Quand le hasard intervint

Chapitre 16 : Nouveau secret ?

La journée passa relativement lentement pour Harry, trop pressé de vivre enfin sa première soirée chez Serpentard en compagnie du sien : il comptait les secondes. Il apprit malheureusement qu'un entraînement de Quidditch l'attendait après les cours et qu'il ne pourrait donc pas rester longtemps ce soir-là, mais se réconforta par l'excitation de voler sur son Éclair de feu. Après la Divination, qui était leur dernier cours, Harry et Ron allèrent tout deux chercher leurs affaires de Quidditch dans leur nouveau dortoir. Ils descendirent ensuite les escaliers menant aux cachots et marchèrent à pas de course, manquant même de trébucher, se sachant en retard pour l'entraînement. Ils devaient passer dans la salle commune pour rejoindre le dortoir, et dans celle-ci, le vert et argent et le rouge et or se mélangeaient. Harry aperçut Draco discuter avec Astoria Greengrass et trouva bon de ne pas le déranger avec cette dernière. Hermione aussi était là, mais elle, elle étudiait avec Lavande Brown. La brune aperçut ses deux meilleurs amis et ferma son livre avant de se précipiter en particulier sur Harry et lui chuchota :

-Harry ! J'ai remarqué quelque chose de bizarre.
-Non, Hermione, pas maintenant ! la coupa-t-il. On est déjà en retard avec Ron !
-S'il te plaît, écoute moi !
-Dépêche toi alors.
-Tu vois la bague que porte Malf... Draco?
-Oui ? Qu'est-ce qu'elle a ?
-Regarde celle qu'a Astoria, tu ne les trouve pas étrangement similaires ?
-Je n'en sais rien, c'est peut-être une simple coïncidence ! Navré, Hermione, mais on doit filer. A tout à l'heure !

Et il se précipita vivement aux côtés de Ron pour prendre enfin ses affaires de Quidditch. Pendant leur entraînement, Harry repensait tout de même à ce qu'avait dit Hermione mais essaya de chasser ces pensées. C'était certes plutôt étonnant, mais aucune raison - sensée - ne venait éclaircir ce point, à part une simple coïncidence. Après s'être bien dépensés sur le terrain, les deux joueurs ne rêvaient que de retrouver leur nouveau lit aux couleurs vertes. Ils entrèrent donc à l'intérieur après une bonne douche, et à leur grande surprise, il n'y avait que Draco qui faisait ses devoirs silencieusement sur son lit. Harry demanda alors :

-Blaise n'est pas là ?
-Non, il a un date, apparemment, répondit le blond très naturellement.
-Avec qui? questionne Ron, soudainement curieux.
-Qu'est-ce que j'en sais.

Ensuite, les deux Gryffondors commencèrent à aller à l'armoire pour se changer. Draco aussi se leva et commença à enlever sa chevalière qu'il posa sur sa table de nuit, ainsi qu'une autre bague. Harry, se souvenant alors de ce qu'avait dit Hermione, s'approcha de la table de nuit de son petit ami et observa l'autre bague qu'il venait de poser et la prit même entre ses doigts. Draco le laissait faire en l'observant, un sourcil levé mais un sourire en coin.

-J'avais une question, dit le brun. Il vient d'où, cet anneau ?

Le Serpentard resta silencieux quelques secondes, avant de se retourner et de faire face à son interlocuteur.

-C'est ma mère qui me l'a offert.
-Draco.
-Quoi ?
-Draco, tu ne sais pas me mentir.
-Mais je ne mens pas !
-Ta respiration accélère, tu t'énerves, ta voix se brise, ton regard devient fuyant et ton souffle de frustration par le nez advient.

Il soupira.

-Je... Argh, assis-toi.

Harry s'exécuta. Ron, de son côté, était occupé par ses devoirs qu'il n'avait pas fait et n'écoutait pas du tout leur discussion. Draco s'assit à côté de Harry, il lui prit la main du Gryffondor et la serra entre les deux siennes. Il garda la tête baissé et prit une bonne inspiration comme pour se donner le courage de regarder son amant dans les yeux.

-Il y a peut-être quelque chose que je ne t'ai pas encore dit alors que j'aurais dû le faire dès le début de notre relation, sache que j'en suis bien conscient.
-Draco... Tu me cachais encore quelque chose ? On s'était dit...
-Oui, je sais. Aucun secret entre nous mais... Voilà, cette bague...
-Est la même qu'Astoria Greengrass.
-Quoi ? s'étonne-t-il en levant les sourcils, n'ayant pas du tout prévu cette réplique.
-Hermione l'a remarqué et me l'a dit, elle. Pourquoi est-ce que vous avez le même anneau ? Je t'en prie, Draco, dis-moi que c'est une simple coïncidence.
-Nous... Je suis dans un mariage arrangé.

Harry ne répondit pas tout de suite et ferma les yeux, sentant beaucoup d'émotions le prendre. Au fond de lui, il l'avait deviné, mais l'entendre était autre chose.

-Je suis fiancé avec Astoria, continua le Serpentard. Je te jure que c'est contre ma volonté ! Ce sont mes parents qui ont décidés pour moi.
-Et pourquoi ne pas les avoir contredit ?! s'énerve-t-il soudain.
-Tu crois que je n'ai pas déjà essayé ?
-Et Astoria, quel est son avis ?
-Pour elle aussi c'est arrangé mais je ne suis pas sûr que ça la dérange tant que ça.
-Draco, tu dois parler à tes parents !
-Harry, je ne te le dis peut-être pas assez mais je t'aime énormément, et je fais tout ce que je peux pour t'éviter mes problèmes. Je ne veux pas que tu te sentes concerné par ça.
-Mais je suis concerné ! Ce n'est pas ce que je veux ! Quand est-ce que tu vas enfin le comprendre ?! Tu as besoin d'être aidé et c'est pour ça que je suis là ! Tu arrive bien à le cacher mais je sais que tu souffres. Je le sais.
-TU CROIS QUE C'EST FACILE ?!hurla-t-il, les larmes aux yeux. ON A PAS LA MÊME FAMILLE !

Un silence s'installa et les deux amants tentèrent de se calmer. Harry reprit la discussion en premier pendant que Draco venait de s'allonger, une main sur le front :

-Ça fait combien de temps que tu le sais, pour le mariage ?
-Quand j'entrais dans le début de l'adolescence environ, mais ils l'avaient déjà prévu bien avant.
-Draco, je sais que ça va être difficile et que beaucoup de choses sont en jeu, mais tu dois affronter tes parents et tout leur dire.

Draco se redressa, posa sa main sur la cuisse du brun et lui sourit. Soudain, la porte s'ouvrit brusquement et Blaise Zabini fit son apparition : il aperçut la position proche de Draco et Harry, ce qui eu pour effet un écarquillement de ses yeux. Les deux amants prirent une couleur rouge vive chacun.