Quand le hasard intervint

Chapitre 17 : Au grand jour.

-Quoiiiiiiii ? Vous foutez quoi, là ? bafouilla Blaise.

   Draco retira ses mains qu'il apporta à son visage afin de cacher sa couleur rouge, Ron pouffait de rire à côté et Harry ne savait où se mettre. Ce dernier soupira un bon coup avant de retirer de force les mains de Draco de son visage et lui tourna la tête avec tendresse, puis l'embrassa sous les yeux ébahis de Blaise.

-Alors là, si je m'attendais à ça... Vous êtes en couple ? Demanda-t-il.
-Eh ouais... soupira Ron. Je ne m'y fait pas non plus.
-Merci, Ron, ironisa Harry.
-Mais il faut abs--...
-Non ! Blaise, coupa Draco, tu ne vas le dire à personne.
-Même pas Pansy?
-Surtout pas Pansy, ni Crabbe, ni Goyle, et jamais Astoria !

   Harry eu un rictus de dégoût quand il entendit le nom de la fiancée de son petit-ami - qu'il aimait éperdument -, ce que remarqua celui-ci puisqu'il lui passa une main dans le dos. Il ne put retenir une question :

-Tu ne veux toujours parler de nous ?
-Nous avons déjà eu cette conversation.
-Ce que tu ne m'as jamais dit, c'est pourquoi tu ne veux pas.
-Mais enfin, ça semble évidemment ! Par exemple, les parents de Crabbe et Goyle sont des Mangemorts, ce qui est égal à leur présence aux dîners, ce qui est égal relation avec mon père, ce qui est égal à rapportage. Ensuite : Astoria
Réfléchis ! Si elle l'apprend, c'est sûr qu'elle le dira à ses parents, qu'ils le diront à mes parents. Si c'est pour refinir avec un coup de canne dans l'estomac...
-Si je peux donner mon avis, intervient Blaise, plus tu attendras, plus se sera difficile.
-Il n'a pas tort, confirma Ron.
-Pardon ? Vous me faites un complot ou quoi ? s'énerva l'héritier Malfoy.

   Il fixa à tour de rôle les personnes présentes dans la pièce et reprit un air d'incompréhension en s'approchant de Blaise :

-Qu'est-ce que vous voulez dire au juste ?
-Jour après jour, vous vous rapprochez de plus en plus avec Tu-Sais-Qui, expliqua Blaise. Ça, c'est évident. Si tu attends trop longtemps, tu seras définitivement dans leur camp et tu ne pourras plus rien faire même si c'est contre ta volonté. Vous aurez sûrement l'obligation de tuer Harry.
-Ce qui reviendra à me trahir, ajouta finalement Harry.

   Le coeur de Draco pesait lourd dans sa poitrine : perdre la seule personne sensée et qu'il aimait était inimaginable pour lui. Les paroles de son ami de Serpentard avait engendrer un véritable déclic dans sa tête et il accepta finalement d'en parler à condition de faire ça bien. Harry fut fou de joie et ils allèrent se coucher.
______________________________________

   Durant la nuit, tout un scénario s'était fait dans la tête de Harry. Suelque chose de cool et impressionnant pour annoncer officiellement leur couple comme l'avait laisser entendre ce que voulait son amant. Le matin, dans les couloirs pour rejoindre la Grande Salle, il y réfléchissait encore. Il était avec Ron et Hermione et quelques mètres plus loin suivaient Draco et Blaise.

-Vous vous baladez main dans la main dans tout le château, suggéra Hermione en riant.
-Nan, quelque chose de plus marquant, tu...

   Soudain, Harry heurta quelque chose - ou plutôt quelqu'un - et tomba en arrière. Il releva la tête et aperçu un petit groupe de Serpentard qui avait pris l'habitude d'insulter Harry à chaque occasion, encore plus que Draco dans le passé.

-Tiens, tiens, il faudrait penser à changer ces lunettes, Potter, dit un Serpentard en repoussant Harry qui essayait de se relever.
-Eh bah alors ? On n'arrive pas à se relever, Potter ? ajouta un autre.

   Ron commença à sortir sa baguette mais un des plus grand le désarma en prononçant Expelliarmus, de même pour Hermione. Avant que qui que ce soit puisse faire autre chose, une main se tendit à Harry et l'aida à se relever : Draco venait de se précipiter vers la scène.

-Qu'est-ce que tu fous, mec ? demanda un du groupe en direction de Draco.
-Ne le touchez pas - il sortit sa baguette. Écartez-vous de mon chemin
-Malfoy, quand même !
-NE TOUCHEZ PAS À MON PETIT-AMI.

   Le groupe de Serpentard, visiblement choqué, se dirigea vers la Grande Salle. Harry sauta dans les bras de son blond, le remercia, l'embrassa et repartit avec ses amis, suivi de Blaise et Draco qui retournèrent quelques mètres plus loin. En entrant dans le lieu du dîner, de nombreux regards de toutes les maisons se tournèrent vers Harry. Il essaya tant bien que mal de se rendre à sa table sans y prêter attention : à Poudlard, les nouvelles vont vite. La même chose se passa pour Draco quand il entra à son tour.

-Harry ! Harry ! interpella nombreux Gryffondor.

   Il eut le droit à nombreuses répétitions de phrases comme :

-C'est vrai ce qu'on raconte ?
-Tu sors avec Malfoy ?
-Ce sont des Serpentard qui l'ont dit.
-Après tout ce qu'il a fait ?
-Ça fait combien de temps ?
-Tu es avec Voldemort ?!
-Tu t'allies avec les Mangemorts !
-C'est trop mignon.
-Tu ne peux pas faire ça !
-On ne te croyait pas comme ça.
-C'est peut-être un piège, fais attention.

   Il voulait cesser d'entendre tout ça. Il posa ses coudes sur la table et plaqua ses mains sur ses oreilles, rien ne pouvait l'agacée plus que les interrogatoires. De loin, le deuxième concerné par la situation était aussi inondé de questions, d'insultes et de "soutien", mais ce que Draco observait surtout, c'était l'état de son petit ami. Voulant que tout cesse, et ayant marre de cette stupide situation, il se leva et se dirigea vers la table de Gryffondor en essayant de se frayer un chemin entre la foule de rouge et or entourant Harry.

-Partez de là ! ordonna-t-il d'une voix forte.

   Mais désormais, les mêmes questions étaient dirigées vers lui.

-Fermez-la ! crie-t-il. Harry, lève-toi, qu'on en finisse.

   Harry ne comprenait pas trop mais s'exécuta et se plaça face à Draco. Celui-ci se rapprocha de quelques pas en essayant de cacher un certain stresse le prenant, passa une main dans les cheveux désordonnés du Gryffondor et rapprocha son visage avant d'y poser ses lèvres, ce qui le détendit instantanément. Un certain silence - très pesant - régnait, on entendit un professeur qui venait de s'étouffer, et une personne plus scandalisée que les autres. Quand Draco retira finalement ses lèvres de Harry et que tous les élèves marmonnaient en se rasseyant, il aperçut Astoria Greengrass. Leurs regards se croisèrent et, quelques secondes après, elle l'entraîna à l'extérieur de la Grande Salle.

-Harry ! appelle Ron.
-Quoi ?
-Je veux pas te faire flipper, mais Malfoy vient de se faire entraîner par Greengrass à l'extérieur.

   Harry fit volte-face vers la grande porte et vue effectivement les deux fiancés sortir. Il s'y dirigea pour les écouter, caché derrière un mur du couloir.

-Qu'est-ce que tu fous ?! disait Astoria.
-Qu'est-ce que je fous de quoi ? Je vis ma vie.
-Pourquoi tu as embrassé ce mec ?
-Ce mec est mon copain, au cas où ce n'est pas encore assez clair.
-Et tu fais quoi du mariage ? Tes parents sont au courant, au moins ?
-Je n'ai jamais voulu me marier avec toi, Astoria. Ni avec aucune femme ! Déjà parce que je suis gay, et que j'aime Harry plus que tout.
-Non mais tu t'entends ? Harry Potter !
-Où est le problème ?
-Ça a toujours été ton pire ennemi et l'ennemi de tes parents, Draco !
-Parce que tu crois que j'ai choisi d'avoir des parents comme ça ? Ce n'est pas toi qui a été élevé avec autant de croyances sur les sang-pur. Tu es quelqu'un de bien, tu sais. Tu mérites beaucoup mieux qu'un mariage arrangé et, pour être honnête, je pense que je le mérite aussi. Ma vie est contrôlée par tout le monde sauf moi-même. Je n'ai jamais décidé de devoir détester les nés-moldus, je n'ai jamais décidé d'avoir ce putain de tatouage sur le bras, je n'ai jamais décidé de me marier avec toi. Harry est la seule chose que j'ai choisi dans toute ma vie.

   Il y eut un silence. Astoria était déstabilisée par les paroles du blond en face d'elle, et ne savait que dire.

-Nos parents doivent le savoir, déclara-t-elle finalement.
-Eh bien, dis-leur ! Un coup de canne dans les côtes me fera le plus grand bien ! Dans tout les cas, tu as raison, ils le sauront un jour où l'autre. Que ce soit maintenant ou pas, je me ferais tuer dans tous les cas !