc pas grand choses de plus à dire...

- Hum, j'aimerais quand même en discuter... sa voix faiblissait mais Kaly s'obstinait à lutter contre le sommeil qui menaçait de lui tomber dessus. Ce que je voulais mettre au clair c'est que... je ne t'en veux pas, Gillian eut un hoquet de surprise lorsqu'elle s'aperçut du passage au tutoiement, pas du tout même. J'ai bien compris que tu n'étais pour rien dans la manière dont s'est déroulée ma vie et, à vrai dire, il n'y a rien à regretter dans son déroulement. Je suis heureuse d'avoir eu des parents comme les miens et, maintenant qu'ils ne sont plus là, je suis heureuse de pouvoir faire la connaissance de mes parents biologiques. J'aime ma vie et j'ai hâte de voir ce que l'avenir me reserve. Elle avait un sourire vague aux lèvres en disant cela et s'endormit comme une masse tout de suite après.

Gillian sourit également, une larme de joie dévala sa joue. Elle prit la main de sa fille et lui murmura :

- Dors mon ange, je veille sur toi.