Il est nécessaire d'avoir un coeur

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Un chapitre que j'ai mis plus de temps à écrire, mais qui arrive tout de même. Et pour une fois, je ne vous assomme pas de bavardages.

~o~

Lancashire, novembre 1997

La nuit avait été tranquille, plus que les précédentes, et tous deux s'étaient vraiment reposés. Ça changeait des râles, des cris, et de la colère qui les tenait éveillés.

À présent, Hermione tentait de lire un livre que Drago lui avait rapporté - moitié pour une raison qu'il ignorait, moitié pour qu'elle lui fiche la paix - tandis que le blond remuait la potion. Il dû bientôt se rendre à l'évidence que son plan de diversion ne marchait pas.

A intervalles réguliers, elle fermait le grimoire, sourcil froncés, paraissait réfléchir, puis rouvrait le livre. Elle ouvrit plusieurs fois la bouche, puis, se renfrogna. Si au départ son manège l'avait amusé, son attitude commençait sérieusement à l'agacer.

- Au final, demanda-t-elle à Drago qui coupait des Fleurs des Marais Violets, c'était qui Owen ?

Il posa son couteau et releva des yeux moqueurs sur elle.

- Enfin ! Je me demandais quand est-ce que tu allais me poser ta question, et arrêter de te tortiller. Laisse toute cette curiosité s'exprimer un peu, tu la réprimes trop.

- Très drôle Malefoy, vraiment. Tu es hi-la-rant. Donc, c'est quoi la réponse à ma question ?

Elle ferma définitivement son livre et le rangea à côté d'elle. Drago quant à lui reprit la coupe des Fleurs dans un haussement d'épaules.

- Un ancien ami de Théodore. Je ne sais pas trop d'où il vient, je sais simplement qu'il a étudié à Durmstrang. Il est un peu bizarre.

- Non, objecta la jeune femme, il est réservé, et assez désintéressé. À vrai dire, je ne suis pas vraiment surpris, sur ce côté-là, il ressemble à Nott.

- Si notre génie incontesté s'y met aussi, je m'incline, répliqua-t-il sarcastiquement.

Elle leva les yeux au ciel et il reprit espoir que, la conversation terminée, elle allait arrêter de s'agiter. Mais elle se contenta de ramener ses jambes en tailleur sur le fauteuil, en proie à de profondes réflexions qui échappaient sensiblement au commun des mortels.

Sauf que bien-sûr, elle accompagna sa réflexion de tics, comme faire claquer sa langue contre son palais, où changer sept fois la position de ses jambes - pour au final revenir à celle initiale. Et Drago avait un patience sensiblement limitée.

- Bon, Granger, s'exaspéra-t-il, à priori ma tactique de diversion avec un livre ne marche pas, donc explique-moi ce qu'il faut que je fasse pour que t'arrêtes. Pendant un temps limité bien entendu, parce qu'on sait toi et moi que tu ne peux pas t'empêcher de...

- Attends, attends, répète ce que tu viens de dire ! coupa-t-elle soudain.

Abasourdi, il la contempla, relevée, avec l'air d'une illuminée. Sa phrase n'avait pas du tout, mais alors pas du tout, eu l'effet escompté. Non cette fois-ci, elle était debout, l'excitation peinte sur son visage et les yeux brillants ; elle avait la réponse. A quoi, bonne question.

- Je racontais mon piètre échec en matière de distraction...

- Tout à fait !

- Eh ! Ça va, tu vas pas t'y mettre aussi. Que je me critique moi-même est tout à fait légitime, mais venant de toi, je ne suis pas sûr de le prendre aussi bien.

D'un geste de la main, elle envoya valser ses protestations, ce qui l'irrita passablement.

- Allez, fais-nous part de ta découverte.

Je veux te sauver, Granger [Dramione]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant