Chapitre 12 : L'ultime espoir

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Je dois reconnaître que je ne réfléchissais pas trop. J'aurais très bien pu rester cachée dans l'infirmerie, mais je ne l'ai pas fait. Je connaissais bien les jeux Danganronpa, mais j'ignorais totalement si ils allaient fouiller l'école en entier ou non. Dans tout les cas, je savais qu'ils allaient trouver le corps en pièce de Junko Enoshima.

Je savais aussi qu'ils étaient au courant que je sois là. Allaient-ils me rechercher pour me tuer ? Ou laisser passer ? Je n'en savais rien du tout.

Mais si il y a bien une chose que je savais, c'était que la porte était ouverte.

Quand j'ouvrais doucement la porte de l'infirmerie, je guettais l'oreille ouverte avant de regarder dans les couloirs. Il n'y avait personne, mais un gros bruit de vent s'entendit à l'intérieur. Ce bruit venait sûrement de la porte ouverte, mais elle cachait tout autres bruits parasites.

Je sortis de la pièce en restant sur mes gardes. Je me retournais sans-cesse quand je marchais doucement dans le couloir avec la clé USB dans ma main droite, et ma main gauche contre mon ventre. Je me retenais de ne pas me plaindre de la douleur pour éviter de faire du bruit.

C'est par surprise que j'entendis une nouvelle explosion, mais elle était plus lointaine et la secousse bien moins dérangeante. J'en sursautais avant de me paralyser dû à la peur. J'en avais les jambes qui tremblaient.

Et comme si ça ne suffisait pas, des voix provenaient d'un des couloirs. Là, ma paralysie disparu et laissa place à un nouveau sursaut.

"Merde !" lâchais-je avant de chercher du regard un coin pour me cacher.

En voyant un couloir étonnement plus étroit aux lumières éteintes, j'y courrais en forçant sur mes jambes pour y aller le plus vite possible. Tirer sur mes muscles et la secousse de mon corps gardait éveillé la douleur.

Alors que je m'étais enfoncé dans ce couloir sombre, je me cachais derrière un angle et j'y dépassais discrètement ma tête.

Désormais cachée, j'entendais des multiples pas rapides de course provenant du couloir où j'étais quelques secondes plus tôt. Les bruits étaient de plus en plus forts. Et depuis ma cachette, j'aperçue à la suite des ombres défiler dans le couloir lumineux accompagnant un brouhaha violent.

Je n'avais pas réussi à voir les visages tellement ils étaient rapides, mais ils étaient deux. Deux personnes venaient de passer en hurlant et rigolant, tels de gros psychopathes. Leurs voix étaient tellement irritante que je n'ai rien compris de ce qu'ils disaient.

Je m'étais figée quand j'ai vu passer ces silhouettes.

Quand ils ont disparu de mon champ de vision, j'entendais les pas et les voix s'éloigner petit à petit. Je poussais un très léger soupir de soulagement quand je comprenais qu'ils étaient désormais loin.

Je me mis à reculer doucement en gardant mes yeux droit devant moi, m'enfonçant ainsi dans ce petit couloir sombre. Mes pieds se posaient petit à petit, le plus doucement possible pour ne pas faire de bruit...

Le seul bruit qui alertait ma présence était ma forte respiration par la bouche que j'essayais de canaliser. J'étais concentrée sur mes pas en espérant qu'un vertige n'allait pas me faire divaguer à nouveau.

J'avais chaud, j'étais mal, j'avais mal...

Et j'étais malchanceuse.

Je continuais à reculer, doucement mais sûrement, dans ce couloir droit dont j'ignorais auparavant l'existence. Quand soudain mon dos percuta quelque chose et m'empêcha de reculer d'avantage. En vu de la masse que je ressentais depuis mon dos, ce n'était pas aussi dur qu'un mur. Ce n'était pas un mur...

C'était un organisme vivant !

Dès qu'il eu un contact, je m'étais immobilisée au point d'en écarquiller mes yeux de paralysie avant d'avoir la pulsion venant du cerveau qui me fait réagir.

J'ai prit une grande inspiration avant de me retourner sur les talons de mes bottes afin d'être en face de ce que j'avais percuté.

Et là, c'était la décomposition de mon espoir.

C'était comme si la musique du second jeux Danganronpa, qui correspondait parfaitement à la situation, jouait pendant un effet de ralenti.

Oui, c'était l'un d'entre eux... Un des Ultimate Despairs.

Mais pas n'importe lequel.

Le plus imposant. Le plus impressionnant. Le plus cheaté coté apparence mais quand on est pile en face, on ne sent plus le coté exagéré.

Il avait beau être plus jeune que moi, il avait une taille supérieur à la mienne de plusieurs centimètres. Je me sentais ridiculement petite... Mais croyez moi que ce n'était pas la taille qui m'avait le plus marqué.

C'était ce costume noir, ses longs et fluides cheveux noirs désordonnés, des yeux rouges vifs avec des symboles ressemblant à des radars cibles au creux de ses iris, cette ombre noir couvrant la moitié de son visage et cette peau blanche...

Qui marquait bien le personnage...

De Izuru Kamukura.

Celui qui était censé être "l'ultime espoir", mais qui a rejoint les terroristes qu'étaient les Ultimate Despairs. Non pas par lavage de cerveau comme les autres, mais par... Ennui, en autre.

Et ce personnage a TOUT les talents, croyez-moi.

Alors il fallait comprendre ma réaction entre reprendre une inspiration en étant terrorisée tout en me remettant à reculer. J'appuyais involontairement ma main contre mon ventre quitte à serrer le poing, je ne faisais plus attention à ma blessure... Ni à la douleur. Je serrais même la clé USB si fort dans ma main que je l'enfonçais dans ma paume.

Mon regard restait sur ce personnage. Il me regardait dans les yeux avec un visage blasé et sans intérêt. Ça me glaçait tellement le sang que mon hyperthermie était devenu de l'hypothermie.

La panique montait en moi tel une flèche. Je continuais à reculer... Et lui, commençait à s'avancer en ma direction. D'un pas aussi lent que le mien. Ses poings étaient fermés et il ne semblait avoir rien en main.

"Non.... Non..." répétais-je de la voix la plus basse que je pouvais prendre.

Je finis par arrêter ce petit jeu de "il avance, elle recule" au bout d'un moment, quand ma panique était à son maximum. Je pris mes jambes à mon cou en me retournant et poussant un cri incontrôlé :

"Aaaaaaaaaaaaaaaaah !"

J'étais parfaitement consciente qu'il était capable de me rattraper mais... On fait des conneries quand on est sous la panique. Le désespoir commençait sérieusement à m'envahir...

Et il m'a envahi pile au moment où j'étais sur le point d'atteindre l'angle du couloir qui en finissait à sa droite. Je courrais dans cette direction, quand une nouvelle ombre surgit de l'angle sans crier gare.

Une silhouette familière que je n'avais pas eu le temps d'observer.

Et à peine j'ai eu le temps de la remarquer, que cette ombre envoya quelque chose en ma direction. Une seringue remplis d'un liquide violet qui venait s'implanter de toute son aiguille entre ma poitrine, traversant ma chemise noir.

Je me pris la seringue de plein fouet.

"Aaaaark !"

Ce liquide froid passait dans mon organisme. Je sentais mes muscles se détendre un à un avant d'en perdre le contrôle et de tomber à la renverse.

C'était comme un ralenti. Comme si la mort était tout proche.

Il suffisait d'un espèce de poison pour completer ma maladie et mes blessures.

"... Que c'est barbant..."

Bloquée à Kibougamine [FR]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant