Jour 86

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La pluie.

Douce. Quelques gouttes ça et là. L'eau perle sur tes cheveux noirs. Ton regard mouillé me pèse. Il me hante. La pluie se fait plus forte. Elle dégouline sur ce corps que je connais par coeur. Ton coeur aussi dégouline. Je l'ai brisé. Mes yeux pleuvent. Sous la pluie nos deux corps s'animent, dirigés comme des pantins par des mouvements mécaniques et nonchalant. Le ciel pleure. Cette journée maussade ne cesse de se prolonger. Les gouttes tambourinent sur les toits. De jolies notes de musique. L'ironie d'une belle musique jouée par un ciel sombre dans une ambiance sinistre. Têtes baissées. Les nuages éclatent. En même temps que nous. Je vois cette colère. L'éclair se dessine. Entre nous. Et encore une fois un seul est brisé. Les larmes sur tes joues se confondent avec celles du ciel. Et l'orage s'est glissé dans tes yeux, plus noir que jamais. Et alors sans un mot, je t'ai vu, toi et tes cheveux mouillé, s'en aller, pendant que je regardais, le visage humide, un morceau de bleu se détachant du gris. Le clapotis mélodieux des toits cessa. Les gouttes nous ramèneront ce souvenir. Elles nous rappellent que nous étions heureux. Et moi, quand viendra le ciel gris. Je verrai ce coeur, détruit, par ma faute.

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