Je veux te sauver, Granger [Dramione]

Les visages d'anges et les âmes noires

J'étais pas mal inspirée pour ce chapitre là mais malheureusement avec le confinement, j'avais beaucoup de choses à rattraper...

J'espère qu'il vous plairait, c'est plutôt un chapitre de transition, même s'il est long (le plus long jusqu'ici) , mais il faut bien poser les bases pour la suite.

Bonne lecture, et n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !

~o~

Lancashire, novembre 1997

La nuit était terriblement noire, elle recouvrait tout, englobait tout. Les étoiles se cachaient derrière les nuages qui, plus tôt, grondaient au-dessus de la campagne anglaise. Seule la lune apportait un peu de lumière à travers la pièce.

Par terre, Hermione avait les yeux grands ouverts, réfléchissant à toute vitesse. Mais elle avait beau retourner le problème dans tous les sens, le torturer, aucune solution n'apparaissait. Il n'y avait aucune solution pour sa situation désespérée.

Enfin si, celle qu'elle avait prévu à l'instant même où Malefoy lui avait dit à qui était le portrait ; le voler et s'en aller le plus loin possible, retrouver Harry et Ron. Mais elle n'était pas idiote et elle savait bien que le sort qui recouvrait la petite maison était puissant, inviolable, peut-être très vieux.

Alors elle allait attendre.

Elle se retourna, sur le côté droit, faisant face au canapé, à quelques mètres d'elle, Malefoy, étendu dessus, faisant part de toute la galanterie écopée de son éducation. Pendant qu'elle se faisait encore plus de bleu, couchée sur le parquet, à peine séparée par une couverture, lui dormait tranquillement, enfin, c'est ce qu'elle s'imaginait. La fenêtre se trouvait juste au-dessus du canapé, de sorte que sans doute la lueur nocturne devait l'éclairer un peu, tandis que lui, restait dans le noir.  Mais sa respiration régulière - trop - ne faisait aucun doute sur son sommeil.

Elle lui en voulut, d'être là, devant elle, presque insolemment, échappant à ses problèmes quand les siens l'étouffaient. Même en essayant de forcer, clignant plusieurs fois des yeux, elle ne réussi pas à le distinguer. Malefoy dans le noir, elle dans la lumière, ça leur allait bien tiens.

Puis, elle comprit qu'elle n'était pas seulement fâchée contre lui pour sa situation actuelle mais pour tout le reste. C'était quelque chose en elle, de très fort, très puissant, qui la prenait au coeur, quelque chose qui vacillait entre le dégoût et la haine.

Elle lui en voulait pour cette guerre, pour les choix qu'il avait pu prendre, pour le retour de Voldemort, pour la mort de Dumbledore, pour ses espoirs réduisent à néant... Ce garçon aux cheveux blonds - presque blancs -, c'était l'incarnation des mauvais choix, des choix fait par orgueil, par honneur et par lâcheté.

Aucun attrait, rien, juste une mer de dégoût et d'absence de compréhension. Comment se réveillait-il chaque matin, et se regardait-il dans le miroir ? Par sa faute des enfants mouraient, des familles, le monde sorcier était à l'agonie. Elle savait pertinemment que ce n'était pas directement de sa faute, mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser que, quelque part, tous leurs actes avaient eu des répercutions.

Et elle se détestait pour sentir en elle toute cette colère sourde qui se noyait, c'était trop fort, trop violent. Elle savait qu'il avait des bons côtés, et c'était pour ça qu'elle se retrouvait ici, trop persuadée que la lumière gagne. Mais elle ne pouvait s'empêcher de les attribuer à de la lâcheté, à un manque de discernement.

Peut-être qu'il était intelligent, à Poudlard il ne s'était jamais trop mal débrouillé. Il s'était même souvent retrouvé juste derrière elle. Mais maintenant ? Maintenant il avait toujours un sourire narquois, mais des yeux un peu vide, et plus cette arrogance méchante d'autre fois, plus une sorte de mépris moqueur.