Chapitre 3

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Je ne sais pas combien de temps s'écoule avant qu'Alan ne commence à bouger mais c'est aussi le moment où quelqu'un décide de sortir en voiture et nous oblige à nous déplacer, rompant ainsi le moment. Je m'éclaircis la gorge et reprend le chemin de la maison.

— Et toi alors ?

— De quoi moi ? je ne comprends pas où Alan veut en venir.

— Tu prétends que je ne te connaissais pas mais est-ce que tu me connaissais, toi ?

— T'as eu une période avec la coupe de Justin Bieber pendant laquelle t'étais persuadé que ça te rendait irrésistible, il sourit et une fossette se creuse sur sa joue. C'est à partir de cette période que t'as commencé à flirter avec des filles, pas toujours de ton âge et pas toujours à ton goût non plus, tu voulais juste gonfler ton égo en en te persuadant que personne ne pouvait te dire non. Et puis, une fille t'as dit non. Après t'as rasé tes cheveux courts et tu t'es mis au sport. Tu disais à tes potes que c'était pour plaire encore plus, que c'était mieux d'avoir des abdos à montrer sur la plage mais au fond c'est parce que t'étais triste. Elle était partie avec un mec plus grand et plus musclé que toi et tu voulais juste devenir son style pour lui montrer à côté de quoi elle était passée. Sûrement ton premier et seul chagrin d'amour. T'es devenu un bon élève aussi, cette expérience t'as permis de te rendre compte que les gens qui t'entouraient te tiraient vers le bas. Vous étiez tous en train de changer et alors que tu t'élevais, eux, s'enfonçaient encore plus bas. T'as fini par les lâcher et tu t'es fait des nouveaux potes. T'as pas forcément été bien perçu dans l'équipe de foot après mais en tant que capitaine, ils continuaient de te respecter. Au moment du choix de ton université t'étais en guerre constante avec tes parents, c'est principalement pour ça que t'as voulu partir loin, et non pas pour l'école comme tu l'avais prétendu devant Hailey. Parce qu'au fond tu voulais t'éloigner d'elle aussi. C'était ta petite sœur mais elle devenait collante, elle voulait sortir avec toi, tu devais souvent l'emmener à la plage ou autre parce que tes parents ne voulaient pas et ils te déléguaient la tâche.

— Y'a des trucs que même mes parents ne savent pas dans ce que tu viens de me raconter, comment tu sais tout ça ?

— Tu l'as dit, j'étais amoureuse de toi, je passais mon temps à vouloir en apprendre plus sur toi. Et puis j'ai toujours été douée pour analyser les gens, on arrive devant chez lui. Oh, c'est là qu'on se sépare.

— Ou tu pourrais t'asseoir avec moi, il s'installe sur le bord du trottoir. Tu disais que tu pouvais analyser les gens ?

— Ouais, je m'assois à côté de lui. Je sais pas trop d'où ça me vient mais j'arrive facilement à lire les émotions des gens et à déterminer qui ils sont vraiment.

— Et tu vois quoi pour moi ?

— Alors... je me tourne vers lui et le fixe pour l'analyser.

— Ça devient gênant là, il rit.

— Tais-toi je me concentre.

— Bien, mon capitaine.

— Tout ça c'est qu'une carapace, il hausse un sourcil, tout ce que tu montres. Enfin pas tout, mais une grande partie. Tu fais l'intouchable, le sang-chaud pour ne pas qu'on vienne se frotter à toi parce qu'en réalité tu as peur de te brûler les ailes. Je pense que cette fille te plaisait beaucoup et que ça t'as vraiment blessé qu'elle te repousse, il lève les yeux au ciel. Tu vois ça ? Tu le fais quand on tape pile dans le juste. C'est pas nouveau, tu le fais depuis que t'es ado et Hailey c'est pareil. Tu te donnes cette apparence de mec rebelle et arrogant parce que tu penses que ça fait son charme. C'est le cas, mais tu sais aussi que les filles qui viennent vers toi dans un premier temps pour ton apparence resteront pas longtemps parce que tu ne t'ouvres pas à elle. Tu sais que celles qui ne s'arrêtent qu'à ça ne sont pas faites pour toi parce que derrière tout ça t'es sensible, tu me l'as prouvé avec ton texto d'hier soir. Mais je pense qu'encore une fois tu ne m'as pas tout dit. T'as commencé à fumer pour faire chier tes parents certes, mais aussi pour avoir un exutoire. Il te fallait un moyen d'évacuer tout ça et comme ni le sport, ni les soirées, ni les conquêtes ne faisaient l'affaire t'as trouvé autre chose. Tu t'es rattrapé là-dessus car t'as jugé que c'était l'addiction la moins dangereuse pour toi car malgré tout, tu fais attention à toi.

My Best Friend BrotherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant