Jour 87

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Un torrent. Qui s'engorge de nouvelles eaux. Qui déborde le plus souvent en plusieurs ruisseaux. Plus petit, plus étroit. Ce torrent c'est ma tristesse. Qui, quand elle déborde forme ces petits ruisseaux sur mon visage. Cette eau, dévaste tout. Quand je regarde ruisseler cette tristesse, je sens ma poitrine s'ouvrir. Une souffrance paralysante. Une douleur atroce. Ma poitrine s'ouvre encore. Et là, devant mes yeux embrumés, je vois mon coeur saigné. Je le vois, se tordre dans tous les sens. Je le vois, il est écorché. Encore des cicatrices ouvertes, à vifs. Et le torrent emporte tout sur son passage. Inondant ce qu'il peut. Comme s'il vivait une rage terrible. Alors je sors mon coeur, le recoud et le panse. Je le replace et referme la poitrine lentement. J'enfile le fil de la guérison. Et chaque fois que tu me blesses. Je le recoupe. Cette rivière houleuse qu'est mon esprit se calme peu à peu, quand elle le peut.

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