Bloquée à Kibougamine [FR]

Chapitre 9 : Du sang rose sur les mains

Quand l'ascenseur ouvrit ses portes, après que les petites secousses se soient arrêtés, je me relevais et je sortis du petit espace. Je n'hésitais pas à m'appuyer contre le moindre mur pour éviter un nouveau vertige.

Et directement, j'entrais dans une nouvelle pièce. Et rien qu'au contenu, je compris que mes doutes étaient des vérités.

La salle du tribunal.

Une pièce ronde aux carrelage damiers en noir et blanc, où au centre se trouvaient des pupitres lignée en cercle avec une chaise en hauteur juste derrière.

C'était ici le gameplay central du jeu Danganronpa. C'était ici que quand un des élèves mourraient, il y avait le tribunal pour trouver qui était le coupable... C'était ici que les adolescents s'accusaient pour sauver leurs peaux en offrant celle du tueur.

En clair, le but du jeu.

Je me séparais du mur et je m'approchais tout doucement vers les pupitres en cercle, tout en examinant les lieux. J'étais surprise du réalisme de la salle, et de tomber facilement ici.

"Le tribunal..." disais-je à voix basse. "C'est dingue..."

Et comme par hasard...

"U pu pu pu pu ! Je le savais que tu ne savais pas tout ! Que penses-tu de cette salle ? Chic, pas vrai ?"

L'ours apparu devant moi si soudainement que j'ai eu le réflexe de reculer. Mon regard se posa dessus, écarquillé.

"T'es là... Pourquoi tu m'as entraîné ici ?" lui demandais-je de ma voix grave.

-Ooooh, tu ne voulais pas une visite guidée ? Tu n'es pas contente ? Bouhou, tu fais de la peine à un petit ours... Moi qui voulait qu'on s'entende bien~ !

Le ton de sa voix me tapait sérieusement sur le système. Autant je l'aimais bien dans le jeu car Monokuma était un personnage que j'appréciais, mais là... J'avais vraiment l'impression qu'il me prenait pour une idiote.

Et je détestais ça.

Je sentais ma colère monter, au point d'avoir des spams à l'œil quand je suis au bord de la crise de nerf.

Et visiblement, ma colère a prit le dessus.

"Oh toi... Je vais te- !"

Sur ses mots roques et fortes, je fis un bond en direction de l'ours avec mes bras tendus vers lui, dans le but de l'attraper. Un peu comme un plongeon.

Mais la peluche mécanique fit un nouvel esquive sur sa gauche tel le saut d'une ballerine, ce qui fait que je tombais directement sur le pupitre qui était derrière lui et que ma tête cogna subitement le bord.

Poom !

Je tombais à terre, littéralement assommée.

Le coup était si violent qu'il ne laissait pas qu'une petite bosse. Quand j'ouvris les yeux, allongée sur le ventre au sol, je sentis un écoulement avec la douleur au niveau où j'ai été cogné... Cet écoulement glissait sur mon visage jusqu'à mon œil gauche. Facile à comprendre que c'était du sang.

Mais quand j'ai ouvert mes yeux, mon regard se posa directement sur Monokuma. Ce dernier avait ses pattes devant sa bouche et rigolait discrètement.

"U pu pu pu pu..." fit-il. "Il ne faut pas faire des plongeons pareil, voyons ! Tu saignes, maintenant ! En plus, tu as sali le pupitre."

De mon examinateur en regardant Monokuma, je réalisais qu'à ses pieds étaient posé mes lunettes. Vous savez, mes lunettes anti-lumières bleus. Elle avaient du tomber lors de ma chute, je ne les avais plus au nez.

Et l'ours posa son regard dessus après avoir arrêté de rire, avant de les ramasser et de me regarder à nouveau. Les tenant de sa patte blanche, il les agitait tout en ajoutant de manière moqueur :

"Oups~ ! C'est à toi ça, non ? Tu ne dois plus voir grand chose sans ! Quel malchance, oh la la... N'est-ce pas désespérant que la chance ne soit pas de ton coté, aujourd'hui ?"

La douleur était instable. C'était pire qu'une migraine digne d'un coup de marteau. Je m'appuyais contre le sol avec l'aide de mes mains pour me redresser mais un nouveau vertige me bascula en arrière, sur les fesses.

Je levais un instant le regard en me frottant le sang que j'avais sur le visage avec l'aide de ma main gauche. Et c'est en baissant cette main que je remarquais un détail digne du jeu Danganronpa, mais qui m'étonnait beaucoup.

"Le sang..."

Ma main avait le sang qui coulait de ma blessure. Mais le sang avait une couleur autre que du rouge.

Le sang était rose.

Dans la saga Danganronpa, le sang est censuré par cette couleur rose pétant. Je le savais mais je ne pensais pas qu'il y aurait cette censure sur moi. De plus, que la censure ne marchait pas à chaque fois...

Hé, heureusement que le sang dans Corpse Party n'est pas censuré, sinon tout Heavenly Host serait en rose... Ça coupe l'ambiance.

Bref. Les moqueries agaçants de l'ours monochrome parvenait à mes oreilles, me sortant ainsi de mes pensées les plus réels. Je relevais mon regard en sa direction, remarquant que l'ours continuait d'agiter ma paire de lunettes. Il semblait penser que c'était vraiment des lunettes de vue, et que j'étais dans l'incapacité de voir sans.

Mais il avait faux... Et c'est comme ça que je le prenais par surprise.

Soudain, sans réfléchir, je profitais de notre proxémie proche entre l'ours et moi pour retenter de lui sauter dessus.

"C'est pas des lunettes de vue !" hurlais-je avant d'enfin réussir à l'avoir.

J'attrapais Monokuma à pleins bras. Je l'avais entouré de mon bras gauche afin de l'immobiliser, tandis que j'attrapais la clé USB avec ma main droite. Ça aurait pu faire croire à un câlin mais... Pas du tout.

Et bien entendu, l'ours réagissait. Il n'a pu esquiver et il s'est contenté de sursauter.

"Kyaaaaah ! Lâches-moi !" hurla-t-il avant de gigoter pour se débattre de mon emprise.

Ma tête au dessus de l'épaule de la partie blanche de l'ours, je regardais la clé USB dont je n'arrivais pas à décrocher. J'avais beau tirer de toute mes forces, c'était comme si elle était collé avec de la hyper-glue.

Evidemment, j'en râlais :

"Raaah mais tu vas arrêter de bouger, espèce de sale peluche ?!"

-Je ne suis pas une peluche ! Je suis un Monokuma !

-La ferme ! Tu vas la fermer, ouais ?!

La tension était instable. Entre la douleur du coup sur la tête, la fièvre, mon mal à respirer, mon envie de tousser, de l'encombrement nasale et maintenant cette agitation... J'avais vraiment pas la force d'arracher la clé USB. Néanmoins, je n'abandonnais pas. Je continuais à tirer dessus aussi fort que possible, tout en maintenant l'ours pour ne pas qu'il me file entre les bras. Et c'était dur parce que Monokuma s'agitait dans tout les sens pour que je le lâche.

Et au bout de quelques courtes secondes...

Monokuma passa à l'étape supérieur.

"Tu l'auras voulu !"