Le choc

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Anna arriva plus tôt que prévu, moins de dix minutes, elle avait sûrement dû enfreindre le code de la route pour débarquer aussi rapidement. Mon hypothèse se confirma lorsque j'ouvris la porte, elle portait encore son jogging de pyjama et était à peine coiffée.

- Viens-là, dit-elle en me prenant dans ses bras.

Je perdis légèrement l'équilibre collant mon torse sur celle-ci, malgré les événements, je continuai de ressentir une extrême attirance pour Anna. Elle me frotta le dos et dissocia nos deux corps.

- Moins de dix minutes pour venir chez moi ? Tu es sérieuse ?

- Ton comportement était tellement étrange, j'étais à deux doigts d'appeler les flics.

- Surtout pas ! Répondis-je agressivement avant de m'excuser.

Anna passa le seuil de la porte avec intrigue et ferma celle-ci derrière elle pour plus de discrétion. Elle me dévisagea quelques secondes le temps pour moi de verrouiller la porte à clé.

- Tu me fais sérieusement flipper Léon, qu'est ce qu'il se passe ? Dis-moi tout de suite ce qu'il se passe, je n'attendrai pas une minute de plus ! C'est à propos de l'accident de ton frère ?

- Attends, rétorquai-je en voyant Anna s'emballer. Je te dirai tout mais promets moi de garder ça pour toi, c'est très important, très important !

- Putain Léon ! C'est quoi cette merde !

- Tu me le jure ? Demandai-je pour me rassurer.

- Honnêtement, je ne te garanti rien, ça à l'air tellement grave.

Peu importe la réponse d'Anna, cette fille était la seule personne à laquelle je pouvais me confier et discuter des images que je venais de voir. Pour le moment, je n'avais pas lu la vidéo entièrement et ignorait la suite de celle-ci même si la présence de cette clé dans les affaires de mon frère ne présageait rien de positif. Je saisi l'avant bas d'Anna qu'elle dégagea sèchement de ma main avant de me suivre à l'étage. Elle ne décrocha un mot jusqu'à ma chambre, je n'entendais seulement que son souffle, une respiration rapide et profonde presque surjouée. Anna était ce genre de personne, très impliquée dans les problèmes des autres quitte à trop en faire dans l'expression de ses émotions.

- C'est sur mon ordinateur, dis-je en ouvrant de nouveau celui-ci.

Elle s'essaya sur mon lit et scruta l'écran.

- J'ai retrouvé une clé USB dans les affaires d'Arthur en allant à l'hôpital tout à l'heure.

J'ouvris le dossier et lança la vidéo depuis son point de départ, avec un œil déjà avisé, je recueilli des informations complémentaires de ces images qui m'avaient échappées la première fois. Ma meilleure amie resta concentré sur l'écran ne clignant quasiment pas des yeux, elle était hypnotisée par celui-ci. Je pressa la barre d'espace pour mettre en pause.

- C'est à ce moment là où tu es arrivée, je n'ai pas continué la lecture.

-  Léon, pourquoi cette clé se trouvait dans les affaires de ton frère ? C'est clairement des preuves d'effractions ! Sur une clé USB en plus ! Tu penses qu'Arthur s'est procuré ces images pour faire chanter quelqu'un, le menacer ?

- Ça ne lui ressemble pas, pourquoi aurait-il fait ça ?

- Une mauvaise rencontre, du chantage, un défi ? Anna énuméra un grand nombre d'hypothèses autant possible les unes que les autres. Et c'est pas le moment d'en parler à tes parents au vu de la situation.

Je lui lança immédiatement un regard noir.

- Il est hors de question que mes parents l'apprennent, oublie-cette option !

Elle appuya sur la touche espace de mon ordinateur pour relancer la vidéo.

Deux des trois individus s'échappèrent du champ de vision de la caméra ne laissant qu'un homme visible sur l'écran, il ne bougeait pas et semblait faire le guet face à la magnifique cage d'escalier dont les marches en marbre s'accordaient parfaitement avec le garde-corps en bois.

- Quand tu vois la décoration, tu comprends pas mal de choses ! Dit-elle.

- Et pourtant, ce n'est pas ça qui les intéresse ! Regarde la boîte à bijoux sur la console à droite, aucun d'entre-eux n'en a tenu compte !

Plusieurs longues minutes sans activités s'écoulèrent devant nos yeux, un laps de temps qui interpella Anna, surprise par la sérénité du groupe. De temps à autre, un homme passa dans le champ de vision, à visage découvert nous pouvions clairement distinguer les traits de ceux-ci.

- Soit les gars savent parfaitement ceux qu'ils font, soit ils sont complétement cons !

- La maison doit être vide, ajoutai-je en commençant à dédramatiser la situation.

- Je n'en ai pas l'impression, regarde les chaussures et les manteaux dans l'entrée, les volets sont également ouverts. Quand on aura fini la vidéo, je regarderai à qui appartient la baraque. 

- Attends ! Il y a du mouvement.

La lumière des escaliers se déclencha et illumina l'entrée de la maison. Anna et moi savions que les trois malfaiteurs n'allaient pas tarder à décamper rapidement pour éviter de se faire surprendre. Ce fut le cas, les deux individus rejoignirent leur collègue laissé à l'entrée. Puis, ils firent face ensemble à une ombre projetée sur le mur qui glissa lentement du sommet de l'escalier. Les deux cambrioleurs s'échappèrent instantanément lorsqu'ils aperçu la silhouette d'un pied se poser sur l'un des marches. Le guet resta figé devant celle-ci et semblait paralysé, incapable de bouger face à cette situation.

- Qu'est ce qu'il fout ! M'exclamai-je !

Puis, tout s'accéléra en quelques secondes. Ce n'était plus un pied, mais deux, des tibias et des jambes qui se dessinèrent devant lui. Il recula de quelques centimètres bousculant la petite commode en bois de l'entrée. Intriguée, la personne dévala l'escalier prenant deux à deux les marches de celui-ci jusqu'à arriver face à l'imposteur. A ce moment là, autant lui que moi tombions des nus.

- Pourquoi tu mets en pause ! S'énerva Anna prise dans le feu de l'action.

Abasourdi par la scène, je tournai mon visage rouge écarlate vers celle-ci.

- C'est Gaëlle, affirmai-je.

- Tu es sûr ?

- Oui, j'en suis sûr ! Il y a sa tête dans tous les journaux ! M'énervai-je. Regarde !

Je pressai de nouveau la touche de mon ordinateur et pointa du doigt le visage de la jeune femme. Malgré l'image en noir et blanc, nous distinguions clairement la panique de celle-ci. Elle s'arrêta en bas des marches de l'escalier et fixa l'individu, inerte depuis quelques secondes maintenant. Anna tendit l'oreille vers l'ordinateur après avoir cru entendre la voix de celle-ci. J'augmentai rapidement le son de la vidéo.

* Sors de chez moi ! * Entendions à travers l'appareil.

Le cambrioleur rétorqua mais impossible d'entendre sa voix.

* J'appelle la police à trois ! *

Sur la vidéo, nous observions Gaëlle s'emparer brusquement du téléphone fixe branché sur la commande de l'entrée. Elle passa sa main dans ses cheveux, semblant trembler de tout son corps, puis elle pressa un premier numéro, un deuxième avant d'appuyer sur la touche d'appel du téléphone. Elle apporta celui-ci à son oreille en attendant que quelqu'un ne lui réponde. C'était étrange, très étrange, une personne lambda n'aurait jamais réagit de cette manière, du moins, elle ne serait pas rester face à la menace en appelant la police. Pourquoi Gaëlle n'avait demandé de l'aide à ses parents ? Soudain, alors qu'elle ouvrit la bouche, l'homme tenu face à elle sorti une arme à feu de sa poche avant de pointer celle-ci sur la jeune femme  qui s'écroula après un premier de coup de feu qui satura le bruit sortant de mon ordinateur. Perdu, l'homme chercha sa direction avant de prendre la fuite laissant agoniser sa victime dans une mare de sang.

- Léon, déclara Anna en me regardant, ne me dit pas que ...

- C'est mon frère qui à tué Gaëlle.





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⏰ Dernière mise à jour : Oct 31, 2020 ⏰

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Le braquage de ton cœurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant