Chapitre 6 : Son orientation.

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   Harry n'en revenait pas, il restait sans voix. Il fixait la page en marchant et la relut plusieurs fois avant de s'asseoir sur son propre lit. Il décolla ses yeux du journal pour tenter d'assimiler l'information.

"Malfoy ? Je ne me trompe pas de Draco là ? C'est bien Draco Malfoy ?!"

   Harry revint sur la toute première page et relut "Il appartient à Draco Malfoy". Un sourire se forma sur ses lèvres : il avait découvert le plus grand secret de Draco, son ennemi depuis maintenant plusieurs années. Enfin, il n'allait pas le raconter à tout le monde, cela restait quelque chose qu'il n'aurait jamais dû savoir de cette manière. Ses pensées furent coupées par le grincement de la porte qui s'ouvrit. Harry cacha rapidement ses mains dans son dos, le journal entre ses doigts. Draco apparut, et il fut étonné de trouver Harry dans le dortoir -alors que c'était l'heure des cours. Il referma la porte derrière lui sans quitter le brun d'un regard interrogateur et méprisant.

-Qu'est-ce que tu fiches ici, Potter ? demanda-t-il alors.
-Je te retourne la question.
-Eh bien, moi, je suis venu remettre mon uniforme, rétorqua-t-il avec son ton plein de fierté habituel et presque machinal.
-Tu n'es pas censé quitter le château, en théorie.
-Oui, mais en pratique, je te rappelle que j'étais accompagné de mon père. Tu essaies d'esquiver ma question là, qu'est ce que tu fiches ici ?
-J'étais malade depuis ce matin. Je vais mieux.
-Mh-hm. Et ça ne t'es pas venu à l'esprit d'aller à l'infirmerie ?
-Quoi ? Tu te préoccupes de mes choix, Malfoy ? taquina le Gryffondor avec un sourire narquois.

   Draco soupira en levant les yeux au ciel, avant de les reposer sur Harry et d'apercevoir qu'il cachait ses mains dans son dos depuis le début de la conversation.

-Qu'est-ce que tu caches dans ton dos ?
-Rien, répondit-il précipitamment.

   Draco s'approcha du lit de Harry de quelques pas pour regarder au dessus de lui. Il vit que le tiroir de sa table de chevet était ouvert et fronça les sourcils, plein de doutes.

-Donne-moi ça, ordonna Draco, s'efforçant de garder un ton calme.
-Je n'ai rien.
-Sale fouineur ! commença-t-il à crier, puisqu'il avait très bien deviné. REND-LE MOI !

   Draco poussa fortement Harry pour le faire tomber, allongé, ce qui obligea le brun à dégager ses mains de son dos pour ne pas tomber dessus. Le journal était maintenant sur le matelas, mais toujours dans sa main. Draco s'approcha de lui, le brun mit son autre main devant son visage qu'il crispa, et ferma les yeux. Il sentit le journal glissait hors de son étreinte, et les doigts froids du Serpentard frôler sa peau. Quand Harry rouvrit les yeux, il voyait Draco fixer la couverture de son journal qu'il tenait fermement en se mordillant les lèvres, les yeux brillants de colère et les sourcils toujours froncés. Il se dirigea vers le tiroir et y replaça son journal avant de violemment le fermer. Il soupira pour essayer de se détendre et parvint à faire disparaître les larmes dans ses yeux. Quant à Harry, il ne savait plus où se mettre, il voulait juste creuser un trou et s'y mettre pour ne jamais en ressortir. Il savait qu'il venait de blesser les sentiments de Draco. Draco, pendant ce temps, se hâtait d'enfiler son uniforme, sans plus un regard sur son colocataire, pour partir le plus vite possible de la chambre. Quand il commença à avancer d'un pas précipité vers la porte, il fut arrêté par les paroles du Gryffondor :

-Draco ! Attends...
-Ne m'appelle jamais par mon prénom, sale fouineur ! crit immédiatement le blond.
-Malfoy, excuse-moi.
-Tu crois vraiment que je vais accepter tes excuses, triple idiot ?! Et puis pourquoi tu t'excuses, d'abord ? Ça doit te faire plaisir de découvrir des choses sur moi, n'est-ce-pas, Potter ?
-Je t'assure que je n'ai pas voulu le lire ! Et d'ailleurs, je n'ai pas lu.
-Je m'en fous de tes justifications à deux balles !

   Draco commença à ouvrir la porte, encore plus énervé. Harry voulait absolument lui en parlait, bizarrement. Alors il n'avait d'autre choix que de l'obliger à rester subtilement.

-Tu es gay, Malfoy ?

   Le blond s'arrêta net. Désormais, ce n'était plus seulement de la colère mais aussi une certaine inquiétude. Il fit volte-face et se retrouva à fixer le brun en face de lui, refermant la porte délicatement.

-C'est la seule chose que j'ai lu, continua Harry.
-Tu l'as lu, c'est suffisant.

   Harry se leva.

-Je ne vais pas te juger sur ça.

Il ne répondit pas pour le laisser continuer. 

-Malfoy, je suis comme toi, tu sais.

   Draco le regardait dans les yeux.

-Je suis bisexuel, si tu veux savoir.
-Tant mieux pour toi, rétorqua-t-il, essayant de garder un ton fier et une posture droite.
-Tu joues un personnage là, ça se voit. Regarde-toi, tu gardes ton menton levé mais tes yeux exprime tellement d'inquiétude et de peur. Si tu veux jouer ton personnage de Malfoy, fais-le mieux que ça, parce que je ne suis pas convaincu, rit-il

   Draco relâcha ses bras le long de son corps et baissa la tête dans un long soupir.

-Pourquoi faut-il que se soit toujours Potter qui découvre toujours tout ?
-Je pourrais mal le prendre, Malfoy. 
-Ce n'est pas parce que tu sais des choses qu'on va devenir bons amis, Potter.
-Si nous ne sommes plus ennemis, cela me convient déjà.
-Mh... Disons cela.

   Le Gryffondor tendit sa main au Serpentard, comme lors de leur première année, où Harry avait majestueusement recaler Draco. Mais cette fois-ci, les deux hommes se serrèrent bel et bien la main. Draco se rapprocha près de Harry sans lui lâcher la main, et se pencha à son oreille avant de lui murmurer :

-Tout ce qui s'est passé dans cette pièce, reste dans cette pièce, entre nous. Et si tu te décides de dévoiler ne serait-ce qu'un mot, où même retoucher à mes affaires, prépare-toi à vivre un véritable enfer, fouineur.

   Et il sortit de la chambre, laissant Harry de nouveau seul.

"Il se sent toujours obliger de m'insulter et de me menacer ou quoi ?"  pensa le Gryffondor en souriant.

Quand le hasard intervint Où les histoires vivent. Découvrez maintenant