Quand le hasard intervint

Chapitre 3 : Confidence.

   En pleine après-midi, pendant que les élèves avaient cours, un professeur fit irruption pendant le cours de Métamorphose des Gryffondors et des Serpentards.

-Mr Malfoy, venez avec moi s'il vous plaît, dit alors le professeur.

   Draco se leva et traversa la salle pour suivre le professeur, pendant que les autres élèves les regardaient sortir. Le professeur ferma alors la porte et emmena Draco dans une des nombreuses pièces de Poudlard, et quand il entra, son père était ici. Le professeur repartit, laissant Draco et son père tous les deux. Le blond prit une profonde inspiration avant de dire:

-Tiens, ça faisait un moment que je ne t'avais pas vu...
-Ta mère n'a pas arrêté pour que je prenne de tes nouvelles, expliqua Lucius. J'ai accepté puisque, dans tous les cas, je devais te parler.

   Du côté de Harry, il était revenu au dortoir avec Ron pour travailler. Draco n'était donc pas revenu en cours de la journée, même au dîner, ils ne le virent pas.

-Ça, ce n'est pas normal, marmonna Harry très bas pour que personne ne l'entende.
-Qu'est ce que tu dis ? demanda Hermione.
-Hm... Non, je me posais juste une question.

   Hermione n'insista pas, mais elle voyait que son meilleur ami était préoccupé par quelque chose.

-C'est Draco, c'est ça ? devina-t-elle soudain.
-Mouais, on peut dire ça. Mais laisse tomber, t'inquiète !

   Harry sourit à Hermione en disant cela. Les 3 amis finirent leur repas et rejoignirent le couloir.

-Vous venez dans la salle commune ? proposa Hermione.
-Oui, bien-sûr ! répondit Ron.
-Allez-y sans moi, je rentre au dortoir.
-Et pourquoi ça ?
-Pas très envie, je suis fatigué.

   Ils se séparèrent donc le temps de la soirée. Harry alla en direction de son dortoir et entra. A l'intérieur, il vit Draco allongé sur son lit, les yeux fermés. Harry, pensant qu'il dormait, ferma alors doucement la porte pour ne pas le réveiller et fit le moins de bruit possible. Il s'assit sur son propre lit et regarda Draco un moment. Ce qu'il vu sur le visage du Serpentard lui fit un pincement au cœur : Draco avait des larmes roulant sur ses joues. Harry ne put retenir ses mots :

-Malfoy, tu pleures ?!

   Draco ouvrit les yeux d'un coup, surpris par la présence de Harry. Il était tellement dans ses pensées qu'il ne l'avait pas entendu entrer. Il s'assit très rapidement, dos à Harry, et essuya ses larmes avec l'aide de la manche de sa chemise blanche. Il ne dit rien et déglutit.

-Malfoy, tu pleurais vraiment ? répéta Harry pour briser le silence.

   Le Serpentard fut pris d'une montée de colère, se leva d'un bond et crit:

-WOAW, BIEN JOUÉ POTTER ! TU AS DÉCOUVERT LE SECRET DE MALFOY ! IL. A. UN. COEUR. ON APPREND QUE MR DRACO MALFOY A DES SENTIMENTS ? JOLIE, POTTER.

   Il baissa la tête pour se calmer et empêcher ses larmes de s'échapper une seconde fois, puis reprit:

-Et que vas-tu faire de cette nouvelle ? Dire à tout le monde que je suis un être humain ? Vas-y, je t'en prie, ils ne doivent pas s'en douter !

   Harry ne disait mot, les yeux écarquillés. Il ne s'attendait pas à cette réaction de la part de Draco, qui était encore entre quelques sanglots et des soupirs.

-Qu'est ce qu'il t'arrive ?
-En quoi ça t'intéresse vraiment ?! répondit Draco sèchement.
-Je ne suis pas idiot à ce point-là. Même si tu me détestes, tu n'as pas beaucoup de personnes à qui en parler.
-Je ne te déteste pas... chuchota-t-il pour empêcher le brun de l'entendre. Qui te dit que je veux en parler ? continua-t-il plus haut.
-Ça me semble être un besoin.
-Mouais, admettons. J'ai rien à perdre de toute façon...
- C'est en rapport avec ton père, pas vrai ?
-Merci Captain Obvious... Évidemment. Je veux dire, je le déteste plus que toi, Potter. Et Merlin sait qu'il faut le faire. Tu sais très bien qu'il est partisan de Tu-Sais-Qui.
-Mangemort.
-Ouais, si tu préfères.
-Tu en es un, toi ?
-Quoi ?! Non ! Je n'en ai pas envie en tout cas. Je ne suis pas aussi lâche à choisir la facilité, même si je suis obligé de côtoyé ces Mangemorts... Enfin bon, mon père a déçu Tu-sais-qui, et s'il le redéçois encore une fois, je vais devoir faire le travail à sa place.

   Un court silence résonna. Draco venait de parler, et surtout se confier, à Harry sans aucune insulte. Il baissa soudainement la tête, des larmes lui montaient de nouveau aux yeux et il voulait essayer de les retenir, mais échoua et s'écroula au sol. Harry se leva et s'agenouilla près de lui, sans pour autant être très proche.

-J'en ai réellement assez de ne pas pouvoir faire mes propres choix. Je n'ai rien choisis. Je suis obligé de suivre le troupeau en tant que "Malfoy" digne de ce nom, et comme un imbécile, c'est ce que je fais.
-Tu as peur, je pense, lui répondit l'autre.

   Il ne répondit pas. Il ne savait pas lui-même ce qu'il ressentait. Il se releva précipitamment et sécha ses larmes, réalisant la scène. Harry se leva à son tour. Draco pensa qu'il était vraiment pathétique de pleurer devant les autres ainsi. D'habitude, il est seul pour ça.
   Soudain, la porte s'ouvrit et Ron entra. Il regarda Harry et dit:

-Wouaw Harry, c'est quoi cette tête ? Tout va bien ?

   Il tourna ensuite la tête vers le blond qui s'était assis sur son lit.

-Tiens, Malfoy, je ne pensais pas te revoir ! Enfin, tu vois ce que je veux dire.
-La ferme, Weasley ! lança Draco.
-Eh Harry, faut que tu calmes ton pote là !
-Ce n'est pas mon pote ! répondirent les deux autres garçons d'une même voix.

   Ron éclata de rire et se dirigea à son tour vers son lit. Il sortit un jeu de dame version sorcier et invita Harry à jouer, ce qu'il accepta. Draco, lui, prit quelques affaires et alla vers une salle de bain pour se doucher.