Bloquée à Kibougamine [FR]

Chapitre 13 : Une mort pour un réveil

...

Je ne pouvais pas être plus mal.

Allongée sur le dos, sur ce sol des plus froids, je voyais à peine ce qui ce passait. Ma concentration était dur à garder entre ma vue floutée, mes blessures et cette incapacité de bouger mes membres.

C'était horrible. Comme un esprit qui avait possédé mon corps... A nouveau.

La luminosité faible du couloir ne me permettait pas de distinguer les détails des formes qui se présentaient devant moi. Mais en tout cas, mon ouïe fonctionnait parfaitement... Comme le touché.

J'avais de plus en plus de mal à respirer. L'aiguille était carrément planté dans mon cœur en ayant traversé mon sternum, ce qui me faisait de la bradycardie et une perte de sang supplémentaire. A chaque fois que je levais ma cage thoracique, j'avais l'impression de manquer d'air et qu'un poids m'empêchait de respirer.

Quant-à-l'ouïe, elle était associé à l'espèce de silhouette noir devant moi, qui était debout et en ma direction. Cette dernière était l'ombre qui m'avait envoyé la seringue. Elle semblait avoir les même proportions morphologique.

J'avais beaucoup de mal à cligner des yeux, mais plus je clignais et plus ma vue s'améliorait. Je voyais toujours flou mais je pouvais distinguer les couleurs et les formes les plus proches.

Pour mon agresseur, qui était une agresseuse, elle était trop haute pour distinguer les traits de son visage. Mais à en juger par ses formes généreuses, ses cheveux, sa tenue et la seringue...

Je pensais savoir qui s'était.

En tout cas, me voir paralysée semblait la faire délirer. Elle avait ses mains contre ses joues à en baver tout en étant entrain de glousser de manière malsain.

"Aaaah~ ! C'est si existant~ ! C'est ça qu'elle voulait, pas vrai ? Je sens le désespoir m'envahir~ !"

Aucun doute, c'était bien une des Ultimate Despairs.

La fille continua de glousser avant de ce pencher au dessus de moi, ayant limite une posture provocante. Etant donné que son visage était plus proche, je pu voir sa tête de manière plus seine.

Mais ce que je voyais était un regard rempli de désespoir.

Je ne pouvais pas réagir... Même si j'essayais. En tout cas, les soins que je m'étais fait n'ont pas duré longtemps. Je me sentais à nouveau pisser le sang à travers les pansements et ma chemise. Du coin de l'œil, je pouvais voir une flaque de sang s'élargir autours de moi.

La fille posait sa main sur la seringue que j'avais planté dans le cœur, pressa de son pouce l'embout pour que le liquide entier entra dans mon organisme et retira ensuite la seringue d'un geste brusque, ce qui fait échapper des gouttes de sang et des restes de ce liquide étrange.

J'en levais mon buste de manière incontrôlé en poussant un petit cri mélangé à un gémissement de douleur.

Suite à cela, la fille se releva et prononça avec ce même ton de voix de timbré-psychopathe-yandere :

"Je dois y aller ! Ils la cherchent sans moi~ ! Ne t'en fais pas, je reviens juste après !"

Et suite à ses mots, elle accourra dans le sens opposé où j'étais allongée en me passant à coté. J'entendais ses pas s'éloigner avec un babillage totalement incompréhensible.

C'était horrible, j'étais pas loin de rendre l'âme.

J'étais toujours allongée par terre, immobile. Ma jambe gauche était repliée tandis que celle de droite était toute raide. Mon gras gauche était posé contre mon ventre, tandis que celui de droite était posé à coté de ma tête. Il a fallut d'un petit coup d'œil pour que je remarque que ma main était fermée malgré l'immobilisation, avec la clé USB qui dépassait légèrement de ma poigne.

Mais le plus important n'était pas ma position, c'était ce qu'il y avait devant moi.

Izuru Kamukura n'avait pas bougé d'un poil depuis tout à l'heure. Avec celle qui était "l'ultime infirmière", je n'avais même pas fait attention qu'il était juste derrière et totalement immobile.

En revanche, son regard froid et sans intérêt était toujours en ma direction. Il avait observé la scène sans rien dire, ni faire.

Et là, je ne pouvais pas fuir... J'étais piégée par ma faiblesse. J'allais mourir d'hémorragie dû à la perte immense de sang ? Empoisonnée ? Ou de ses mains ? Je l'ignorais totalement...

Le garçon à la chevelure anormalement longue commença à s'approcher tout en gardant le silence pesant. J'essayais de contracter mes muscles et de bouger mes membres, mais en vain.

Quand il s'avançait à pas lent, il ne me quittait pas du regard. Il s'arrête vers mon coté droit en ayant passé la partie basse de mon corps.

Puis, son regard changea de direction. Je voyais ses pupilles se diriger vers la droite... Plus précisément en direction de ma main. Il semblait avoir vu que je cachais quelque chose de mon poing clos.

C'est à ce moment que je me souvenais d'un détail assez important du second Jeu Danganronpa... C'était Izuru qui avait récupéré l'I.A de Junko Enoshima pour le mettre dans le monde qui fait Danganronpa 2.

Et comme ce que j'avais dans la main faisait partie de l'I.A de Junko... Du moins une "partie"...

"..."

D'un pas supplémentaire, Izuru finit par arrêter ce ralentissement. Soudain, il posa violemment son pied contre mon poignet.

En le sentant, je lâchais un juron aléatoire. Non seulement cet abruti m'écrasait le poignet...

Mais en vu du bruit mécanique qui y provenait, de la petite fumée et des petites étincelles qui s'échappaient de ma manche...

Je compris qu'il venait de me casser le bracelet traducteur !

Même si il n'allait plus me servir... Ça me la foutait mal.

Je pu agrandir mon regard en sentant contre ma chair des fragments cassés du bracelet, sans me rendre compte que le geste de l'ultime espoir m'avait fait ouvrir mon poing.

La clé USB était désormais à sa porte. Izuru s'accroupit avant de me prendre l'objet de la main. Il se releva ensuite et retira son pied de mon poignet.

A nouveau debout, il regardait en main l'objet avec ce même regard blasé. Il ne dit pas un mot.

Puis, le garçon rangea la clé USB dans sa poche avant de me tourner le dos et se commencer à s'éloigner...

Visiblement, me tuer alors que j'étais déjà entrain de lâcher prise aurait été trop "barbant", pour lui. Et à y repenser... J'aurais préféré qu'il m'achève plutôt que de me laisser agoniser ici...

Et impulsive que je suis naturellement, malgré les douleurs et mon mal à respirer... Malgré que mon français serait du chinois pour lui...

Je pris la parole.

"Attend..... Izuru..."