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Chapitre 7-Without Fat 7310

Quand j'ouvre les yeux, je peine à comprendre ce qui m'est arrivé. Je dois me reprendre à trois fois pour me rendre compte qu'en fait, il est tard. Très tard. Les rayons du soleil déjà haut dans le ciel semblent m'adresser un pied de nez moqueur. Je m'empare de mon portable qui continue à me narguer en m'affichant fièrement ses 11h24.

— Merde ! pesté-je en me levant tout de suite.

Je repose mon portable sur ma table de nuit et m'empresse de faire mon lit, les tempes battant au rythme effréné de mon cœur. Qu'est-ce qui m'arrive ? C'est la première fois que je ne me réveille pas à l'heure. J'ai loupé mon heure de repas, j'ai manqué mes horaires de ménage et pourtant, j'avais tout le temps aujourd'hui. Je ne bosse pas. Rien de ce que j'avais prévu ne se passera correctement, aujourd'hui. J'en suis sûr. Je me venge sur les draps en les étirant au maximum, en flaquant de grands coups de poings dans les oreillers comme j'aimerais le faire avec moi-même.

Ça m'apprendra à jouer les héros, hier soir.

Normalement, je rentre du boulot. Normalement, je fais mon footing, le ménage, le repas, je me douche, je me lave les dents et les mains, je fais mes vérifications et je finis par aller me coucher. C'est ma routine. Mais j'avoue que depuis quelques semaines, en vérité depuis que je m'occupe du coaching de Slim, je peine à régulariser mon rythme de vie. Avant, j'acceptais que mes coucheries me débauchent car j'arrivais toujours à garder le contrôle mais là j'ai du mal à accepter cette anarchie !

Une fois la chambre remise en ordre, je fonce à la salle de bain, retire mon boxer et me place sous une douche glacée dans l'espoir d'y voir plus clair. J'aurais voulu regretter de m'être rendu à cette fête dans laquelle j'ai rempli mon rôle de coach mais je n'y arrive pas. J'y ai vécu des émotions qui n'avaient rien à voir avec mon job.

Transi de froid, je sors de la cabine de douche et me brosse les dents en vitesse. Une fois ma tâche accomplie, je me redresse en me fixant dans la glace.

— Reprends-toi, Ulrich, m'encouragé-je.

Je voudrais retrouver le reflet de l'homme fort et droit d'il y a peu, celui qui savait ce qu'il voulait et surtout ce qu'il haïssait. Mais là, c'est bien différent. Face à moi se trouve un homme que je ne reconnais pas. Un mec à l'œil luisant et au sourire niais. Mais heureusement, dans ce reflet se trouve aussi mon tatouage qui remet immédiatement les pendules à l'heure. Le rictus disparait, l'éclat de mes yeux se ternit. Ça me rassure au fond et c'est avec la certitude de savoir qui je suis que je sors de la salle de bain. Je dois absolument reprendre le contrôle.

Nu mais chauffé par la perspective de me défaire de ce qui est en train de mettre ma vie sens dessus-dessous, je fonce à la table de nuit y récupérer mon portable. Un sms m'y attend.

**Christina : Coucou toi ! Je n'ai pas réussi à te joindre hier. Ça te dit qu'on dine ensemble ? Si c'est oui, tu peux venir me chercher après le boulot ? Je termine vers 19h.**

Je souffle mon agacement. Christina commence vraiment à me souler. Elle s'attache encore alors que je pense avoir été clair. Je vais l'être encore plus, d'ailleurs : je ne vais tout simplement pas lui répondre.

J'efface donc le message de cette conquête de plus en plus encombrante et m'empresse d'enfiler mon boxer propre qui m'attendait dans mon dressing avec mes vêtements prévus la veille. Avant que je déconne.

Je suis habillé quand je parviens à joindre mon père. Je sais qu'il vient de terminer un stage commando en entendant son souffle saccadé, au bout du fil.

— Bonjour, papa...Euh...

Et voilà ! Ça me reprend ! Chaque fois que je laisse mes émotions me tourmenter, je suis incapable de parler correctement et je peine à trouver mes mots. C'est la raison pour laquelle, enfant, je préférais me taire plutôt que de dévoiler ce que je considère comme étant un vrai handicap. Mais papa lui me connait tout comme mes multiples failles.