Chapitre 4-

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Adam

« Oh, to see without my eyes
The first time that you kissed me »

Adam ne savait que penser d'elle. Il ne savait pas quoi faire, ni comment faire. Il semblait perdu. Elise était un rayon de soleil, des étoiles dans une nuit embrumée. Il pouvait l'affirmer sans même l'ombre d'un doute alors qu'ils se connaissaient à peine. Cette tristesse qu'il avait aperçue lors de leur première rencontre l'avait marqué. Il se demandait tout le temps pourquoi. Pourquoi est-ce qu'elle semblait triste et seule ? Il y pensait sans cesse, mais en même temps, cette lueur dans son regard, il ne l'avait encore jamais revue. Ni quand ils étaient allongés dans le parc, ni pendant leur journée ensemble. Il se sentait bien en sa compagnie, vraiment bien. En réalité, Adam se sentait entier en présence d'Elise. Il n'était pas comme ça en présence de ses amis. A ses côtés, il ne se sentait plus seul et son cœur se réparait un peu plus dès qu'il la voyait sourire. Ils avaient passé une bonne journée ensemble, et il aurait juré qu'elle et lui étaient sur la même longueur d'ondes. Alors pour Adam, c'était naturel d'aller attendre Elise devant son appartement. Elle lui avait donné l'adresse la veille, avant qu'ils ne se quittent, sans même qu'Adam la demande. Alors qu'elle poussait la porte d'entrée, Elise souriait. Adam la trouvait belle, surtout quand elle souriait. Il ne put s'empêcher de lui rendre ce sourire, un vrai. Et c'était la première fois depuis bien trop longtemps.

— Salut, on fait quoi aujourd'hui ?

— Je m'étais dit qu'on pourrait aller au lac et manger là-bas, ça te dit ?

— Oui, super ! Mais du coup, il faudrait que j'aille changer de chaussures, tu m'attends ?

Adam acquiesça avec un sourire en coin. Il jeta un coup d'œil aux chaussures d'Elise avant qu'elle ne parte en trottinant sur les escaliers. Elle avait mis des sandales. Il ne put s'empêcher de remarquer qu'elle était vraiment jolie. Un véritable tournesol dont le sourire éclairait tout le village. Il se demanda si Elise semblait triste quand il n'était pas là. Après tout, lui-même savait bien que derrière un sourire pouvait se cacher d'autres sentiments. Mais bizarrement, depuis qu'il l'avait rencontrée, Adam n'avait pas ressenti cette solitude l'envahir. Il semblait en permanence heureux, comme si elle avait débloqué une partie en lui. En la voyant arrivée, il observa ses chaussures, elle portait des petites tennis blanches et ses jambes étaient divinement bronzées. Elle lui inspirait définitivement le soleil.

C'était un jour où le ciel était dégagé, les gens étaient de sortie et les rues encombrées de monde. Adam prit alors la main d'Elise qui se glissa naturellement dans la sienne. Les deux mains liées, ils traversèrent la foule jusqu'à atteindre le lac. Une fois arrivés, ils décidèrent de se poser non loin du bord et de commencer à manger leurs sandwichs. Pendant ce temps-là, ils se posèrent mutuellement des questions basiques. Adam souriait, encore. A croire qu'il ne savait faire que ça en présence de la fille aux yeux café. Il se surprit à lui demander son deuxième prénom, « Rose » lui avait-elle répondu. Elise lui retourna la question et il répondit « Valentino, de mon grand-père ». Adam se mit à penser que la situation était assez drôle, jamais il n'aurait posé la question à un de ses amis. Et pourtant, il se sentait libre avec Elise, comme si elle le complétait.

Ils passèrent tout l'après-midi près du lac, Adam allongé sur le dos tandis qu'Elise dessinait et écrivait dans son carnet. Il constata que où qu'elle allait, elle l'avait avec elle. Comme si ces feuilles étaient devenues un bout d'elle et qu'elle ne pouvait s'en séparer. Perdu dans ses pensées, Adam n'avait pas remarqué qu'Elise le regardait attentivement, comme si elle essayait de le déchiffrer. Lorsqu'il s'en aperçut, elle éclata de rire et Adam ne put s'empêcher de le trouver merveilleux. Pris d'une émotion particulière, il s'avança et l'embrassa. Elise, surprise au début, répondit à son baiser.

Ils s'embrassèrent pendant des secondes, des minutes, des heures peut-être. Et Adam sentit son cœur battre de plus en plus vite. Ses mains posées sur les joues d'Elise et les siennes sur ses épaules.

Lorsqu'ils se reculèrent, Elise lui fit un petit sourire en coin, les joues toutes roses. Elle lui avoua alors qu'elle était en train de le dessiner, elle reprit son carnet et le montra à Adam. Il se découvrit à travers les yeux d'Elise, ce garçon aux traits fins, aux cheveux bouclés et aux yeux expressifs. Il y vit sa tristesse du premier soir, puis le bonheur de l'après-midi et la joie de cette journée. Il regarda Elise, plongea dans ses prunelles et se noya dans leur couleur café. Il lui transmit toute sa reconnaissance parce qu'elle le voyait, lui tout entier. Il souhaita ne jamais en ressortir. Elle le regarda également, et le cœur d'Adam se répara. Il s'était consolidé, enrichi, solidifié et marqué par Elise, cette inconnue à l'air triste et heureux.

Alors ils s'embrassèrent, encore et encore, sous les étoiles silencieuses.

Sous les Étoiles Où les histoires vivent. Découvrez maintenant