J'écris mes maux

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Je m'isole, dans le vide. Je pourrais me saouler jusqu'à l'aube mais bizarrement j'en ai pas envie alors que j'en ai réellement besoin. Je m'assis à mon vieux bureau en bois et je sors une feuille à peine froissée et encore vierge. Je prends ma plume, j'écris une, deux, trois lettres. Mes yeux rouges gorgés d'une rage invisible, transpercent mes mots par le regard. Des fois, je ressens le besoin de partir, j'ai envie de crever comme un animal délaissé par son maître. C'est con de penser ça oui, mais en même temps compréhensible. Il y a des moments où j'ai juste une envie, c'est d'mourir. Sur ce papier, j'inscris tout ce que je garde en moi. Mes coups de gueule, ma fatigue, ma, tristesse. Et j'emmerde ceux qui me foutent ce putain d'mal. J'emmerde tous ces fils de pute, ces égoïstes introvertis, ces salopes qui ont pour plaisir ruiner le cœur des autres. Ces hypocrites qui ne demandent qu'à créer les derniers conflits. Plus j'avance et plus j'remarque que ma vie se transfigure. Chuis plus que sous l'emprise d'un fantôme qui me donne des coups à la tronche. Ah, c'est si agréable de vouer ses envies suicidaires. J'me sens con putain. Quand j'vois ces mecs dans les films au cinéma, qui ouvrent la bouche et se tirent une balle, woaw. C'est ce que je m'imagine constamment dans ma tête en fin de compte. J'en rêve, j'y songe et j'y pense. Ce qui m'amuse, c'est que j'ai beau avoir eu l'occasion d'appuyer sur la détente, jamais je ne l'ai fait. Je suis qu'un putain de lâche en fait. C'est sûrement ce qui m'amène à écrire sur ce morceau de papier. Mes yeux gueulent de rancoeur. Un ouragan sort de mon cœur. Une férocité morne rendue cadavre par les coups. C'est presque illusoire pour moi d'écrire ça, je passe sûrement pour un dépressif voire même un asthénique par mes mots, j'en suis le premier concerné, mais ça me fait étrangement du bien, pas autant que la vodka mais...ça me fait du bien.

Détresse et cloisonnement Où les histoires vivent. Découvrez maintenant