Bloquée à Kibougamine [FR]

Chapitre 6 : Le talent Ultime d'une névrosée

Ça faisait plusieurs minutes que j'étais assise par terre, adossée contre la porte blindée, entrain de me recroqueviller sur moi-même. J'avais les jambes ramenés vers mon buste, mes mains autours de mes rotules, tandis que ma tête était baissée entre mes bras.

J'étais fatiguée. Je sentais la fièvre revenir. J'étais obligée de m'asseoir à cause d'un vertige. De plus, je recommençais à tousser... Je laissais le son de ma toux résonner en écho dans la large pièce vide.

J'avais presque oubliée que j'étais que j'étais encore malade.

Heureusement que cette fois-ci, je ne portais pas un uniforme scolaire japonais trop court pour ma corpulence. Je n'aurais pas aimée être en jupe...

Je n'avais qu'une envie : retrouver mon lit. Ne serait-ce qu'une petite heure pour dormir. C'était d'ailleurs un nouvel objectif, de trouver un lit pour pioncer.

Après tout, peut-être que ça allait me réveiller de ce rêve ?

Enfin, c'était ce que je me disais.

Malgré ma faiblesse, je finis par me lever en m'appuyant sur la porte. J'étais obligée de faire une petite pause pour ne pas tomber dans les pommes, mais une fois debout j'avais l'impression que ça allait mieux.

"Bon... Je vais aller me reposer." disais-je en enclenchant le pas.

Mais je n'ai pas eu le temps de faire trois pas, que...

"Hep hep hep ! Ne bouges plus !"

Monokuma apparut de nul part, me bloquant le passage en s'imposant. Je fis un sursaut incontrôlé, quitte à en presque tomber.

"Quoi ?!"

Heureusement que j'avais un bon appui de mes jambes pour rester debout, malgré mon hyperthermie.

Mes yeux étaient posés sur la bestiole. Elle avait apparu comme par magie, c'était si soudain... J'avais vraiment du mal à m'y faire. Néanmoins, je revenais sur ses derniers mots. Une fois la tension calmée, je posais mes mains sur mes hanches en fronçant des sourcils.

"Tu crois que tu vas t'en tirer comme ça ?!" me demanda-t-il soudainement de son ton agacé.

-Mais qu'est-ce que j'ai fait ?! Demandais-je sous l'étonnement.

-J'ai fait des recherches ! Et tu n'apparais nul part dans mes registres ! Je pensais que tu étais une ancienne élève de Kibougamine, mais ce n'est pas le cas ! Et ça m'énerve, de ne pas savoir !

-Euh... Comment tu as pu faire des recherches sur moi, alors que tu ne connais même pas mon nom ?

-Chut ! On ne contredit pas son proviseur ! J'ai une bonne analyse !

-Proviseur de quoi ?! De un : je ne fais pas partie de Kibougamine, de deux : l'école est fini pour moi depuis longtemps, et de trois : Tu n'es le proviseur de que dalle !

-Comment tu parles à un pauvre ours comme moi ! Tu mérites que je t'empale !

N'allait pas croire que c'était une dispute violente. Avec la voix de Monokuma et ses mimiques, on aurait plutôt dit à une dispute de fratrie. Donc, je ne prenais pas au sérieux sa menace... Même si je savais qu'il pouvait le faire.

Mais heureusement, cette situation s'arrêta. Monokuma finit part arrêté de hurler à m'en faire trembler le tympan gauche.

Il reprit une posture neutre mais confiante, tandis que son œil rouge s'illuminait tout en disant d'une voix plus grave :

"Enfin bref. Je finirais par savoir d'où tu viens. De toute façon, je me doutais que tu n'étais pas une ancienne élève de cette école... Ça se voit que tu n'as aucun talent ultime."

-Aucun talent Ultime ?

-Oh, l'intruse ignore que cette école n'accueille QUE les élèves qui possède un talent hors du commun ? Tu es bête, en plus ? U pu pu pu pu !

Je mis un temps avant de réaliser que Monokuma parlait des "Ultimate"... Ou comme il dit, des "talens Ultimes".

Ce que j'ai oublié de vous dire c'est que dans l'univers de Danganronpa, les personnages possèdent un talent "ultime". En fait, L'école de l'espoir n'accueille que des adolescents avec un talent en particulier. Pour "l'espoir", en gros...

Ultime programmeur, ultime cuisinier, ultime infirmière, ultime idole, ultime otaku, ultime chef pâtissier, ultime fermier... Et j'en passe ! Tout et n'importe quoi peut être un talent ultime.

Et à y réfléchir sur le moment, je réalisais aussi que Monokuma venait de dire que je n'avais pas de talent ultime. Dans un sens, il n'avait pas tord...

Je n'avais aucun talent.

Sauf si être une névrosée en est un.

Je lui aurais bien dit que j'étais l'ultime écrivaine, en référence avec Wattpad... Mais de un : Je ne suis pas une écrivaine de talent... Et de deux : dans Danganronpa 1, il existe un personnage qui est l'ultime romancière.

Et je ne pouvais pas non plus dire que mon talent était mon métier, car je n'étais encore une élève pas encore diplômée.

D'ailleurs, l'ours mécanique me fit sortir de mes pensées en ajoutant d'un ton moqueur :

"Aucun talent. Une personne à l'allure banale, qui est banale. Même le garçon "banal" est moins banal que toi ! Tu es triste, presque sans espoir... U pu pu pu pu ! C'en est désespérant, non ?"

Le garçon que mentionnait Monokuma était tout simplement le héros de Danganronpa 1. En effet, ce dernier n'avait aucun talent, mais a été tiré au sort parmi les adolescents "normaux" pour entrer dans Kibougamine. Il était dit comme "l'ultime chanceux", même si lui-même disait être l'ultime malchanceux quand le jeu commence.

Il y a un autre personnage obtenant ce titre dans Danganronpa 2, mais... Je ne veux pas en parler.

Bref. Je croisais mes bras en détournant le regard, ignorant la moquerie de Monokuma. Ce dernier pencha sa tête en prenant un air innocent, et ajouta d'une petite voix :

"Oh ? Tu m'ignores ? Peux importe. Tant qu'ils ne sont pas arrivé, tu vas devoir me supporter encore un moment..."

Le "qu'ils" m'interpella. Je regardais rapidement à nouveau l'ours en agrandissant mon regard, puis je finis par prononcer d'un ton surpris :

"Ils ? Qui ça, "ils" ? Qui vont arriver ?"

-U pu pu pu pu pu ! Difficile de détacher ton regard trop longtemps de ma petite frimousse, pas vrai ?

-Réponds, Monokuma ! Qui va arriver ?!

Mais à ma panique mélangé à mon agacement, ça faisait à nouveau rire Monokuma. Ce dernier riait encore avec son habituel "upupupupu" avant de s'arrêter, de baisser ses bras et de me répondre d'un ton subitement sombre :

"Je t'avais dit que j'allais régler ce problème."

Puis l'ours monochrome disparu sous mes yeux, me laissant à nouveau seule et... sans réponse.

Je relevais mon regard droit devant moi, encore bouche-bée de ce changement d'attitude.

"Il a réglé ce problème...? Est-ce qu'il a appelé des personnes pour... Non, ce n'est pas possible..."

C'est alors que dès que je fermais ma bouche, j'entendis d'étrange bruits provenant de derrière moi. Surprise, je me retournais vers la porte suite à une rapide inspiration.

Mais je n'entendais plus rien. Enfin, presque... On aurait dit qu'il y avait des chuchotements, provenant de derrière la porte.

Est-ce que c'était des personnes...?