Chapitre 4

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Nous voilà donc au commissariat, ou l'on nous demande de patienter dans la salle d'attente. Mon père fait grincer la vieille chaise sur laquelle il est assis, tellement il bouge.
Je détache mon regard des passants circulants dans la pièce, et le regardant dans les yeux, je lance :
-Tu m'expliques pourquoi t'es aussi nerveux ?! Je te rappel que je vais me dénoncer à ta place bordel ! Je finis par dire en chuchotant.
-Comment fais-tu toi, hein ?! Je ne suis plus ce que j'étais...avant, tuer quelqu'un ne me fessais rien, cela me procurait même du plaisir ! Je pensais que ça n'avait pas changer...apparemment si. A croire qu'on a bel et bien échangé les rôles !
Mon dieux...je ne m'attendais pas à ça. Mais je commence à le comprendre à présent...
Après ces révélations, le capitaine de police vient à notre rencontre :
-Veuillez me suivre s'il vous plaît.

Quelques pas et nous nous retrouvons devant le bureau de la femme.
C'est parti. C'est maintenant que tu va se jouer...d'après mon plan, cela devrait bien se passer.
Je remet mon masque d'ado psychologiquement instable et me prépare à répondre aux questions.
La policière nous salut et commence à s'adresser à mon père :
-Lors de là perquisition de votre domicile, nous avons trouvés des médicaments destinés à un traitement psychiatrique d'après notre médecin légiste, ainsi qu'une ordonnance d'un psychiatre.
Ajoutés bien sûr aux nombreux indices concordants dans les affaires de votre fils.
Alors je vous demande monsieur, même si nous allons vérifier, Max est-t-il malade ?
-Bien sur, Max est psychologiquement instable depuis deux ans maintenant et nous ne savons pas encore exactement quel est le trouble précis...cependant, à part ses idées et réactions parfois étranges lorsqu'il est en crise, il n'a jamais été violent jusqu'à aujourd'hui.
Il finit son monologue en versant quelques larmes. Parfait.

La femme note sur son ordinateur puis demande :
- Pouvez vous me dire ce qu'il c'est passé ?
- Et bien...je rentrait du travail quand, lorsque j'ai débarqué dans le salon, j'ai vu Ma..Max agenouillé à côté de sa mère avec un couteau à la main..il y avait tellement de sang.. . Il avait exactement la même position que quand vous êtes arrivés, il n'a pas pas réagis quand je suis rentré.
La policière lui tend un mouchoir et se tourne vers moi :
-Vous confirmez cette version des faits ?
-Parfaitement... . Il a tout juste..vous devez être étonnée que je me dénonce aussi facilement, non ? Je vais vous dire, ma tête est déjà une prison, alors me retrouvé dans un asile ou en taule ne me fais absolument pas peur, et ne me changera pas de d'habitude !
Elle me scrute de ses yeux verts chargés d'incompréhension et de surprise à mesure que je parle.
-Pourquoi l'avez vous tuée ? Demande-t-elle soudain.
C'est le moment de sortir le grand jeu : je rassemble toute ma colère accumulée de ces derniers jours; papa qui tue maman, papa qui a cette putain d'emprise sur moi, le secret qu'ils partageaient, le fait que je devienne taré comme mon géniteur à force de jouer le fou...( bien que je le soit déjà vu que je me dénonce à sa place).

Je rassemble toute cette colère pour en fabriquer une bombe à retardement que je garde en moi.
Mon regard plein de haine vient s'ancrer dans celui de la flic, et je répond :
-Pourquoi je l'ai tuée ? VOUS VOULEZ SAVOIR POURQUOI JE L'AI TUÉE ?! * Je commence à m'approcher du bureau.*
ELLE VOULAIT QUE JE PRENNE CES PUTAINS DE MEDICAMENTS, QUE J'AILLE VOIR LES MEILLEURS PSYCHIATRES DE LA RÉGION, QUE JE FASSE UNE THERAPIE ! * Je suis maintenant debout face à elle.*
TOUT ÇA POUR QUOI ? PARCE QU'ELLE VOULAIT QUE JE SOIS UN ENFANT NORMAL PUTAIN ! JE L'A DÉGOÛTAIS ! MAIS JE SUIS PAS NORMAL BORDEL !!! * je finis par taper de mes deux points sur le bureau de la policière. Celle-ci me regarde estomaquée, je vois la peur dans ses yeux.
Mon père me tire en arrière pour que je m'assoie et s'excuse auprès de la femme :
-Veuillez nous excusez, il n'a pas pu prendre ses cachets à l'heure...calme toi Max. Il me dit en fin en me regardant.

La flic acquiesce en déglutissant avec difficultés. Afin d'en rajouter un peu, et parce qu'étrangement j'aimais la voir apeurée, je dis :
-Alors oui, je l'ai tuée...j'ai poignardé ma mère et j'ai regarder son sang couler le long de son corps jusqu'à ce qu'elle suffoque et qu'elle tombe. Et vous savez quoi ? J'ai éprouvé de la satisfaction à ce moment-là.
Elle semble se ressaisir et lance :
- Très bien...cependant vous aviez l'air plutôt perdu et choquée pour le fou que je vous prétendez être ...
-Mais je suis perdu et choqué ! Es ce qu'à un moment j'ai dit que tout ça été facile pour moi, que je le gérais parfaitement bien ?!
Elle hoche la tête et après avoir regarder son ordinateur :
-Bien...je viens de recevoir un message d'un collègue qui vient de me dire qu'ils ont appelés ce fameux psychiatre et qu'effectivement, celui ci a confirmé le diagnostique. Alors compte rendu de tous les indices et témoignages, et sous confirmation et autorisation médicale, nous sommes le 14 avril et il est 18h31; vous êtes placé en grade à vu pour le meurtre d'Amanda Rollas, et également placé de toute urgence en hôpital psychiatrique.

Une semaine. Cela fait une semaine que je suis dans cet asile et j'en peu déjà plus. Sept jours passés entres les murs blancs et les cris m'empêchant de dormir. Je vais finir par devenir moi même fou, a force d'en fréquenter.
Trois coups à sont tapés à la porte. Une infirmière vient comme tout les jours me donner mes médicaments.
-Bonjours Max, comment vas tu aujourd'hui ? Me demande-t-elle en versant des pilules colorées dans ma main. Comment je pourrais aller bien...
Je fais ma tête de malade et sourit
- Mieux depuis que tu est là Valentine !
Elle lève les yeux et avant de s'en aller dit :
-N'oublie pas à midi et demi, cantine !
J'hoche la tête et elle sort. Je jette les médicaments dans la poubelle, la dernière fois que j'en ai avalés j'ai eu de drôles d'effets secondaires ! Je suppose que c n'est pas fait pour les gens non-malade (notez l'ironie).

Midi et demi. Je sort de ma chambre et vais dans le réfectoire. Dans les couloirs, les autres patients s'écartent quand je passe et chuchotent entres eux. Ah oui, j'avais oublié de préciser : ils m'ont mis dans la catégorie « patients très dangereux »...
Sur le chemin, j'entends des cris puis je distingue le propriétaire : une femme ne cessant de répéter qu'elle voit sa sœur derrière sa fenêtre et qu'elle veut la rejoindre.
Un infirmier avec qui j'ai sympathisé se trouve pas loin, je vais donc me renseigner :
-Dit,Thomas ?
-Oui ?
-Qu'Est ce qu'elle a ?
-Oh, c'est une patiente qui croît voir sa sœur qui est morte, à sa fenêtre...elle a déjà faillit sauter pour la rejoindre. Sauf que là elle est devenue ingérable et elle refuse de prendre son traitement.
Effectivement, les médecins sont obligés de s'y prendre à 3 pour l'empêcher de s'enfuir !
-Et vous allez faire comment ?
- On va être obligé de lui faire faire un petit séjour dans la cellule de redressement...
Ah oui, c'est vrais... dit comme ça, ce n'est pas très rassurant ! En fait, c'est tout simplement les cellules capitonnées en blanc ou il n'y a qu'un matelas avec des sangles. C'est pour les patients en crise intense, on les attachent à l'aide des sangles pour éviter qu'ils se blessent ( et blessent les médecins), tant ils sont agités...
Justement, les infirmiers réussissent à faire une injection à la femme et l'emmène vers une cellule.

Voilà les joies de l'hôpital psychiatrique !
Je vous avoue qu'il y a de quoi être traumatisé !
Après mon repas, je remonte mais croise une infirmière que je n'avais jamais vu ici...elle est dans un angle et regard partout comme si elle faisait un truc interdit...puis elle me voie.
Lorsqu'on se regarde, le temps semble se suspendre, et une sensation étrange m'habite...pas de l'amour, non autre chose d'indescriptible.. .
Mais elle s'en va rapidement.

Je suis dans ma chambre et m'apprête à me coucher quand j'entends des cris déchirants l'air du soir. La nuit va être longue... .

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