Chapitre 13 : Pris en flagrant délit.

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   Un mois était désormais passé depuis que les deux anciens ennemis s'étaient trouvés. Ils vivaient leur amour en quasi-secret car Hermione, avec son intelligence et sa perspicacité, avait déjà deviné que les deux amants sortaient ensemble. Ron était au courant parce qu'on lui avait rappelé le jour où Harry et Draco s'échangeaient des regards très peu discrets lors d'un repas. La salle commune et les dortoirs de Serpentard avaient d'ailleurs été refaites après l'incident qu'avait provoqué les jumeaux Weasley. Harry et Draco ne pouvaient donc se voir qu'entre les cours ou au dîner, mais là encore, ils ne pouvaient pas vraiment se parler aisément. Ils se rejoignaient plutôt pendant les pauses dans un endroit qui n'était qu'à eux et dont personne ne savait l'existence.
   Draco, de son côté, allait toujours avec les Mangemorts à leurs dîners au manoir des Malfoy. Il restait très silencieux à ce sujet, et Harry, qui avait pourtant essayé de nombreuses fois, ne savait pas grand-chose de ce qu'il se passait là-bas. Comment son père était-il après qu'il est découvert que son fils soit gay ? Et surtout, est-ce qu'un des Mangemorts savaient qu'il n'avait plus la marque ? Il ne pouvait le savoir.
   Harry n'avait pas vraiment de problème sur leur relation à proprement parler : il était près à montrer au grand jour leur couple à tout Poudlard s'il le pouvait. Cependant, très compréhensif envers son petit ami et en vu de la situation de celui-ci, il gardait le secret. Harry ne disait rien.
   Tout deux sentaient que leur relation pouvait clairement mener à quelque chose de concret qui durerait longtemps. Les week-ends pour eux étaient leurs meilleurs jours, la Salle sur Demande n'étant pas côtoyé, il passait ensemble de bons moments au calme. Un jour, où Harry voulait à tout prix essayer une énième fois de poser des questions sur les absences à répétition de Draco, il le rejoignit à l'habituel emplacement, l'embrassa, et lui dit :

-Draco ?
-Oui ? 
-Je sais que tu ne veux jamais en parler, mais tu es sûr que ça va, au manoir ?
-Harry, je te l'ai déjà répété un million de fois. Il n'y a aucun problème grave avec les autres Mangemorts. Tout va bien.
-Pourquoi avez-vous autant de réunion ? s'impatienta Harry.
-C'est juste... - il soupira. Ne t'en fais pas, tout va bien.
-Draco, dit-il sèchement.
-Quoi ? s'agaça l'autre. 
-Sérieusement, tu ne me l'as fait pas à moi. En un mois, j'en sais plus sur toi que tes amis Serpentard, et je vois que tu es anxieux et l'esprit ailleurs. 
-1 mois déjà... sourit Draco.
-Ne change pas de sujet.

Il ne répondit pas, ses yeux fixés dans ceux de Harry.


-Tu n'as plus de défenses ni d'arguments ? Ce serait le moment que tu m'en parles sérieusement, dans ce cas. A moins que tu ne me fasses pas confiance ?
-Evidemment que je te fais confiance, idiot ! Très bien. Il y a rien de spécial à dire, tu sais. On mange au manoir parce que c'est la plus grande demeure que nous ayons à disposition. Je dois obligatoirement me montrer présent, malgré moi et à mon plus grand regret. Mon père, à l'instant même où il me voit, c'est-à-dire tout le temps, puisqu'il est assis à côté de moi, me lance des regards noirs et je lis clairement qu'il veut me parler après le repas. Qu'il a des choses à me reprocher. Mais quand ce moment arrive, je pars le plus vite possible avec la poudre de cheminette et reviens ici.

   Draco semblait sincère et Merlin sait qu'il ne savait pas mentir à Harry.

-Tu ne penses pas qu'il faudrait affronter ton père ? demanda alors ce dernier.
-Mais oui, bien-sûr, je vais me retrouver en face de lui et qu'est-ce que je lui dirais ? "Père, comment vas-tu ? Moi, je suis gay alors que nous sommes des Malfoy, des sangs-purs, que j'ai une lignée à garder. Et qu'en plus, vous êtes très fermés d'esprit. Je suis d'ailleurs en couple avec l'ennemi numéro 1 de notre maître depuis un mois. Oui, oui, le sang-mêlé. Il m'a aidé à enlever la marque des Ténèbres, regarde !" ironisa Draco avant de reprendre : Pour peu que sa canne finisse ensuite dans mon estomac et sa baguette magique sous ma gorge, non merci.

   Harry prit Draco dans ses bras. La voix du blond commençait à se briser lors de la fin de sa phrase.

-Je suis désolé. Merci de m'en avoir enfin parlé. Je m'inquiétais juste pour toi. Pas de secrets entre nous ?
-Pas de secrets entre nous, confirma Draco.
-On se revoit plus tard.

   Ils se séparèrent jusque la prochaine fois, c'est-à-dire sûrement le lendemain. Après les cours, Draco alla vers sa salle commune pour rejoindre le reste des Serpentard. Il rejoignit alors ses deux amis les plus proches : Pansy Parkinson et Blaise Zabini.

-Où étais-tu encore ? demanda Pansy avec un ton de reproches.
-Baisse d'un ton pour commencer. Je suis resté avec le professeur, j'avais besoin d'aide. 
-Les premières années n'ont pas rapportés ça, intervint Blaise.

   Draco fut pris d'un moment de panique.

-Qu'est-ce qu'ils en savent ?
-Ils t'ont vu, Draco, répondit Pansy.
-Expliquez. Qu'est-ce qu'ils ont vu ? 
-Tu étais avec Potter dans un coin. Juste tout les deux.

   Voyant les mines douteuses de ses deux amis, il inventa un mensonge aussi vite que possible.

-Wow, wow, wow. Qu'est-ce que vous allez imaginer ? Vous êtes fous ! Je lui ai juste parlé. C'est tout.
-On se doute bien que ce n'est pas... ton petit-ami ou quelque chose comme ça. Simplement, depuis la fois où il t'a amené devant tout le  monde dans ses bras, beaucoup de choses se disent, expliqua Blaise
-Je me doute bien.

   Ils passèrent ensuite la soirée à discuter. Draco essayait au maximum de détourner les conversations qui pouvait ramener sur Harry ou sur ses relations. Il avait presque la sueur sur le front mais il restait droit, fier, et très Serpentard.

Quand le hasard intervint Où les histoires vivent. Découvrez maintenant