T'as qu'à maigrir ! Tome 2 disponible le 20/01/23 chez Black ink Be stronger

Chapitre 8-Without Fat 7326

J'ai le soleil dans la gueule, chose qui ne m'aide pas à me détendre dans cet autocar qui prend l'allure d'un wagon à bestiaux.

C'est donc un poil agacé que je me redresse dans mon siège en réajustant mon képi floqué du logo de chez Commando Gunter qui organise aujourd'hui son voyage fédérateur. C'est une idée de papa, bien sûr qui aime renforcer l'image militaire de sa salle de sport. Le solitaire que je suis se serait bien passé de tout ce cirque qui bouleverse ses habitudes.

Je suis dérangé par un énième message. Je grogne en devinant d'avance de qui il s'agit :

**Christina : Coucou ! Je sais que tu rentres tard mais n'hésite pas à me contacté ! Je suis toute seule chez moi ce week-end...**

Je souffle. Non mais pourquoi on a engagé cette fille pas fichue de maitriser la règle toute simple des participes passés ? Christina me colle. Christina me soule. Je suis pourtant assez distant depuis quinze jours avec elle. J'évite ses appels, supprime tous ses textos et trouve toujours une excuse pour décliner ses invitations de plus en plus suggestives. Que ne comprend-elle pas dans cela ?

Je range mon portable quand un éclat de rire me fait lever la tête. Devant moi, à quelques rangs de là, il y a Slim. Je n'arrive pas à l'apercevoir complètement mais ses longues mèches brunes qui flottent dans l'allée me perturbent quand même d'autant qu'elles retombent sur son bras gauche dénudé, barré à l'épaule par la bretelle fine d'un débardeur noir. D'un mouvement souple, elle dégage de sa figure que je n'aperçois pas sa chevelure qui brille sous les rayons du soleil qui s'amuse à lui associer des teintes cuivre. Malgré moi, je veux savoir qui la fait rire à ce point en me hissant sur on siège. Quand je me rends compte qu'il s'agit de Stan, mon sang ne fait qu'un tour. Les choses semblent aller bon train entre eux. De toute évidence, les avertissements voilés balancés à Slim n'y ont rien fait. Elle est bel et bien en train de tomber dans les filets de Stanley. Mais je devrais m'en foutre après tout ! Pourquoi m'inquiéter pour une femme qui se balade avec un sac de La reine des neiges ?

Mais je n'arrive plus à me raisonner.

Le fait est que je vois encore Slim, souvent. Bien trop souvent. La récurrence de nos rendez-vous ne fait qu'augmenter ce truc qui pèse un peu plus sur mon cœur. C'est pourquoi, je me surprends à me torturer les méninges à la recherche d'une solution détournée me permettant de faire en sorte qu'elle ne tombe pas dans le panneau de ce mec. Je suis content parce que pour aujourd'hui, mon plan est tout tracé. Il est hors de question que j'observe Slim et Stanley roucouler toute la journée. J'ai choisi un chaperon à ma très naïve stagiaire. Il s'agit d'une fille qui nous a rejoint il y a quinze jours mais qui fait preuve d'un engagement total et d'une ténacité incroyable. Grande, fine, bien faite, la peau halée de ses origines réunionnaises, Sandy est une bombe atomique.

Quand j'y pense, c'est la première fois que je ne tente rien avec un canon pareil sous ma coupe. Quand elle s'est déshabillée pour la pesée, je ne lui ai pas dégainé mon numéro de toubib sexy. Je lui ai juste fait remarquer que ses 55 kilos pour son 1,70 m ne lui imposait pas de restriction alimentaire. Quand, paniqué par mon attitude illogique, je l'ai observé se rhabiller, il n'y a pas eu cette tension sexuelle habituelle, ce truc qui me poussait autrefois à me frotter les mains intérieurement à l'idée de retrouver une fille comme elle dans mon lit. Sandy m'a remercié et elle est partie se changer pour sa séance de sport, point barre. Je suis resté assis dans mon fauteuil à observer ce vase vide sur mon étagère qui avait autrefois servi d'arme à cette obèse qui, chaque fois que je la vois, titille un peu plus quelque chose qui ne colle pas avec le grossophobe que je suis.

Je détourne le regard pour le reporter sur le paysage qui défile et choisis de fermer un instant les yeux mais même là, c'est elle que j'entends et elle que je vois...